Témoignage

Canicule : quand les étudiants viennent en aide aux personnes âgées

Pendant la canicule, les personnels des Ehpad ont redoublé de vigilance pour protéger les personnes les plus fragiles. (Illustration)
Pendant la canicule, les personnels des Ehpad ont redoublé de vigilance pour protéger les personnes les plus fragiles. (Illustration) © Eric TSCHAEN/REA
Par Marion Allard-Latour, publié le 22 juillet 2022
4 min

Les deux vagues de chaleur qui ont eu lieu aux mois de juin et de juillet ont à nouveau mis en lumière la vulnérabilité des personnes âgées. Des étudiants profitent des vacances estivales pour leur venir en aide, entre responsabilité et convivialité. Au point de créer des vocations chez certains.

Le mercure est monté jusqu’à 42,4°C en Gironde, lundi 18 juillet. Face à cette canicule qui a touché tout l’Hexagone et provoqué des incendies dans la forêt des Landes, les personnes âgées doivent redoubler de vigilance, à domicile comme en Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes).

Mais adopter les bons gestes n’est pas toujours chose acquise pour les plus isolés. Heureusement, de nombreux étudiants s'engagent, bénévolement ou dans le cadre d'un job d'été, auprès des personnes vulnérables.

Rappeler les bons réflexes

Eva, 20 ans et bénévole chez les Petits Frères des Pauvres à Bordeaux (33), s’occupe depuis un an et demi d’une dame de 86 ans. Au fil du temps, un vrai lien s’est créé. En période de chaleur extrême, l’étudiante se montre plus attentive encore.

"Je l’appelle plus souvent l’été, souligne Eva. Elle me dit qu’elle ne ressent pas le besoin de boire. Je lui explique qu’il faut se forcer un peu et manger des fruits et légumes, pour s’hydrater." Les responsables de l’association rappellent aussi aux équipes les réflexes à avoir : "Ventiler la pièce, fermer les volets…"

Dans les Ehpad aussi, l’attention est grande. Margot, 22 ans, étudiante en master 2 de droit à Bordeaux, a déjà plusieurs expériences professionnelles avec les personnes âgées. En juin et juillet, elle a travaillé au sein d’un de ces établissements. "Dès le début de la journée, il faut veiller à leur laisser une carafe d’eau sur la table, explique-t-elle. Le matin, on aère la chambre. Quant aux repas, nous leur servons des glaces et des repas froids le soir."

Une attention de chaque instant

Pendant le reste de l’année, Margot fait partie de l’organisme Ernesti, dont la vocation est d’accompagner des seniors à domicile et de rester chez eux la nuit. "Je ne fais cela qu’en semaine. J’arrive chez la personne à 20 heures et je repars à 8 heures le lendemain matin. Je peux ainsi allier études et travail."

Âgée de 20 ans, Astrid a adhéré à une autre association bordelaise, "Coup d’pouce33". "Cet été, je m’occupe d’une dizaine de personnes âgées", explique celle qui se prépare à rentrer en troisième année de psychologie, au Québec.

Concernant les recommandations pour lutter contre la canicule, elle applique "celles émises par le gouvernement" et qui "relèvent du bon sens" : servir des verres d’eau, se mettre à l’ombre… "J’aide aussi à faire le ménage ou les courses."

Des expériences qui créent des vocations

L’humain est au cœur de ces jobs étudiants pas comme les autres. "Lors de ma première année en psychologie, j’ai travaillé dans une structure dédiée aux personnes âgées ayant des troubles cognitifs, poursuit Astrid. J’ai vraiment aimé faire cela et j’ai donc décidé de continuer durant la période estivale."

Comme Margot, elle ne souhaite cependant pas prolonger dans cette voie. "Je ne me verrais pas continuer comme auxiliaire de vie même si ce travail possède un côté social qu’il n’y pas forcément ailleurs", analyse Margot.

À l'inverse d'Eva, qui intégrera en septembre un master communication et générations : étude des publics, pour consacrer sa carrière à ce domaine. "C’est vraiment grâce aux seniors que j’ai trouvé ma vocation", affirme-t-elle.

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