Témoignage

Étudier à l’étranger : du rêve à la réalité

Lolita, 20 ans, effectue sa troisième année de langues et cultures étrangères en anglais à Londres.
Lolita, 20 ans, effectue sa troisième année de langues et cultures étrangères en anglais à Londres. © Photo fournie par le témoin
Par Pauline Bluteau, publié le 17 octobre 2019
6 min

De plus en plus d’étudiants font le choix d’effectuer une partie de leur cursus à l’étranger. Pour découvrir un nouveau pays, faire des rencontres, apprendre une langue… Mais parfois, la réalité est plus compliquée à gérer, surtout lorsqu’on se retrouve à des milliers de kilomètres de ses proches.

Plus de 90.500 étudiants français partent à l’étranger chaque année. Parmi les destinations les plus convoitées, des pays souvent francophones et frontaliers, à savoir : la Belgique, le Royaume-Uni, le Canada, la Suisse et l’Allemagne. Quels que soient le pays et la distance, quitter son pays natal pour ses études n’a rien d’anodin. Pourtant très motivés à partir, sept étudiants sur dix reconnaissent qu’il est difficile de vivre dans un pays étranger d'après l'enquête HSBC "Overseas Education" 2019.

S’expatrier : le rêve !

Aujourd’hui, effectuer une partie de son cursus à l’étranger n’a presque plus rien d’extraordinaire. De plus en plus de formations proposent à leurs étudiants de réaliser un semestre ou une année dans un autre pays. Et ça marche. Entre 2011 et 2016, le nombre d’étudiants français en mobilité a augmenté de 50%. En plus de constituer un vrai atout sur votre CV, étudier à l’étranger est autant bénéfique sur le plan scolaire que personnel.
Comme l’explique Lolita, 20 ans, originaire de Lille et qui effectue sa troisième année de langues et cultures étrangères en anglais à Londres : "Cette expérience ne m'apporte que du positif, je me sens grandie et j'ai l'impression d'être une nouvelle personne. Je deviens de plus en plus indépendante : maintenant, je fais mes courses, mes lessives, je prépare des petits plats élaborés".

S’adapter à son nouveau pays : pas une mince affaire...

À l’instar de Lolita, tous les étudiants expatriés vous le diront : s’installer à l’étranger est une expérience formidable, mais il y a aussi quelques difficultés auxquelles on n’est pas toujours préparé(e) avant de partir. À commencer par l’intégration dans son pays d’accueil. "Je n’avais jamais vécu hors de la maison familiale, et les premiers jours, je dois avouer que j’ai eu un petit coup de blues, je me suis sentie loin de mes proches et un peu seule", raconte l’étudiante. Pour certains expatriés, ce sentiment va même beaucoup plus loin : sept répondants sur dix reconnaissent que vivre à l’étranger est difficile. Parmi eux, 92% éprouvent le mal du pays, ce qui a des conséquences sur leur vie sociale et leurs résultats scolaires.
Pour Beyza, 22 ans, étudiante en dernière année de cycle ingénieur en génie mécanique à l’université de technologie de Troyes, et qui est actuellement à Istanbul, en Turquie, la plus grande difficulté est la barrière de la langue. " Les cours sont en anglais, donc ça va, mais dès qu’on se retrouve à l’extérieur de l’université, c’est plus compliqué, surtout quand cela concerne les services administratifs…"
D’après l’enquête, s’intégrer à son pays d’accueil n’est effectivement pas chose aisée : 66% des répondants estiment que s’adapter à une nouvelle culture demande un effort important et 37% évoquent la barrière linguistique comme étant la principale difficulté. "C’est souvent un choc que d’être confronté(e) à ces particularités culturelles. On ne le dit pas assez, mais parfois aussi, l’anglais ne suffit pas", assure Alix Carnot, directrice du pôle carrière internationale chez Expat Communication.

Une aventure qui peut coûter (très) cher !

Autre difficulté à laquelle les étudiants sont souvent confrontés : les dépenses. Entre le coût du voyage, les frais de scolarité, le logement et le coût de la vie quotidienne, la facture peut vite grimper et, là encore, les étudiants ne s’y attendent pas forcément. Pour quatre jeunes sur cinq, le coût de leurs études est un facteur de stress. 23% des étudiants n’avaient aucune idée de leurs frais avant de s’installer dans leur nouveau pays. "En Turquie, l’obtention des bourses prend beaucoup de temps, explique Beyza. Quelques amis commencent à se restreindre financièrement."

D’après Lolita, la question du budget est primordiale. L’étudiante conseille de faire des économies avant le départ. Idem pour le logement : il faut anticiper au maximum. "Je conseille de bien préparer son coup et se renseigner sur l’endroit dans lequel on va vivre, que ce soit au niveau de la réputation du quartier, des magasins et des transports aux alentours… et surtout, de comparer les prix ! Je pense que la colocation reste le meilleur moyen de limiter les frais car, à Londres par exemple, les résidences étudiantes sont assez chères."

Vous l’aurez compris, il faut rester vigilants pour que votre séjour à l’étranger ne vire pas au cauchemar. "Les liens sont très forts entre étudiants étrangers parce que nous connaissons les mêmes difficultés, mais cela reste vraiment une bonne expérience que je recommande à tous", conclut Beyza.

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