L’apprentissage en lycée pro offre de meilleures chances d’être embauché

De plus en plus de lycéens professionnels sont inscrits en apprentissage, c'est-à-dire dans un parcours alternant cours au lycée et périodes professionnelles chez un employeur. Selon l’INSEE, les lycées pros comptaient 33.000 apprentis en 2000, 51.000 en 2015 et près de 70.000 en 2022.

Et selon une double étude de la Depp, le service statistique du ministère de l'Éducation nationale, parue en décembre 2023, le lycée professionnel offre de meilleures perspectives d'emploi pour les élèves en apprentissage.

Les deux études de la DEPP s'intéressent aux 158.800 lycéens qui ont passé le baccalauréat professionnel en 2022, dont les 26.500 qui étaient en apprentissage, soit un peu plus de 16%. On y apprend que 69% des apprentis en recherche d’emploi ont trouvé du travail 6 mois après la fin de leur bac pro, contre 45% pour l'ensemble des élèves, en apprentissage ou non.

De plus, ces mêmes apprentis jouissent plus souvent d’un statut stable puisque 58% des embauchés le sont en CDI, contre 25% en CDD et 12% en intérim. Tous bacheliers professionnels confondus, autant de diplômés sont employés en CDD qu'en CDI (36%), contre 16% en intérim.

Après un bac pro en apprentissage, c'est le secteur de la production qui recrute le mieux, notamment les domaines de l'énergie chimie et métallurgie (75%), de la mécanique et des structures métalliques (74%), de l'électricité (70%) et des technologiques industrielles (70%). Dans le domaine des services, le transport et manutention (72%) et les services à la personne (71%) sont les secteurs qui embauchent le plus.

Néanmoins, seuls 43% des apprentis embauchés après le lycée professionnel le sont dans leur entreprise d'accueil.

Hors apprentissage, les meilleurs employeurs de bacheliers professionnels sont issus des secteurs de service, comme les services à la collectivité (sécurité, nettoyage…), qui présentent un taux d'emploi de 59% après 6 mois, la coiffure et esthétique (58%) ou l'hôtellerie-restauration (54%).

Déjà minoritaires en lycée pro (40%), les femmes sont encore moins représentées dans les formations en apprentissage, avec seulement une élève sur cinq. Elles accèdent également moins facilement à un emploi stable.

Sans apprentissage, si le taux d'emploi entre homme et femme est équivalent, elles sont moins souvent en CDI (34% contre 37%) et plus souvent en CDD (42% contre 33%) et à temps partiel (35% contre 19%). Le parcours en apprentissage ne gomme pas cette tendance, au contraire : non seulement les femmes apprenties sont moins embauchées (61% contre 71%), mais elles le sont moins en CDI (58% contre 61%) et plus en CDD (33% contre 25%).

Des inégalités qui viennent notamment du secteur de la production, dans lequel plus de sept hommes sur dix ont trouvé un emploi contre six femmes sur dix. Le secteur tertiaire est plus paritaire.

Mais tous les élèves ayant décroché leur bac pro ne sont pas directement confrontés au marché du travail, puisque plus de la moitié d'entre eux (55%) poursuivent leurs études. Un chiffre beaucoup plus faible pour les élèves en apprentissage (40%). Si plusieurs parcours sont possibles, la plupart de ces étudiants se dirigent vers le BTS. Et les études montrent que ces deux années supplémentaires augmentent de manière significative les chances de trouver un emploi.

Par exemple, un élève qui vient d’obtenir son bac pro à 28% de chance d’être employés dans le secteur du secrétariat, de la communication et de l'information. Avec un BTS en poche, ce même élève double ses chances de trouver un emploi dans ce secteur. De même, pour les métiers de la finance et de la comptabilité, 64% des étudiants diplômés d’un BTS sont embauchés après 6 mois contre 39% des néo-bacheliers.

Ce constat est similaire à l'issue de l'apprentissage : 6 mois après leur BTS, 66% des jeunes ont trouvé un emploi dans les métiers du service, contre 62% après un bac pro. Dans les métiers de la production, les chiffres montent à 77% après un BTS contre 72% après un bac pro.