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Numéro unique, téléphones confisqués... les principales mesures du plan de lutte contre le harcèlement scolaire

La Première ministre, Elisabeth Borne, lors des annonces du plan du gouvernement contre le harcèlement scolaire, le mercredi 27 septembre 2023.
La Première ministre, Elisabeth Borne, lors des annonces du plan du gouvernement contre le harcèlement scolaire, le mercredi 27 septembre 2023. © Stephane Lemouton/pool-REA
Par Clément Rocher, publié le 28 septembre 2023
4 min

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé, ce mercredi 27 septembre, de nouvelles mesures pour renforcer la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement.

Le gouvernement a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire "une priorité absolue" depuis la rentrée. Ce mercredi 27 septembre, la Première ministre a présenté un plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire, accompagnée de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal.

"Le harcèlement, ce sont des actes malveillants et répétés, qui touchent nos enfants, et mettent en péril leur santé physique et mentale", a défini Élisabeth Borne. La mobilisation doit être générale, chacun a son rôle à jouer et nous mènerons une lutte implacable", a-t-elle affirmé.

Prévention et formation renforcées

"C’est un phénomène massif : au collège, ce sont en moyenne deux élèves par classe qui sont visés. Au total, près d’un million d’enfants ont subi du harcèlement au cours des trois dernières années", a remis en mémoire la Première ministre.

Première mesure annoncée : la prévention sur le harcèlement sera renforcée dans tous les établissements scolaires. Une formation sera menée auprès de l'ensemble de la communauté éducative (enseignants, AESH, infirmières scolaires…) d'ici la fin du quinquennat.

Tous les délégués de classe, les éco-délégués, les représentants des parents d'élèves pourront, eux aussi, bénéficier d’une formation dédiée dès le début de l’année 2024.

Un numéro d'aide unique : le 3018

Fini le 3020. Si vous êtes victime ou témoin de harcèlement scolaire, le 3018 devient le seul et unique numéro à contacter pour signaler des faits de harcèlement ou de cyberharcèlement.

Depuis février 2022, cette ligne d'écoute est également accompagnée d'une application mobile pour demander de l'aide à des professionnels (psychologues, juristes...).

Les plateformes de réseaux sociaux seront invitées à rediriger les enfants et les adultes vers le 3018 en cas de signalement de faits de harcèlement.

Un questionnaire pour mieux détecter le harcèlement

Gabriel Attal a également annoncé qu'à l'occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, le jeudi 9 novembre 2024, "deux heures seront banalisées dans tous les établissements scolaires".

Lors de cette journée, à partir du CE2 jusqu'en 3e, les élèves pourront compléter un questionnaire afin que les professeurs soient en capacité de repérer d'éventuelles situations de harcèlement.

Création d'une cellule dédiée au harcèlement dans chaque rectorat

"Nous allons continuer à agir pour remettre de l’humain à tous les étages", a martelé Gabriel Attal. Pour ce faire, il a annoncé l'ouverture d'une cellule dédiée au harcèlement dans chaque académie, "pour être capable de venir en second recours quand il y a des situations qu’on n’arrive pas à régler sur le terrain".

Autre dispositif mis en avant par Elisabeth Borne, "la saisine du procureur sera désormais systématique en cas de signalement pour harcèlement, notamment grâce à une plateforme dédiée entre l’Éducation nationale et la Justice".

De nouvelles sanctions contre les auteurs de harcèlement

Le gouvernement n'a pas oublié les auteurs de harcèlement et prévoit d'alourdir les sanctions. "Face aux auteurs, nous voulons des sanctions rapides en classe comme sur les réseaux sociaux. Ainsi, depuis cette rentrée, c’est désormais l’élève harceleur qui doit changer d’établissement", a rappelé la Première ministre.

"Nous devons faire prendre conscience aux harceleurs de la gravité de leurs actes et faire en sorte qu’ils ne se reproduisent plus", a-t-elle poursuivi avant d'annoncer que les élèves fautifs seront susceptibles de réaliser un stage de citoyenneté, avec des modules spécifiques sur le harcèlement ou le cyberharcèlement.

Les élèves harceleurs pourront aussi être bannis des réseaux sociaux pendant six mois, voire un an en cas de récidive, dans le cadre d'un contrôle judiciaire. Le gouvernement n'a pas apporté de précision supplémentaire sur la mise en œuvre de cette mesure.

Enfin, l'élève harceleur pourra également se voir confisquer son téléphone portable dans les cas les plus graves. Cette sanction sera appliquée par la juridiction des mineurs.

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