Finaliste de MT180, Aïcha est une doctorante piquée par la recherche
PORTRAIT 3/3. Avant la finale de Ma thèse en 180 secondes, qui se tiendra à Nice le 5 juin, l'Etudiant a rencontré trois participants. Dernier épisode avec Aïcha. Entre moustiques, Guadeloupe et recherche, la doctorante à l’université des Antilles exprime déjà sa volonté d’aider les autres tout en s’affirmant en tant que femme.
Après avoir grandi en Guadeloupe, Aïcha, 24 ans, a entamé sa première année de thèse à l'université des Antilles. Sa spécialité : l’entomologie médicale, c’est-à-dire la science des insectes porteurs de maladies transmissibles. Et plus précisément, les moustiques.
Un sujet aussi universel que spécialisé, qu'elle présentera à Nice, le 5 juin, lors de la finale du concours Ma thèse en 180 secondes.
Les sciences pour aider les autres
Le parcours d'Aïcha a été motivé par sa volonté d'aider. "J’ai toujours aimé les SVT, notamment le domaine de la santé. Je voulais être infirmière au début de ma scolarité", raconte la jeune scientifique. Mais en licence sciences pour la santé, un stage avec une infirmière lui fait comprendre que ce n’est finalement pas ce qu’elle veut faire. "On ne donne pas assez de reconnaissance à ces personnes. Je trouvais cela un peu triste."
En dernière année de master de biologie, Aïcha rencontre, lors d’un cours à l’université, Anubis Véga Rùa, responsable du laboratoire de maladies vectorielles à l’institut Pasteur des Abymes. Elle découvre alors l’entomologie médicale sur un territoire particulièrement touché par un insecte : le moustique. Pour rentrer dans le vif du sujet, l'étudiante réalise un stage à l’institut Pasteur dans le laboratoire de maladie vectorielle, elle est conquise.
Aïcha a donc voulu poursuivre l’expérience dans cette équipe. "Il n’y a que des femmes. J’ai trouvé ça magnifique de voir des femmes brillantes qui font avancer la science. Je veux devenir comme elles. Je suis dans le mimétisme, je me construis." Sa directrice lui a donc proposé la thèse et Aïcha l’a trouvé aussi intéressante qu’ambitieuse. Elle a foncé.
Une femme scientifique qui s’affirme
En tant que femme, Aïcha considère particulièrement important de montrer qu’elle peut faire avancer la science. "Je trouve que dans la société les femmes doivent toujours prouver plus. Et je trouve ça beau quand je vois des personnages comme Anubis, ma responsable, ou les autres filles du laboratoire."
Cette expérience permet à Aïcha de prendre confiance en elle, en ses capacités, mais aussi de se dépasser. Participer au concours MT180, c'est "sortir de [sa] zone de confort. Je suis un peu timide, mais comme je suis une chercheuse c’est important de pouvoir défendre son sujet. Je ne dois pas rester que sur le côté scientifique pour atteindre un maximum de gens."
"Je suis fière de faire de la recherche"
L’entrée dans la recherche n’a pas été de tout repos pour Aïcha. "Cela change complétement du master. Il faut savoir rebondir, s’adapter, avoir un esprit critique mais aussi de synthèse. Il faut beaucoup d’organisation mais je m’habitue."
Si bien que pour le moment, la doctorante ne se considère pas pleinement comme scientifique. Elle ne veut pas brûler les étapes. "Dans ma famille personne n’a fait de thèse, les gens sont très admiratifs quand tu leur parles de ta thèse. Mais je n’ai pas le melon. Et pour l’instant, je ne me pose pas la question puisque le travail n’est pas terminé."
Ses objectifs sont donc de terminer sa thèse avec, dans le meilleur des cas, la découverte d’une molécule qui agisse contre les moustiques de Guadeloupe et contre ceux des autres continents.
Retrouvez nos portraits de trois doctorants préparant la finale 2024 u concours Ma Thèse en 180 secondes :