En bref

Coronavirus : 10 millions d’euros supplémentaires pour les étudiants précaires

Adobe Stock-Payant
La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. © POOL / REUTERS
Par Pauline Bluteau, publié le 31 mars 2020
5 min

Le ministère de l’Enseignement supérieur vient d’annoncer le déblocage de 10 millions d’euros supplémentaires pour venir en aide aux étudiants en situation de précarité. Les établissements sont également incités à utiliser leurs ressources financières pour apporter leur soutien.

"Le gouvernement et les établissements se mobilisent pour accompagner et soutenir les étudiants dans cette période d’épidémie et d’état d’urgence sanitaire", indique le ministère de l’Enseignement supérieur. Après de longues discussions avec le CNOUS et les associations étudiantes, le gouvernement vient d’annoncer le déblocage de 10 millions d’euros supplémentaires en faveur des étudiants en situation de précarité, pour renforcer le dispositif des aides spécifiques d’urgence.
Un geste salutaire mais surtout plus que nécessaire pour Orlane François, présidente de la FAGE (fédération des associations générales étudiantes) qui s’inquiète pour la santé morale et physique des étudiants.

10 millions d’euros pour les aides spécifiques d’urgence

"Dans la continuité des premières décisions prises dès le début de la crise, le ministère se mobilise (…) pour trouver des solutions concrètes aux difficultés rencontrées par les étudiants, souvent aggravées par la situation actuelle, notamment pour ceux qui, du fait du confinement, ont perdu un emploi étudiant ou un stage." Ainsi, 10 millions d’euros supplémentaires ont été accordés par le ministère de l’Enseignement supérieur et viennent compléter le dispositif des aides spécifiques d’urgence.

Ces aides ponctuelles sont accordées par les CROUS pour les étudiants en situation de précarité. Pour en bénéficier, il suffit d’être inscrit dans une formation initiale d’un établissement du supérieur. Quant au montant, il peut s’élever à 3.374€ (montant maximal). Tous les étudiants peuvent en bénéficier, qu’ils soient boursiers ou non, Français ou étrangers. "La FAGE salue ce geste d’autant que la ministre nous a confirmé que l’investissement pourrait être réévalué au fur et à mesure de la situation sanitaire", explique Orlane François.

La CVEC utilisée en priorité par les universités

Le gouvernement a également demandé aux établissements d’apporter leur soutien aux étudiants en utilisant leurs propres ressources, telles que la CVEC. Cette contribution à la vie étudiante et de campus payée par les étudiants à la rentrée scolaire, s’élevait cette année à 91€. Au total, elle représente un montant de 139 millions d’euros. "Les conférences d’établissements ont accepté qu’une partie de la CVEC (…) puisse être mobilisée immédiatement afin de répondre aux besoins matériels les plus urgents de leurs étudiants."

Ce budget doit financer en particulier les besoins alimentaires des étudiants "via des cartes d’achats alimentaires ou le financement d’épiceries sociales et solidaires". La CVEC servira également à acheter des outils informatiques et à soutenir financièrement les étudiants "qui avaient, avant la crise, un job étudiant ou un stage gratifié dont ils dépendaient pour subvenir à leurs besoins".

Les associations étudiantes encore dans l'attente

Mais cette nouvelle ne rassure pas la FAGE qui craint de fortes disparités. "Le gouvernement ne fait pas d'efforts vis-à-vis des établissements, il les encourage à utiliser l’argent des étudiants. Il n’y a aucun ordre de grandeur, aucun montant, c’est trop flou", estime Orlane François.
La présidente de la FAGE souhaiterait d’ailleurs que la mission première de la CVEC soit respectée. "Elle est souvent utilisée pour améliorer le service de santé et de médecine universitaire. Nous sommes en crise sanitaire, c’est justement ce dont ont besoin des étudiants, en plus d’un soutien psychologique. Comment les établissements vont-ils faire techniquement pour répondre à tous ces besoins dans leur budget sans l'aide du gouvernement ?"

Dans les jours et les semaines à venir, les associations affirment qu’elles seront particulièrement vigilantes aux décisions prises vis-à-vis des étudiants.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !