Décryptage

Reconfinement : comment les établissements assurent les cours à distance

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Les établissements sont mieux préparés pour l'enseignement à distance pour ce reconfinement. © DEEPOL by plainpicture
Par Amélie Petitdemange, publié le 10 novembre 2020
5 min

Depuis le reconfinement, vendredi 30 octobre, quasiment tous vos cours sont à distance. Mieux préparés, les établissements proposent des outils et un suivi plus adaptés que lors de la première vague.

Dès l'annonce du reconfinement, les établissements du supérieur se sont mis en ordre de marche. Et pour cause, la majorité d'entre eux avaient anticipé cette annonce. Le ministère de l'Enseignement supérieur avait d'ailleurs demandé aux établissements de préparer plusieurs organisations, suivant l'évolution de l'épidémie. "Depuis juin dernier, on s'était préparés aux différents scénarios possibles, de l'enseignement hybride au tout distanciel", confirme ainsi Jamil Dakhlia, président de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3.

Préparation en amont

Dès l’annonce du reconfinement, La Rochelle Université s’est ainsi mobilisée afin d’organiser la rentrée après les vacances de la Toussaint. L'université a choisi de banaliser les journées du 2 et 3 novembre afin d’assurer une rentrée au mercredi 4 novembre dans les meilleures conditions possibles.

L'université de Lorraine s'est elle aussi préparée en amont. "En droit, les enseignants ont réduit leurs vacances pour organiser les cours à distance, qui ont commencé dès lundi matin. Nous avons autorisé les composantes à banaliser une semaine pour se préparer, mais certaines étaient prêtes", assure Sabine Chaupain-Guillot, vice-présidente formation et insertion professionnelle à l'université de Lorraine.

Le contexte a par ailleurs changé lors de ce reconfinement. Les enseignants peuvent en effet aller à l'université pour enregistrer leurs cours. Par ailleurs, les cours pratiques, les travaux de recherche et les examens peuvent se dérouler sur place.

Matériel supplémentaire

Depuis le confinement du printemps dernier, l’université de la Rochelle s’est dotée de matériel supplémentaire de visioconférences, podcasts et vidéos. La plateforme Moodle reste aussi utilisée, comme dans la majorité des universités, afin de rester en contact avec les enseignants.

Lors du premier confinement, l'université avait distribué du matériel informatique. Cette fois-ci, une salle informatique est ouverte par pôle, afin de permettre aux étudiants de travailler dans de bonnes conditions. Elle est accessible sur réservation.

Miser sur la pédagogie

La Sorbonne Nouvelle a opté pour Google Meet depuis le premier confinement. Pour ce deuxième round, elle a aussi fait l'acquisition d'une salle virtuelle, Classilio. Plus tournée vers la pédagogie, elle est paramétrée pour les besoins d'un cours, avec un tableau par exemple. "Nous avons également recruté deux ingénieurs pédagogiques de plus. Ils montrent aux collègues le parti qu'ils peuvent tirer de ces outils numériques", détaille Jamil Dakhlia.

"L'ensemble du système était déjà prêt", affirme de son côté Bénédicte Durand, directrice de la formation initiale à Sciences po Paris. L'école a en effet déployé un système de "double campus" proposant les cours à la fois en présentiel et en distanciel. Il a fonctionné en mode hybride dès la rentrée, mais il est désormais passé entièrement à distance.

"Un millier de professeurs et de responsables pédagogiques ont été formés à l'utilisation de Zoom", précise Bénédicte Durand.

Changer les modalités de cours

Sciences po s'est par ailleurs adapté pour ce deuxième confinement. L'institution est en train de repérer les étudiants en difficulté afin de les accueillir en présentiel. "Cela représente 5 à 10% des étudiants. Il y aura assez de place dans le campus de la rue Saint-Guillaume, pour suivre un cours ou travailler dans un espace calme", explique Bénédicte Durand.

Selon elle, un élément reste cependant problématique : le temps passé devant les écrans. "Les étudiants en souffrent, il faut revoir le rythme. Les cours sont habituellement concentrés sur quelques jours, ce qui est compliqué sur Zoom", reconnaît la directrice des études. L'école va donc réfléchir à changer les emplois du temps et les modalités de cours, avec par exemple des pauses pour lire des textes papiers.

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