Décryptage

Sur Parcoursup, des formations, même sélectives, ne font pas le plein

À l'université, plusieurs licences peinent à remplir leurs amphis.
À l'université, plusieurs licences peinent à remplir leurs amphis. © Adobe Stock/ luckybusiness
Par Marine Ilario, publié le 28 février 2024
4 min

INFOGRAPHIES. En 2023, de nombreuses formations proposaient encore des places sur Parcoursup : licences, BTS, BUT, classes prépa et mêmes DNMADE. Mais bien qu’elles ne fassent pas le plein, tout le monde ne peut pas nécessairement y accéder.

À la fin de la procédure 2023, de nombreuses formations ne faisaient pas le plein sur Parcoursup. Et les formations sélectives (BTS, BUT, classes prépa, etc.) ne sont pas les seules concernées puisque de nombreuses licences disposaient encore des places disponibles à la fin de la procédure.

Si la sélectivité des formations est un premier élément d’analyse, le manque d'attractivité des établissements explique aussi la difficulté pour certains de remplir les amphis.

Plus de 8.900 formations concernées

D’après les données Parcoursup de la session 2023, plus de 8.900 formations ne remplissaient pas leur promo à la fin de la procédure.

Parmi elles, on retrouve des formations sélectives comme les BTS, les BUT, les CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) mais aussi des DNMADE (diplôme national des métiers d’art et du design). Des formations pourtant parfois très en tension, avec peu de places disponibles, mais recevant de nombreuses candidatures.

Par exemple, le BTS management commercial opérationnel à Dijon (21) recevait en 2023 près de 1.250 candidatures pour seulement 24 places. À l’issue de la phase principale, sur les 132 candidats à avoir reçu une proposition d’admission, seuls 16 l’acceptaient, si bien que cette formation disposait encore de huit places à la fin de la phase principale d’admission.

De nombreuses places vacantes en licences

Les licences, formations non sélectives, connaissent aussi des difficultés à remplir leurs amphis. Ainsi, la licence LLCER (langues, littératures et civilisations étrangères et régionales) de l’université de Nîmes (30) disposait encore de 344 places libres à la fin de la phase principale. Même chose à l’université d’Orléans (45) qui proposait encore plus de 250 places pour sa licence chimie, sciences de la vie.

Certaines licences en tension (c’est-à-dire qui reçoivent plus de candidatures que de places disponibles) ne font pas toujours le plein. Comme en licence de droit : 213 places restaient vacantes à l’université de La Réunion (974), un peu plus de 200 à l’institut catholique de Rennes (35), ou encore 159 à l’université d’Aix-Marseille (13).

Avec moins de places disponibles, certaines licences en STAPS ne remplissent pas non plus leurs rangs à la fin de la phase principale, comme à l’université des Antilles (971) qui proposait sur son pôle Guadeloupe 40 places, l’université de Toulouse (31) et ses 18 places vacantes ou encore l’université de Reims (51) avec 11 places non pourvues.

Le taux de sélectivité : quand les formations choisissent leurs étudiants

Quelles soient sélectives ou non, comment expliquer qu’autant de formations ne remplissent pas ? Deux facteurs semblent jouer : le taux de sélectivité des formations et le taux d’attractivité.

Le premier est surtout vrai pour les formations sélectives puisque, par définition, elles ne feront pas de propositions à tous les candidats, mais seulement à ceux dont le dossier correspond aux attendus. Ainsi, la CPGE PCSI (physique, chimie et sciences de l'ingénieur) à Argenteuil (95) a envoyé 289 propositions d’admission alors qu’elle disposait de plus de 700 candidatures.

Certaines licences en tension ont aussi des taux de sélectivité importants parce qu’elles reçoivent plus de candidatures qu’elles n’ont de places. C'est le cas de la licence STAPS de l’université de Pau (64) qui a reçu 1.815 candidatures, mais n’a envoyé de propositions qu’à 176 candidats.

Le taux d'attractivité : quand les candidats choisissent leur formation

Pour autant, bien que la sélectivité soit rude dans certains établissements, tous envoient plus de propositions que de places disponibles. Et ce, parce que tous les candidats ne les acceptent pas nécessairement.

C’est ce que l’on appelle le taux d’attractivité. Plus une formation voit le nombre de candidats définitivement admis proche du nombre de propositions envoyées, plus elle est "attractive".

Ce que l’on peut remarquer dans les formations qui ne font pas le plein, c’est que leur taux d’attractivité est assez faible. Et c’est notamment vrai en licence.

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