Reportage

Rentrée 2021 : à Bordeaux, les "première année" découvrent la vie étudiante

Les associations étudiantes se présentent et organisent des animations pendant 10 jours.
Les associations étudiantes se présentent et organisent des animations pendant 10 jours. © Amélie Petitdemange
Par Amélie Petitdemange, publié le 15 septembre 2021
6 min

Les nouveaux étudiants de l’université Bordeaux-Montaigne ont été accueillis du 1er au 10 septembre 2021 par les associations et des étudiants tuteurs. Animations, concert, food trucks… la vie étudiante reprend après plus d’un an de mise à l’arrêt. Reportage.

Les étudiants de l’université Bordeaux-Montaigne (33) reprennent le chemin du campus après plus d’un an de cours à distance. Du 1er au 10 septembre 2021, l'établissement a accueilli les nouveaux arrivants avec des animations et un village associatif. Ce jeudi 9 septembre, les étudiants étrangers sont également présents et un concert est prévu pour clôturer la journée.

Sur le parvis de l’université, les associations sont installées sur des stands pour se présenter aux nouveaux étudiants. Deux fois par jour, elles organisent des animations : mini-fouille archéologique de l’asso d’archéo, café philo de l’association de philosophie…

Inté Bordeaux
Inté Bordeaux © Amélie Petitdemange

Les étudiants de L1 massivement présents à la pré-rentrée

"Les animations se sont beaucoup développées. Lors de l’édition précédente, en 2019, il n'y en avait qu'une seule par jour. Le programme est riche et diversifié, ça montre à quel point les associations sont contentes de revoir les étudiants", témoigne Julie, étudiante en charge du Village Accueil Associatif Montaigne.

Cette année, contexte de crise oblige, les étudiants ne peuvent pas venir librement pendant deux jours : ils doivent s’inscrire et sont divisés en petits groupes de 30. "Le taux de réponse a été énorme, quasiment tous les 5.000 L1 se sont inscrits à cette pré-rentrée", note Marie Mellac, vice-présidente formations et vie universitaire.

Un dispositif adapté aux étudiants handicapés

La circulaire du ministère de l'Enseignement supérieur publiée début août prévoit le retour à 100% en présentiel des étudiants, sans jauge. Mais l'organisation de la pré-rentrée s’est faite dès le mois d’avril, explique Pascal Hauquin, en charge de l'organisation de l'accueil des L1. "Nous avons donc décidé d’étaler l'accueil sur dix jours au lieu d’une semaine afin de limiter le nombre de personnes sans réduire les échanges et les animations". Les gestes barrières sont par ailleurs respectés et l’université équipe ses étudiants en masque et gel hydroalcoolique.

Tous les événements se tiennent par ailleurs en rez-de-chaussée pour faciliter l’accès aux personnes handicapées. Laura, en première année de lettres modernes, en a fait l’heureuse découverte. "Je suis rassurée de voir que la fac est adaptée, je ne me sens pas du tout mise de côté. On ne s'est jamais adapté à mon handicap pendant ma scolarité, j’en ai beaucoup souffert. Là, il y a des ascenseurs et des rampes partout, c’est rassurant. Et la fac est un milieu plus ouvert, j’ai moins peur de parler de mon handicap", explique la jeune femme.

25 étudiants tuteurs ont été recrutés par l'université pour accueillir les nouveaux. Ils guident les étudiants à travers le campus : tour de l’université, distribution de masque, présentation des assos…
25 étudiants tuteurs ont été recrutés par l'université pour accueillir les nouveaux. Ils guident les étudiants à travers le campus : tour de l’université, distribution de masque, présentation des assos… © Amélie Petitdemange

Les étudiants tuteurs en première ligne

Vingt-cinq étudiants tuteurs ont été recrutés pour l’intégration. Ils font découvrir le campus aux nouveaux étudiants sur un créneau d’une demi-journée. Au programme : tour de l’université, découverte des lieux phares, distribution d’un masque, rencontre avec les associations étudiantes…

T-shirt vert fluo siglé "Université Bordeaux Montaigne" et large sourire aux lèvres, Clara, une tutrice, mène un groupe de L1 en histoire de l’art. Alors que la pluie s’intensifie, elle les fait patienter dans un hall et répond aux questions. Melvil, 18 ans, redouble sa première année après avoir abandonné à cause des cours à distance. "L’année dernière, il n’y avait quasiment rien à cause du Covid. Il y a beaucoup plus de choses mises en place cette année, ça me motive ! On apprend aussi ce que la fac peut nous apporter au niveau matériel et social. Et si je recroise Clara, j’oserais lui poser des questions", raconte le jeune homme, qui vient aussi de se lier d’amitié avec un étudiant de sa promo.

"Nous misons beaucoup sur cette phase de rentrée"

Pour Pascal Hauquin, également directeur de l'orientation, des stages et de l'insertion professionnelle, ces rencontres sont "fondamentales". "Il y a une corrélation entre la socialisation et la réussite et inversement entre la solitude et l’échec. C’est pour ça que nous misons beaucoup sur cette phase de rentrée".

Lors de l’édition précédente, des jeux de théâtre, des débats et des tournois de sport permettaient de nouer des liens entre les nouveaux venus. Ces ateliers sont malheureusement impossibles en temps de Covid. La création de petits groupes pour les visites facilite cependant les rencontres.

Jauge et pass sanitaire pour le concert

Le concert du 9 septembre est aussi un moment de sociabilisation pour les étudiants. Quatre groupes d'étudiants ou d’anciens étudiants se succèdent sur la scène, bravant le temps pluvieux. Des food trucks et une buvette viennent parfaire le décor. Pour cette soirée, contrairement aux autres événements, la jauge est limitée à 500 personnes et le pass sanitaire est requis. La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a en effet annoncé une jauge de 75% et l’obligation du pass pour toutes les soirées étudiantes.

"Il y a deux ans, le concert a réuni 2.700 personnes. Forcément, on est un peu frustrés. Et les recettes de la buvette seront moindres, nous avons prévu une dizaine de fûts de bière contre le double lors de l’édition précédente", regrette Julie. Un manque à gagner pour les associations étudiantes. La vente de goodies, qui revient aussi aux associations, a cependant explosé : "Sweats, gourdes, sacs… Nous avons commandé le triple par rapport à l’année précédente, et tout est déjà parti !" Les recettes financeront des événements de l’année 2020-2021, qui marque définitivement le retour de la vie étudiante.

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