Actu

Ces étudiants font le buzz en brillant à l'Hydrocontest, concours international de bateaux

Par Delphine Dauvergne, publié le 01 août 2014
1 min

LES JEUNES ONT DE L’AVENIR ! L’équipe de l’ENSAPLV, associée à l’ENSTA Bretagne, a raflé trois prix lors de l’Hydrocontest, un concours étudiant de prototypes de bateaux éco-responsables. Ces quatre étudiants ont su surmonter vents et marées contre les 12 autres équipes venues du monde entier.

L'équipe ENSAPLV-ENSTA Bretagne au concours Hydrocontest (15) // © Delphine DauvergneL'équipe ENSAPLV-ENSTA Bretagne a remporté le prix de la meilleure performance vitesse "Embarcation personnelle" au concours Hydrocontest, mais aussi le prix du design et celui de la course longue distance. // © Delphine Dauvergne

C’est la seule équipe de ce concours étudiant à associer des architectes et des ingénieurs. Camille et Ons viennent de l'ENSAPLV (École nationale supérieure d'architecture de Paris-la Villette), tandis que Rémi et Simon sont étudiants à l’ENSTA Bretagne. Ils sont tous les quatre venus passer une semaine en Suisse, à Lausanne, pour participer à la première édition de l’Hydrocontest. Avec plusieurs victoires à la clé grâce à leurs deux bateaux.

Innover pour que des bateaux puissent aller vite en consommant moins

L’objectif de ce concours est de mettre en scène des bateaux innovants qui doivent aller plus vite, pour consommer moins, dans le but d’améliorer l’efficience énergétique. Du 23 au 27 juillet 2014, 13 équipes, venues des quatre coins du monde (Australie, Brésil, Colombie, France, Suisse, Pays-Bas), se sont affrontées sur le lac Léman pour remporter l’un des huit prix de cette première édition.

L’équipe ENSAPLV-ENSTA Bretagne a remporté le prix de la meilleure performance vitesse "Embarcation personnelle", mais aussi le prix du design et celui de la course longue distance. La fondation Hydros, qui organise le concours, propose ensuite aux gagnants de leur soumettre un projet, pour postuler à une bourse Innogrants, en lien avec l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne).

Complémentarité architectes-ingénieurs

Camille et Ons, en année de spécialisation architecture navale, ont commencé à travailler sur le projet dès février, sur la partie design et la recherche de sponsors. Un professeur, commun aux deux écoles, a fait le lien pour que des ingénieurs rejoignent le projet. Rémi et Simon ont pu consacrer seulement leur mois de mars – dédié à un projet de fin d’études – au développement de la partie technique. "L’une de nos plus grandes contraintes a été le temps, car après mars nous étions en stages de fin d’études avec peu de temps libre pour continuer à avancer. Nos bateaux étant construits à Oléron, nous n’avons pas pu faire beaucoup de tests avant notre arrivée à Lausanne", regrette Simon. Néanmoins, les deux ingénieurs parvenaient à rejoindre Camille le week-end pour l'aider dans la réalisation des prototypes.

L'équipe ENSAPLV-ENSTA Bretagne au concours Hydrocontest (10) // © Delphine DauvergneCamille et Simon effectuent des réglages avant les quarts de finale. // © Delphine Dauvergne

Ingénieurs et architectes se complètent sur ce projet, conduit de A à Z. "Avec Rémi nous sommes plus spécialisés dans la technique : résistance, propulsion… Les architectes sont, eux, plus habitués à gérer des projets, car ils en ont beaucoup dans leur formation, contrairement à nous", explique Simon.

Des passionnés du naval

"Mes grands-parents ont un bateau à moteur, j’en ai beaucoup profité, notamment lorsque j’étais en école d’ingénieurs à Toulon, à l'ISITV (devenue SeaTech)", raconte Rémi, 24 ans. Il aime "piloter, mais aussi imaginer des bateaux". Au lycée, on lui déconseille de s’orienter vers l’architecture navale, faute de débouchés. Après avoir renoncé, il décide de renouer avec son rêve et intègre le mastère spécialisé en architecture navale à l’ENSTA Bretagne.

Simon, 23 ans, a quant à lui d’abord suivi une classe prépa avant d’intégrer cette école. Il est actuellement en troisième année du cursus d’ingénieur. "Depuis toujours je veux travailler dans l’hydrodynamique et l’architecture navale, la complexité technique m’intéresse", affirme-t-il. Un emploi d’ingénieur architecte naval dans l’offshore l’attend déjà pour dans quelques mois.

L'équipe ENSAPLV-ENSTA Bretagne au concours Hydrocontest (9) // © Delphine DauvergneRémi et Camille pilotent leur bateau durant la course. // © Delphine Dauvergne

Camille, 26 ans, est la responsable du projet. Elle est aussi une passionnée de bateaux, ce n’est pas pour rien qu’elle pilotait les prototypes du concours avec Rémi. "J’en fais depuis toujours, mais surtout du bateau à voile", confie-t-elle. Camille avait déjà validé son diplôme d’architecte à l'ENSAPLV, avant sa spécialisation. Quant à Ons, 26 ans, elle est venue spécialement en France pour cette année de spécialisation. "Je faisais de la planche à voile, j’ai voulu allier ma passion pour le dessin en me lançant dans l’architecture navale", justifie-t-elle. Cette Tunisienne a suivi auparavant une formation à l’ENAU (École nationale d'architecture et d'urbanisme), seule école d’architecture dans son pays.

Des contraintes surmontées

Ils forment la plus petite équipe de l’Hydrocontest. "Tout le monde est obligé de toucher à tous les domaines, c’est aussi un avantage pour la coordination, mais on avance moins vite que d’autres", estime Rémi. Déséquilibre dans les tâches à accomplir, tensions, stress, moments de doutes ou d’épuisement… Autant de contraintes inhérentes à tout projet collectif, mais qui ont été surmontées pour aller au bout de leur challenge.

La compétition n’a pas été de tout repos : nuits passées à faire des réglages techniques, pannes des bateaux en pleine course… "Nous n’avions pas assez de connaissances en mécanique et en électrotechnique", constate Simon. Pendant le séjour en Suisse, les étudiants ont pu échanger et se comparer aux autres équipes. "Tout le monde demande conseil aux autres, les étudiants partagent, la compétition reste dans une ambiance détendue", décrit Camille.

L'équipe ENSAPLV-ENSTA Bretagne au concours Hydrocontest (6) // © Delphine DauvergneLes anciens donnent aussi leurs conseils aux jeunes qui viennent prendre la relève. // © Delphine Dauvergne

Pour Simon, l’expérience est "enrichissante car il y a une différence entre la conception et la construction, on doit effectuer des changements, des réglages, nous sommes obligés d’innover pour chercher des solutions". Parfois, celles-ci relèvent tout simplement du bon sens pratique, comme refroidir le moteur grâce à des glaçons. L’art de la bidouille prime alors.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !