Décryptage

Étudier dans un campus international : téléportez-vous à l'étranger sans quitter votre établissement !

À Raleigh, les étudiants de Skema US bénéficient de toutes les infrastructures de North Carolina State University (NCSU).
À Raleigh, les étudiants de Skema US bénéficient de toutes les infrastructures de North Carolina State University (NCSU). © Cécile Peltier
Par Clément Rocher, publié le 03 mai 2019
7 min

Chaque année, les campus français présents à l’international attirent de nombreux étudiants. Pourquoi s'expatrier ? Certains ont tenté l'aventure aux États-Unis, à Londres ou en Thaïlande et partagent leur expérience.

Qu’ils soient une grande école ou une université, les établissements supérieurs français créent des campus dans le monde entier notamment pour favoriser la diversité des profils d'étudiants. Une aubaine pour les Français de plus en plus en quête de mobilité internationale.

Mais, pour partir à l'étranger, il vous faudra un excellent dossier. En effet, les établissements pratiquent une sélection parmi les étudiants qui souhaitent étudier sur un campus à l'étranger, en examinant particulièrement les résultats scolaires et leur motivation. Il faut également savoir anticiper la suite de votre parcours, à votre retour.

Une immersion culturelle et linguistique

Tous les étudiants interrogés sont unanimes : pour eux, il est indispensable de partir à l’étranger en cours d'études, même si le changement de vie peut déboussoler en fonction du pays. Tous partagent cette volonté de se démarquer, de sortir des sentiers battus, d’élargir leur vision du monde, de voir quelque chose de différent, même si ce "quelque chose" est parfois difficile à déterminer pour beaucoup d’entre eux. Ce séjour à l’étranger est également synonyme d’apprentissage sur le plan culturel et linguistique.

Amandine, étudiante de 23 ans, vient d’achever sa deuxième année de master du Programme Grande École à Skema Business School, à Lille. Elle a effectué un semestre sur le campus de Raleigh en Caroline du Nord, aux États-Unis. La Française partage cette volonté "d’être immergée dans la culture" du pays d'accueil. Elle voulait se rendre compte au plus près de la réalité de la vie étudiante américaine.

L’un des principaux avantages du séjour à l’étranger demeure celui de l’apprentissage (ou du perfectionnement) de la langue. Pratiquer au quotidien représente le moyen le plus efficace pour enrichir son vocabulaire et mieux comprendre. Il ne faut pas nécessairement être bilingue pour partir en séjour linguistique sur un campus à l’étranger, mais un excellent niveau est néanmoins recommandé.

Pensez "futur professionnel"

"C’était un grand saut dans l’inconnu", raconte pour sa part Solène, en troisième année de Bachelor à l’école de management de l’hôtellerie Vatel, à Lyon. L'étudiante de 20 ans a bénéficié du programme d’échange Marco Polo mis en place par l’établissement pour se rendre sur le campus de Bangkok. Elle a choisi la Thaïlande car le marché touristique est en pleine expansion dans ce pays d’Asie du Sud. L’occasion de mettre en pratique ses connaissances en travaillant pendant cinq mois en stage au sein d’un complexe hôtelier. "Arriver dans un nouveau pays demande une phase d’adaptation pour trouver ses repères", prévient-elle.

De leur côté, Jules et Alix, âgés respectivement de 18 et 19 ans, sont deux étudiants du campus londonien de l’université Paris-Dauphine. Jules a choisi d’effectuer ses études dans la capitale britannique pour son rayonnement international. Cette ville cosmopolite représente également une place stratégique dans le domaine de la finance. Sa camarade Alix confirme qu’étudier à Londres constitue "une expérience internationale très appréciée pour la recherche d’emploi".

Préparez-vous !

Un séjour de longue durée à l’étranger ne s’organise pas la veille pour le lendemain : il faut entreprendre plusieurs démarches administratives avant de s’envoler pour l’autre bout du monde. Et certaines formalités peuvent s’avérer coûteuses, notamment l'obtention d'un visa. Il faut par exemple débourser près de 300 € pour rester en toute légalité sur le sol américain. Comptez 120 € pour un visa en Thaïlande. Il est ainsi recommandé de bien définir votre budget, d'autant que l'établissement peut vous demander des frais additionnels qui s'ajoutent au coût de la formation initiale. Amandine a payé 500 euros supplémentaires pour suivre sa formation aux États-Unis.

Pour le reste, votre établissement vous aidera à vous décider et vous organiser. Vatel envoie de nombreuses recommandations d’ordre pratique et Solène a su mettre à profit les conseils de l'école pour trouver un appartement en Thaïlande. Skema Business School fournit également à ses étudiants une base de données grâce à laquelle Amandine a pu contacter d’anciens étudiants afin de recueillir des renseignements sur leurs précédentes expériences de séjour aux États-Unis.

Intégrez-vous, profitez de la vie associative

Sur place, les campus prennent très au sérieux l’intégration des nouveaux venus. Certains établissements organisent un système de parrainage pour faciliter l’arrivée des étudiants. Le campus Paris-Dauphine de Londres demande par exemple aux élèves de deuxième année de devenir ambassadeurs afin d’accueillir la nouvelle promotion dans les meilleures conditions. Des sorties sont organisées pour permettre aux nouvelles recrues de mieux s’intégrer à la vie en communauté.

Chaque pays réserve néanmoins son lot de surprises en matière d’intégration et d’accueil réservé aux étrangers, selon la culture de chacun. "Les Thaïlandais nous poussent dans nos retranchements !" avoue Solène. Selon la Française, les étudiants locaux présents sur le campus ont tendance à rester entre eux et ont besoin de temps pour s’engager durablement dans une relation amicale.

De son côté, Amandine a apprécié cet encadrement lors de son arrivée à Raleigh. Elle a saisi l’opportunité d’intégrer un cours de danse pour profiter de la vie associative du campus. Au-delà de l'intégration, faire partie d'une association peut se révéler bénéfique pour votre CV. Jules a ainsi choisi de s'engager dans la junior entreprise du campus Paris-Dauphine à Londres. De quoi se préparer à la vie active.

"Tout le monde doit faire un voyage pour l’apprentissage de la langue, de la tolérance que l'on acquiert. On se remet en question. J’en reviens complètement changée", conclut Solène qui partage sa volonté de comprendre les autres depuis son retour de Thaïlande. Il n'y a plus qu'à vous porter candidat !

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