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Les loyers des résidences Crous augmenteront de 3,5% à la rentrée prochaine

La hausse des loyers des logements Crous représentera une dépense supplémentaire de deux à six euros.
La hausse des loyers des logements Crous représentera une dépense supplémentaire de deux à six euros. © Sebastien ORTOLA/REA
Par Amélie Petitdemange, publié le 28 février 2024
4 min

Le gel des loyers en résidence Crous prend fin à la rentrée prochaine. Une annonce qui ne passe pas auprès des syndicats étudiants qui s'inquiètent de la hausse de la précarité étudiante.

À partir du 1er septembre 2024, tous les loyers des résidences Crous augmenteront de 3,5%. Le gel des loyers, maintenu depuis 2020, prend donc fin. Cette hausse correspond ainsi à l'augmentation de l'indice de référence des loyers pour 2024.

Selon le Cnous, cela représentera une dépense supplémentaire de deux à six euros, selon le niveau de loyer de l'étudiant et sa résidence, en prenant en compte les aides au logement. Les charges augmenteront également dans la limite de 3,5%.

"Garantir des logements décents"

Le gel des loyers était une décision "indispensable" mais "exceptionnelle", indique le Cnous. Il prend fin pour "préserver le modèle économique en matière d’hébergement, continuer à proposer de nouveaux logements et garantir aux étudiants d’être logés dans des logements décents et de qualité", affirme-t-il.

L'organisme précise par ailleurs que cette fin du gel des loyers n'est pas liée à la coupe budgétaire de 904 millions d’euros annoncée par le gouvernement dans le domaine de la recherche et l'enseignement supérieur. "Les Crous ne sont pas touchés par cette coupe, la décision a d'ailleurs été prise avant."

Le budget du Cnous a d'ailleurs été revalorisé de 25 millions d'euros sur ces deux prochaines années, souligne l'organisme.

De nouvelles réhabilitations l'année prochaine

La hausse des loyers devrait permettre de réhabiliter les logements insalubres et d'accélérer l'ouverture de nouveaux logements. Quatre résidences feront ainsi l'objet de travaux l'année prochaine.

"Cette décision est une honte. Cela ne devrait jamais être aux étudiants, appauvris sans cesse depuis 2017, de mettre la main au portefeuille pour pallier leurs conditions de vie indignes", a réagi l'Union étudiante par communiqué, ce mercredi 28 février.

Une précarité étudiante grandissante

"Le logement représente déjà 70% en moyenne du budget d’un étudiant et la précarité étudiante n’a jamais été aussi importante. Une hausse de 250 euros par an [dans certaines résidences, NDLR], ce sont des milliers d’étudiants qui ne vont plus avoir les moyens de continuer à se loger en résidence Crous", alerte le syndicat étudiant.

La Fage considère de son côté que cette hausse est "une preuve de déconnexion de la réalité vécue par les étudiants et étudiantes". "En janvier, la consultation Bouge Ton CROUS de la FAGE mettait en lumière qu’un étudiant sur deux ne mange pas à sa faim", rappelle le syndicat dans un communiqué publié ce mercredi.  

L'Unef souligne quant à elle que cette décision est malvenue alors que selon sa dernière enquête, le coût de la vie étudiant a augmenté de 6.47% cette année. "Le gouvernement ne voit les étudiants que comme la variable d'ajustement", dénonce l'organisation.

Revalorisation des APL et de la bourse

"Les APL (aides personnalisées au logement) ont été régulièrement revalorisées et elles le seront encore à la rentrée prochaine. Et une réforme des bourses est à venir", rappelle, de son côté, le Cnous.

La réforme du calcul des APL en 2021 avait cependant mené à une baisse de 10% en moyenne du montant alloué aux personnes habitant en résidences jeunes. Après une revalorisation de 37 euros par mois à la rentrée 2023, le deuxième volet de la réforme des bourses devrait voir le jour à la rentrée 2025.

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