Témoignage

Alexandre, saisonnier chez Air France : un été, la tête dans les nuages

Depuis juin Alexandre travaille chez Air France en tant que personnel complémentaire de bord.
Depuis juin Alexandre travaille chez Air France en tant que personnel complémentaire de bord. © Photo fournie par le témoin
Par Marine Ilario, publié le 14 août 2023
5 min

Depuis le mois de juin et jusqu’à la fin de l’été, Alexandre est personnel complémentaire de bord chez Air France. Autrement dit, il assiste les stewards et les hôtesses de l’air sur des vols longs courriers.

Passer son été à voyager vous fait rêver ? Alexandre le fait ! Il est PCB (personnel complémentaire de bord) sur des vols longs courriers chez Air France. Pendant trois mois, il sillonne le globe et assiste les personnels navigants dans les avions.

Être payé pour voyager pendant l'été

Job assez peu connu, certaines compagnies aériennes recrutent des PCB pendant la saison estivale. Ces personnels saisonniers accompagnent les hôtesses de l’air et les stewards sur certains vols.

Alexandre, 23 ans, connaissait ce job "car une amie l’avait fait en 2019 et mon père était steward pendant 20 ans". En année de césure, l’étudiant en stratégie commerciale et politique de négociation tente sa chance. "Je me suis dit que ce serait une bonne manière de la clôturer en faisant un job original."

En deux mois, il a déjà parcouru des milliers de kilomètres. De la Havane à Los Angeles, en passant par Abidjan, Santiago ou encore Montréal.

Un recrutement en trois étapes

Mais pour décrocher ce job pas comme les autres, Alexandre est passé par trois étapes de sélection. La première, et pas des moindres consistait à ne pas rater la diffusion de l’offre. Pour un emploi cet été, Alexandre a postulé en octobre 2022. "On sait que l’offre est diffusée, en général, à l’automne mais on ne sait jamais la date exacte". Pour ne pas rater le coche, Alexandre se crée une alerte. "Dès qu’une offre était publiée, je recevais une notification."

Le jour de la publication, il faut faire vite, plusieurs milliers de candidats se précipitent mais "seuls" 2.000 ont la possibilité d’envoyer un dossier. Pour postuler, trois prérequis : être étudiant, avoir le bac et posséder une certification en anglais.

Deuxième étape : passer un test de logique. "Il fallait compléter des phrases mais le niveau de vocabulaire était élevé et j’ai trouvé le test assez complexe" se souvient-il.

Le test validé, la dernière étape consiste en un entretien avec un recruteur. Au bout de quatre mois de sélection, Alexandre est enfin fixé : "Félicitations, bienvenue chez Air France". "J’étais vraiment content et surtout j’avais très envie de le partager avec mes parents, je savais qu’ils allaient être fiers."

Sur les 2.000 candidatures, 200 étudiants deviendront PCB pendant l’été. Ils sont formés pendant une semaine où ils découvrent leurs missions, comment porter l’uniforme, se coiffer et se maquiller pour les filles, réagir face aux passagers, etc.

En tant que PCB, "on a plusieurs casquettes"

"Dès que je passe la porte de chez moi, mes missions commencent. J’ai ma valise, mon sac et je suis en uniforme donc même lorsque je suis dans les transports, je suis déjà dans mon rôle de PCB", explique l'étudiant.

Après un brief où Alexandre découvre l’équipage avec lequel il va voyager, le jeune PCB se rend dans l’avion. "Là on a plusieurs casquettes. Je suis à la fois réceptionniste, serveur et même policier quand il y a des conflits entre passagers par exemple."

S’il ne pratique aucune vérification de sécurité, Alexandre doit se rendre utile, même avant l’embarquement. "Au fur et à mesure des vols, j’ai trouvé des choses à faire : je dispose des gels hydroalcooliques, des gants de services sur toutes les zones de l’avion, je vérifie qu’il y ait tout le nécessaire sur chaque siège, qu’aucun déchet ou bagage n’a été oublié, etc."

Pendant l’embarquement "je suis soit à l’avant de l’appareil et j’accueille les passagers, soit à l’arrière et je les aide à ranger leurs bagages et je réponds aux questions qu’ils peuvent avoir".

Pendant le vol, Alexandre s’occupe des repas et des boissons. Comme n’importe quel serveur, il prépare les repas, apporte des serviettes, fait le service et débarrasse les plateaux. Mais tout ça, à 10.000 mètres d’altitude !

Pendant les vols, Alexandre s’occupe des repas et des boissons.
Pendant les vols, Alexandre s’occupe des repas et des boissons. © Photo fournie par le témoin

Acquérir de nombreuses compétences professionnelles

En quelques semaines, Alexandre a déjà acquis de nouvelles compétences. "Je pense que je ne me rends pas encore compte de tout ce que ce travail m’apporte mais j’apprends beaucoup sur la relation client, le self control et j’ai gagné en confiance en moi."

Sans oublier des compétences plus atypiques. "J’ai appris une 3e langue !" Celle des personnels navigants qui utilisent beaucoup d’abréviations. "Au début, lorsqu'ils me parlaient, je ne comprenais rien. Encore aujourd’hui, à chaque vol j’apprends de nouveaux mots."

Mettre sa vie entre parenthèses

Pour autant, en étant PCB il faut être prêt à supporter la fatigue cumulée. Si des temps de repos réguliers sont prévus, Alexandre reconnaît qu’il faut "se reposer dès qu’on le peut, pendant ses pauses en vol, pendant les escales et lorsqu’on revient en France".

Un job prenant qui lui donne parfois l’impression de mettre sa vie entre parenthèses. "Pour la rentrée je dois trouver une alternance mais le temps me manque. Quand je suis en escale, je n’ai pas la tête à ça et quand je rentre à Paris, j’ai besoin de me reposer."

Car pour être PCB vous devez être complétement disponible au minimum en juillet et août. Et si votre emploi du temps vous le permet, vous pouvez pousser l’expérience dès le mois de juin et jusqu’en septembre.

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