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Malgré la guerre en Ukraine, le recrutement de jeunes cadres ne devrait pas baisser en 2022

L'APEC prévoit des embauches fortes en 2022 mais impactées par la guerre en Ukraine qui freinera la dynamique de l'emploi.
L'APEC prévoit des embauches fortes en 2022 mais impactées par la guerre en Ukraine qui freinera la dynamique de l'emploi. © Nuthawut / Adobe Stock
Par Etienne Gless, publié le 29 avril 2022
5 min

Du fait des incertitudes nées du conflit au cœur de l’Europe, les entreprises comptent recruter un peu moins de cadres que prévu en 2022. Mais les jeunes diplômés et les cadres débutants ne devraient pas en souffrir. Cette année les employeurs comptent recruter 48.000 jeunes cadres de moins d'un an d'expérience, selon les prévisions de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec).

"Au deuxième trimestre 2022, le climat d’incertitude lié à la guerre en Ukraine commence à peser sur la confiance des entreprises"

, constate Gilles Gateau directeur général de l’Apec en présentant l’enquête trimestrielle réalisée du 7 au 18 mars 2022 auprès de 1.000 entreprises et de 2.000 cadres et publiée le 27 avril. Pour autant, les entreprises affichent des intentions de recrutement de cadres jeunes diplômés à hauteur de 48.000 postes en 2022. Secteurs et fonctions porteurs, on fait le point.

Des intentions de recrutement de cadres en légère diminution pour 2022

L’Apec a donc dû corriger ses prévisions annuelles de recrutement de cadres en 2022 pour tenir compte de l’impact de la guerre en Ukraine. Dans l’ensemble les recrutements devraient quelque peu diminuer passant de 289.300 à 282.000 (soit 7.300 postes de moins) cette année.

Ainsi les intentions de recrutement des grandes entreprises fléchissent-elles ce trimestre : elles ne sont que 58% (-9 points) à envisager de recruter au moins un cadre contre 67% au premier trimestre. De même les PME ne sont plus que 16% (-3 points) à envisager de recruter ce trimestre. Reste que même revues à la baisse, ces prévisions marquent un niveau de recrutement très élevé, et même légèrement supérieur au niveau de 2019 avant la crise sanitaire (281.300).

Mais les entreprises comptent toujours recruter autant de jeunes avec moins d’un an d’expérience

Autre bonne nouvelle : cette légère érosion ne devrait pas toucher les jeunes diplômés ou cadres de moins d’un an d’expérience : 48.000 recrutements de cadres juniors sont toujours prévus cette année soit 17% de l'ensemble des recrutements prévus.

Ce sont les cadres le plus expérimentés qui risquent de faire le frais de cette -petite- réduction de voilure : les entreprises comptent recruter 7% de moins de cadres ayant plus de 10 ans d’expérience (61.900 recrutements prévus au lieu de 66.300 l’an passé). "En fait 61% des intentions d’embauche portent sur des candidats ayant de un à dix ans d’expérience", observe Gilles Gateau.

Informatique, ingénierie, juridique, comptabilité et conseil : moteurs des recrutements cadres

Trois secteurs porteurs vont recruter massivement des cadres, jeunes ou moins jeunes, cette année : les activités informatiques d'abord avec 61.000 intentions d’embauche. Les activités d’ingénierie et de recherche-développement (39.000 intentions d'embauche) Et enfin les activités juridiques, comptables et de conseil (28.300 intentions d'embauche).

Ce sont donc les services à forte valeur ajoutée qui seront les locomotives du recrutement de cadres cette année encore. A noter que deux fonctions connaissent une hausse supérieure à 10% des intentions de recrutement de cadres : la production industrielle (+14%) et le commercial-marketing (+13%). Produire et vendre les deux temps forts de la valse économique !

Des secteurs qui vont moins recruter en 2022

Inversement, plusieurs secteurs comptent moins recruter de cadres cette année : le monde de l’hôtellerie-restauration et des loisirs devrait connaitre 5% d’intention de recrutements en moins (5.600 postes à pourvoir). Les industries chimiques et pharmaceutiques voient également leurs intentions de recrutement en petite baisse de 3% avec avec 4.300 postes. La communication et les médias (1% d'intention de recrutement en moins avec 8.100 postes) comptent aussi parmi les autres secteurs en retrait.

Des difficultés de recrutement qui demeurent, une opportunité pour les débutants

La légère baisse des intentions d'embauche n'atténue pas les difficultés de recrutement de cadres rencontrées par ailleurs par les entreprises. 69% d'entre elles ont peiné à recruter au premier trimestre de cette année. Les causes en sont multifactorielles : manque de candidats, décalage entre les candidatures et les profils recherchés, prétentions salariales des candidats, manque d'attractivité de l'entreprise ou du secteur...

Dans ce contexte les cadres débutants ou les jeunes diplômés ont une carte à jouer : pour résoudre ce problème, 40% des entreprises n'ont pas hésité à recruter des candidats ayant moins d'années d'expérience que souhaité !

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