Décryptage

L'option DGEMC en terminale, un premier pas vers le monde juridique

L'option DGEMC ne représente qu'un coefficient 2 pour le bac.
L'option DGEMC ne représente qu'un coefficient 2 pour le bac. © Adobe Stock/doidam10
Par Marine Ilario, publié le 20 février 2024
5 min

En terminale, il est possible de suivre l’option droit et grands enjeux du monde contemporain. Si elle peut s’avérer avantageuse pour suivre des études dans le domaine juridique, elle n’est toutefois pas un prérequis indispensable pour intégrer ces filières.

À condition qu’elle soit proposée dans votre lycée, vous pouvez suivre l’option DGEMC (droit et grands enjeux du monde contemporains) en terminale. Cette option permet de découvrir le vocabulaire juridique et comprendre la place du droit dans la société.

Si elle présente un avantage quand on envisage des études supérieures dans le domaine juridique, l’option n’est toutefois pas un prérequis indispensable pour être admis dans ces formations et n’en assure pas non plus la réussite.

"Présenter le droit de manière concrète"

Alors que dans la filière technologique STMG (science sciences et technologies du management et de la gestion) vous suivez des cours de droit, en voie générale cette matière ne fait pas partie du programme.

Or, depuis la réforme du bac, l’option DGEMC peut être suivie en terminale et offre une première immersion dans le monde juridique. Vous étudiez le fonctionnement du droit et de la justice mais aussi des aspects spécifiques comme le droit de la personne, le droit du travail ou encore le fonctionnement des institutions internationales.

"Avec cette option, le but est de présenter le droit de manière concrète, indique Xavier-Pierre Pindard professeur en DGEMC au lycée Jacques Prévert à Versailles (78). C’est un enseignement qui se prête à la découverte. Par exemple, j’emmène souvent mes élèves au tribunal."

Prendre un peu d’avance pour les études supérieures

Avec trois heures de cours par semaine, l’option DGEMC présente des avantages si vous vous destinez à des études supérieures dans le domaine du droit, notamment en licence à l’université.

Pour Marie-Hélène Monsèrié-Bon vice-présidente en charge des études et de la formation à l’université Paris-Panthéon-Assas (75), l’option apporte "une ouverture d’esprit intéressante qui permet de mieux comprendre l’importance du droit et son rôle dans la société".

Sans compter qu’avec l’option vous découvrez les termes, parfois très spécifiques, du droit. "Pour les premières années en licence de droit, l’une des difficultés est la compréhension du vocabulaire juridique, indique Karine Planes, directrice des études de la L1 à l’université de Perpignan (66). Avec l’option, ils prennent un peu d’avance ce qui les avantage par rapport aux autres."

L’option est aussi intéressante si vous envisagez d’intégrer un BUT carrières juridiques ou encore une filière en sciences politiques par exemple. "L'option fait naître une vraie curiosité intellectuelle notamment sur des questions d’actualité", reconnaît Marie-Hélène Monsèrié-Bon.

L’option, pas une garantie de réussite en études supérieures

Pour autant, suivre l’option DGEMC en terminale ne vous assure pas une réussite en première année d’études supérieures. "Les attentes l'université sont plus élevées par rapport à un cours qui est donné au lycée", prévient Alexis Clur, responsable du parcours "Administration et Justice" de l’IUT de Colmar (68). Sans compter que "vos notes dans cette option ne préjugent en rien d’une éventuelle réussite tout simplement parce que l’étude du droit dans les études supérieures est plus poussée qu'au lycée."

Et si l’option peut faire la différence au moment des candidatures Parcoursup, elle n’est toutefois pas un prérequis indispensable. "Tous les lycées ne la proposent pas. C'est pour cette raison que dans nos recrutements nous le prenons en compte sans en faire un critère décisif", précise Marie-Hélène Monsèrié-Bon.

"L’option montre un intérêt pour le droit mais un étudiant qui ne l’a pas suivie peut aussi avoir de bonnes chances d’être admis dans la formation s’il a un bon dossier", rappelle Alexis Clur.

Car ce qui est surtout pris en compte par les formations, ce sont vos résultats scolaires et les appréciations de vos professeurs. À ce titre, "un élève qui a fait cette option mais dont le niveau est fragile sera plus difficilement accepté qu’un bon élève qui ne la pas suivie", prévient aussi Alexis Clur.

Être prêt à assumer une charge de travail supplémentaire 

Choisir de suivre une option au lycée ne doit pas se faire à la légère. Avec trois heures de cours par semaine, elle représente une charge de travail supplémentaire.

Pour Xavier-Pierre Pindard, "il ne faut pas choisir cette option simplement pour rajouter une ligne sur son CV. Elle va vous demander un investissement en temps et intellectuel. Même si on ne vous croule pas sous les devoirs, il va tout de même falloir la travailler".

Avec un coefficient 2 au bac, elle aura par ailleurs peu d’impact sur votre moyenne. "C’est pour ça qu’il faut la choisir en cohérence avec votre parcours. Même si elle a peu d’impact dans l’immédiat, elle reste une option intéressante pour la poursuite d’études", conclut Xavier-Pierre Pindard.

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