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Le nombre d’étudiantes sages-femmes toujours en baisse

101 places restent vacantes en deuxième année de maïeutique à la rentrée 2023-2024.
101 places restent vacantes en deuxième année de maïeutique à la rentrée 2023-2024. © patrickpvps3 / Adobe Stock
Par Pauline Bluteau, publié le 05 octobre 2023
1 min

Pour la troisième année consécutive, la maïeutique n’a pas réussi à faire le plein. Au total, 101 places restent vacantes en deuxième année à la rentrée 2023-2024. De quoi "inquiéter" la profession.

Cette année, ce ne sont donc pas moins de 101 étudiantes sages-femmes qui manquent à l'appel. Au total, 10% des places en deuxième année de maïeutique sont vacantes. "On s'y attendait mais on reste super inquiet, 10%, ça reste important", explique Suzanne Nijdam, porte-parole de l'ANESF (Association nationale des étudiants sages-femmes).

Notamment pour une filière qui compte habituellement assez peu d'étudiants : environ 1.000 chaque année contre 2.500 en pharmacie et jusqu'à 10.500 en médecine.

300 étudiantes sages-femmes en moins depuis 2021

D'autant qu'il ne s'agit pas d'une première. Depuis 2021, le nombre d'étudiantes en maïeutique ne cesse de diminuer : 80 places vacantes en 2021, 196 en 2022 (20%) et 101 cette année. Au total, ce sont donc près de 300 étudiantes qui n'ont pas été formées et 300 sages-femmes qui n'exerceront pas dans les années à venir.

La possibilité, pour les universités, de reporter les places non-pourvues vers d'autres filières pendant l'été a déjà permis de limiter les dégâts selon l'ANESF. "Mais ce sont des mesures-pansements."

La mise en place d'une sixième année d'études en cause ?

Cette baisse d'attractivité pourrait bien s'accentuer avec la mise en place de la sixième année d'études de maïeutique. "La réforme n'a fait qu'exacerber un problème qui existait déjà avant, confirme l'ANESF. Il y a un problème de fond, le métier n'attire plus car les conditions de travail sont trop dégradées."

Adoptée en janvier 2023, cette sixième année sera effective à la rentrée 2024 pour les étudiants entrant en PASS ou L.AS. Les programmes seront également adaptés aux besoins de la profession, une nécessité pour l'ANESF car la sage-femme est encore trop perçue comme "celle qui pratique les accouchements".

Le métier de sage-femme boudé par les étudiants en santé

Car même si la maïeutique pourra désormais être considérée comme une filière médicale à part entière au même titre que la médecine, la pharmacie et l'odontologie, cela ne suffit pas encore à attirer les étudiantes. "On fera six ans d'études pour un salaire égal à celui d'un bac+3, déplore Suzanne Nijdam. On a des débuts de réformes qui se mettent en place, il faut que cela suive dans la profession."

C'est d'ailleurs d'un commun accord que les représentants des étudiants, des enseignants et des sages-femmes déplorent cette "crise profonde" où tout se joue aussi dès les "choix d'orientation au collège et au lycée".

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