Interview

Anxiété des étudiants : comment retrouver la confiance en soi ?

En cas de démotivation,"surtout, il ne faut pas rester seul", estime Laurentine Véron.
En cas de démotivation,"surtout, il ne faut pas rester seul", estime Laurentine Véron. © Adobe Stock/fizkes
Par Thibaut Cojean, publié le 09 novembre 2021
4 min

Laurentine Véron, psychologue et cofondatrice de l’association Apsytude, spécialisée dans l’accompagnement des étudiants en détresse psychologique livre ses conseils aux étudiants qui ont du mal à retrouver le rythme après la crise sanitaire, se sentent démotivés voire stressés ou angoissés.

Selon le troisième baromètre de confiance dans l’avenir l’Etudiant-BVA, deux jeunes sur trois se disent stressés par leurs études à la rentrée 2021, un résultat en hausse par rapport à 2020. S’ils sont autant à se dire motivés, cette caractéristique accuse pourtant une forte baisse : 66% en 2021 contre 77% en 2020. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer, notamment la crise sanitaire : 64% des jeunes disent qu’elle a eu un impact sur leur moral.

Laurentine Véron est psychologue, cofondatrice et codirectrice de l’association Apsytudes, qui vient en aide aux étudiants en détresse psychologique. Elle livre à l’Etudiant quelques conseils simples pour retrouver de la motivation.

Comment un étudiant démotivé par ses études peut-il retrouver de l’intérêt à travailler ?

Surtout, il ne faut pas rester seul. Il faut travailler à plusieurs, avec d’autres élèves. Si ça ne suffit pas, on peut se questionner sur son projet d’études, car il n’y a rien de pire que ne pas réussir à travailler sur quelque chose qui ne nous intéresse pas. Il faut aussi prendre du temps pour soi, mais du temps de qualité. Il vaut mieux prendre du plaisir à regarder une seule bonne série que de passer tout son week-end sur Netflix. Enfin, il ne faut pas hésiter à en parler à un professionnel.

Pour les étudiants en première année qui arrivent après 18 mois de confinement ou d’hybridation au lycée, comment trouver sa place dans l’enseignement supérieur ?

Déjà, il faut se défaire de l’idée reçue que travailler, c’est s’asseoir à un bureau et sortir ses cahiers, ses post-it et ses stylos de couleurs. Tout le monde n’a pas besoin de ça, chacun doit trouver sa manière idéale de travailler. Ensuite, ils peuvent essayer de trouver d’autres personnes qui ont les mêmes difficultés qu’eux. Des étudiants de la même classe nous consultent parfois pour les mêmes questionnements. S’ils se connaissaient, ils pourraient s’entraider. Mais rencontrer d’autres personnes est épuisant et ils en ont perdu l’habitude. Il faut du temps pour s’adapter aux cours en présentiel.

À qui s’adresser en cas de difficultés ?

On peut se tourner vers de nombreux organismes comme le Fil santé jeunes, la Maison des ados ou encore l’association Apsytude. Il y a aussi des services de santé universitaires propres à chaque université. En lycée, en BTS ou en prépa, ils peuvent consulter l’infirmière scolaire ou, s’il y en a, les psychologues de l’éducation nationale. Il ne faut pas non plus hésiter à se tourner vers les enseignants, qui peuvent être une option plus facile à mobiliser. Et bien sûr, on peut aussi parler aux assistants sociaux. Dans tous les cas, il vaut mieux qu’ils entendent que ce n’est pas grave et pour cela, il faut venir le plus tôt possible.

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