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COP26 : des étudiants de l’ENS assistent aux négociations à Glasgow

La délégation de l'ENS à la COP26 à Glasgow.
La délégation de l'ENS à la COP26 à Glasgow. © Photo fournie par le témoin
Par Amélie Petitdemange, publié le 09 novembre 2021
6 min

Sept étudiants de l'école ont été sélectionnés pour participer à la conférence sur les changements climatiques. Cette expérience a pour but de nourrir leur cursus académique.

La COP26, conférence sur les changements climatiques des Nations Unies, se tient jusqu’au 12 novembre à Glasgow (Écosse). À cette occasion, sept étudiants de l’ENS (École normale supérieure) ont été sélectionnés par l’école pour assister aux négociations.

Un appel à candidatures a été lancé en avril dernier. "Nous avons reçu leurs CV et une lettre de motivation qui expose leurs intérêts pour les enjeux climatiques, les cours ou projets qu’ils suivent sur ce sujet, ce qu’ils pensent faire à la COP, ainsi qu’en amont et en aval de l’événement. Nous avons réalisé un classement avec ces éléments et sélectionné des étudiants avec un panachage de discipline académique et de genre", explique Gaëlle Ronsin, professeure au CERES (Centre de formation sur l'environnement et la société de l’ENS) en charge du projet.

Nourrir son mémoire ou sa thèse

Chaque étudiant travaille sur une thématique particulière en lien avec son cursus : les mécanismes financiers, la participation des pays du Golfe dans les négociations, l’implication des entreprises, les solutions fondées sur la nature. Les informations collectées sur place vont nourrir leur projet de mémoire ou de thèse.

Esther Loiseleur, étudiante en master de géopolitique à l’ENS, fait partie de la délégation qui s’est envolée pour Glasgow. "Je travaille sur la géopolitique du climat et j’ai été présidente de l’association Jeunes ambassadeurs pour le climat (JAC). Ce sont aussi mes sujets académiques, je commence une thèse sur l’adaptation au changement climatique", raconte la jeune femme.

Pour elle, c’est "une expérience incroyable de voir une COP en vrai". Et les journées sont très denses. Les étudiants réalisent des entretiens avec des négociateurs et avec des scientifiques. Ils assistent aussi à différentes négociations de la COP, aux "side events" (conférences, ateliers..), aux événements grands publics, aux mouvements sociaux autour de la COP et à la sphère médiatique.

Développer son réseau

"Pendant le World Leaders’s Summit qui ouvrait la COP, des étudiants ont parlé avec Barbara Pompili [ministre de la Transition écologique française, NDLR]. C’était un truc de dingue, ils lui ont couru après pour obtenir cet entretien", raconte Esther. J’apprends à prendre des initiatives. C’est une sorte d’énorme conférence, il faut aller vers les gens pour obtenir des entretiens. Ça va aussi me servir à me forger un réseau."

L’ENS a préparé ses sept étudiants à cette expérience. Depuis le mois de mai, ils assistent à une ou deux réunions par mois avec des enseignants du CERES pour affiner leurs observations et leur projet. Ils ont aussi suivi des formations : une par le REFEDD (Réseau français étudiant pour le développement durable) pour apprendre comment être observateur étudiant et une autre sur les moyens de se repérer dans la COP. Enfin, un cycle de conférences sur les négociations climatiques est organisé à l’ENS tous les mardis soir. Les enseignants échangent aussi avec les étudiants sur place par visioconférence.

Un rôle de délégué à l’ENS

En plus de leur projet académique, les étudiants doivent alimenter les réseaux sociaux de l’école et raconter leur expérience dans un journal de bord publié sur le site du journal Le Point. Ils s’engagent par ailleurs à restituer leur expérience à travers divers projets. Ils donneront notamment des conférences dans des lycées et des universités.

Une conférence sera aussi donnée aux étudiants de l’ENS en live depuis Glasgow, dans le cadre d’un séminaire de recherche du CERES sur les négociations climatiques la semaine prochaine. À leur retour, ils donneront une conférence de restitution plus structurée, fin novembre au sein de l’ENS. "Ils ont un rôle de délégué auprès de la communauté normalienne. Les personnes qui n’ont pas été sélectionnées doivent pourvoir accéder à ce qu’il s’est passé à la COP", souligne Gaëlle Ronsin.

Les étudiants doivent par ailleurs réaliser des restitutions écrites pour le site et les recherche du CERES. Enfin, l’ENS réfléchit aussi à une exposition de photographie. "Oui, ils ont du travail. Nous sommes exigeants avec eux car c’est une grande opportunité de partir", résume Gaëlle Ronsin.

Vulgariser les négociations

Les étudiants sont bien conscients de cette chance. "C’est un budget pour l’école de nous envoyer ici et nous voulons que tous les étudiants sachent comment ça se passe de l’intérieur. Nous essayons de vulgariser les négociations et de partager notre expérience sur Facebook et sur Instagram pour toucher ceux qui n’ont pas pu partir", affirme Esther.

Cet investissement en marge de leur projet académique donnera lieu à une note. "Un cours a été créé sur mesure pour qu’ils gagnent des points avec cet engagement. Ils dégagent en effet beaucoup de temps, entre la préparation, les deux semaines sur place, et tout le travail de restitution à leur retour. Cela prend quatre à cinq heures par semaine pendant ce premier semestre", explique Gaëlle Ronsin.

Le projet COPENS pour envoyer des étudiants à la COP a été créé dès 2018. Avant Glasgow, il a permis d’envoyer des étudiants et des étudiantes observatrices lors des sessions de négociations de la COP24 à Katowice en 2018 et à la COP25 à Madrid en 2019.

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