Témoignage

Une jeune diplômée projette son premier film à Bordeaux

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Lou Sanchez a réalisé son premier court-métrage documentaire lors de ses études. © Photo fournie par l'auteur
Par Amélie Petitdemange, publié le 13 novembre 2019
4 min

Lou Sanchez, 25 ans, a réalisé son premier court-métrage, "Ossanoma", durant l'année de son master pro "Documentaires et archives". Son film est projeté ce mercredi 13 novembre à l’université de Bordeaux-Montaigne.

Ce mercredi 13 novembre, Lou Sanchez projette son premier film à l’occasion de Care Courts, un concours de courts-métrages documentaires sur l'exil et les migrations en Europe, organisé par l’université Bordeaux-Montaigne.

La jeune femme de 25 ans a réalisé son court-métrage, "Ossanoma", lors de son master pro "Documentaires et archives". Durant leurs deux années de formation, les étudiants devaient réaliser un film sur le sujet de leur choix, de l’écriture jusqu’au montage. Un projet qui remplace le traditionnel mémoire des masters recherche.

"Je les ai filmés pendant un an et demi"

Lou Sanchez a décidé de réaliser un documentaire sur Ossama Mohamed, un réalisateur syrien exilé à Paris depuis la révolution sanglante de 2011. "J’ai découvert que sa femme, Noma Omran, avait composé la musique de son film 'Eau Argentée'. Pendant un an et demi, je les ai filmés chez eux, dans leur intimité. J’ai été frappée par l’amour qui les unit et les aide à supporter de vivre loin de chez eux", raconte Lou.
Clément Puget, professeur d’"histoire du documentaire" qui a dirigé le master, a été marqué par "Ossanoma". "C’est un film très réussi d’un point de vue technique : bon cadrage, bonne lumière, belle photo. En termes d’écriture, c’est très subtil. Lou a dressé le portrait de ce cinéaste qui est dans une situation difficile mais avec naturel, sans voyeurisme. C’est une jeune fille discrète qui a une certaine qualité d’écoute, ce qui lui a sûrement permis de trouver sa place dans ce couple".

"Une histoire qui plaît au spectateur"

Pour cette première réalisation, Lou a été accompagnée par l’équipe pédagogique, notamment des intervenants professionnels. Elle a cependant beaucoup travaillé seule, le tournage se déroulant à Paris. Selon elle, le principal défi a été la construction du récit. "Comme il s’agit d’un documentaire, vous êtes soumis au réel, mais il faut aussi construire une narration". Une difficulté surmontée avec brio, assure Clément Puget : "en cinéma, faire un portrait est extrêmement compliqué. Lou a réussi à raconter une histoire qui plaît au spectateur".
Pour le montage, Lou avait une cinquantaine d’heures de rushs pour un film de 29 minutes ! Malgré "l’envie de tout montrer", il a fallu sélectionner. La langue a été une autre difficulté : ses protagonistes parlaient souvent arabe entre eux, et le sens de leurs propos ne s’éclairait qu’après le tournage, avec un traducteur.
Une fois réalisé, son film a été sélectionné par le cinéma l’Utopia, à Bordeaux, pour une projection en septembre 2017. Lou l’a également envoyé à des festivals, sans retour. Care Courts est donc une belle opportunité de découvrir son travail.
Lou s’épanouit désormais dans une société de production, toujours dans le domaine des documentaires, mais n’exclut pas de repasser un jour du côté de la réalisation.

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