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L'ENA est supprimée au profit d'un nouvel Institut du service public

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L'ENA est supprimée au profit d'un Institut du service public © Julien/Adobe Stock
Par Amélie Petitdemange, mis à jour le 09 avril 2021
3 min

Emmanuel Macron a annoncé, ce jeudi 8 avril, la suppression de l'ENA. L'Ecole nationale d'administration sera remplacée par l'Institut du service public (ISP).

Clap de fin pour l'ENA (Ecole nationale d'administration). Emmanuel Macron a annoncé sa suppression, lors d’une rencontre avec les plus hauts fonctionnaires de l’État, ce jeudi 8 avril.

L’ENA sera remplacée par l'Institut du service public (ISP)qui sera lui aussi basé à Strasbourg

. Cette nouvelle école devrait voir le jour en janvier 2022. Comme l’ENA, cet institut sera accessible par trois concours : interne, externe et un troisième dédié aux "prépa talents". Le classement de sortie est également conservé.

Cette suppression sera entérinée par une ordonnance qui devrait être publiée après son examen en Conseil des ministres, fin mai.

Tronc commun avec d'autres grandes écoles

Les changements résident dans le contenu de la formation. Un tronc commun sera en effet créé avec d’autres grandes écoles, comme l'École nationale de la magistrature, l'Institut national des études territoriales (INET) et l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP).

Par ailleurs, si le classement de sortie reste en place, il ne sera plus possible d’intégrer le Conseil d’État ou la Cour des comptes dès la sortie de l'école. Les diplômés devront d'abord passer plusieurs années sur le terrain, en préfecture ou dans des agences régionales de santé.

Revirement du chef de l'Etat

La suppression de l'ENA était préconisée par le rapport Thiriez, paru en février 2020. L'école est en effet critiquée pour son manque de diversité sociale. Le gouvernement avait alors annoncé le remplacement de l'ENA par une "école de management public".

En mars 2021, le chef de l'Etat avait finalement changé d'avis. L'ENA devait perdurer, mais avec une nouvelle scolarité, une modification des épreuves de sortie et une sélection qui laisserait plus de place aux prépas égalité des chances. La nouvelle scolarité, en place depuis janvier 2021, n'était apparemment pas suffisante.

Aller plus loin que le changement de nom

La Conférence des présidents d'université (CPU) a réagi à la suppression de l'ENA dans un communiqué, rappelant que "la réforme du recrutement et de la formation des hauts fonctionnaires ne peut se résumer ni à un changement de nom, ni à un 'ravalement de façade'".

Elle plaide pour quatre principes : rapprocher la formation des hauts-fonctionnaires de la recherche universitaire, avec notamment un accès de la haute fonction publique plus large aux docteurs, organiser la formation à l’ISP sur une alternance touchant tous les territoires et pas seulement les préfectures et les chefs-lieux où elles sont implantées, ouvrir la haute fonction publique à des profils différents, et enfin déployer la formation tout au long de la vie.

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