Vis ma vie de sage-femme : "J’ai toujours voulu faire ce métier"
Ce lundi 8 mars est placé sous le signe des femmes, ou plutôt, des sages-femmes. Partout en France, elles ont décidé de se mobiliser pour faire valoir leurs droits. Rencontre avec Maeva Jégo, une maïeuticienne engagée qui nous en dit un peu plus sur ce métier, aux 50 nuances de rose.
Diplômée depuis 2015, la jeune femme de 29 ans parle de son quotidien avec des étoiles dans les yeux. "Je n’ai qu’un seul but : m’occuper de la santé des femmes, de leur puberté à leur ménopause", résume-t-elle d’emblée. Pour celle qui affectionne particulièrement son métier de sage-femme, difficile d’évoquer les contraintes, le manque de reconnaissance, la précarité…
Autant de facteurs qui poussent pourtant les maïeuticiennes à se mobiliser une nouvelle fois ce 8 mars 2021 à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. "C’est tout un symbole, notre profession compte 98% de femmes qui s’occupent majoritairement de femmes… C’est sans doute pour ça qu’on ne nous écoute pas", estime Maeva Jégo qui décrit son métier comme "d’utilité publique". Une colère qui gronde de plus en plus mais qui n’empêche la professionnelle d’être toujours autant passionnée.
Sage-femme : être au plus proche de l’intimité
Dès l’école primaire, Maeva Jégo rêve de travailler à l’hôpital. "Ça parait un peu bête mais j’ai eu très tôt envie d’aider les autres, les soigner. Peut-être parce que ma mère était infirmière, raconte la jeune femme. Un jour, j’ai vu un reportage sur les sages-femmes, je me suis dit que c’était ce que je voulais faire !" Convaincue, elle obtient un bac S puis se lance dans une première année de médecine, "à mon époque, c’était la P1", devenue ensuite la PACES. Elle obtient son concours et intègre l’école de maïeutique à Angers (49). "Pendant quatre ans, j’ai découvert tout ce que ce métier pouvait me permettre de faire… Ça m’a donné encore plus envie !"
Un métier à lourdes responsabilités
Pour Maeva Jégo, rien n’est facile dans ce métier qui demande toujours un apprentissage. "Nos cinq années d’études ne suffisent pas. Quand on exerce, on apprend aussi à travailler en équipe, avec les infirmières, les auxiliaires puéricultrices, les internes, les médecins… On n’est jamais seule."
Un engagement en tant que femme et sage-femme
À côté de son activité, la sage-femme s’est aussi engagée comme bénévole depuis 2016 auprès de l’ONG Gynécologie sans frontières. Pendant ses études, la volonté de faire de l’humanitaire avait déjà commencé à se faire ressentir. "J’ai participé à la mission Caminor pour aider les femmes en situation migratoire dans le nord de la France. Donc je faisais des maraudes à Dunkerque (59) et Calais (62) dans les camps de migrants pour repérer les femmes enceintes et faire en sorte qu’elles puissent bénéficier d’un suivi."