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Qu’est-ce que change la création de l’INSP qui remplace l’ENA ?

REA INSP (ancienne ENA)
Mêmes locaux, mais la même nom : qu'est-ce qui change avec la création de l'INSP à la place de l'Ena ? © Frédéric Maigrot/REA
Par Amélie Petitdemange, publié le 31 janvier 2022
4 min

Vous désirez devenir haut fonctionnaire ? La suppression de l’ENA au profit de l'Institut national du service public vise à diversifier les profils des élèves. Ce sont 400 nouvelles places en Prépa Talents qui ouvriront dès la rentrée prochaine pour favoriser l’accès d’étudiants de différents milieux à l'INSP.

Le Premier ministre, Jean Castex, a inauguré l'Institut national du service public à Strasbourg, vendredi dernier. L’INSP remplace depuis le 1er janvier l’ENA, qui forme les hauts fonctionnaires français.

"Nous devons aujourd’hui changer radicalement la manière dont on recrute, dont on forme, dont on sélectionne, dont on construit les parcours de nos hauts fonctionnaires", avait déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, en avril dernier.

Création de 400 nouvelles places en Prépa Talents

L’objectif de cet institut est, autant que possible, de diversifier les profils des élèves qui seront amenés à être hauts fonctionnaires. "Nous laisserons plus de place à la motivation et à la personnalité des candidats lors des épreuves. Nous voulons que le recrutement soit plus le reflet de la France d’aujourd’hui", a assuré le cabinet du Premier ministre.

À la rentrée 2021, 74 classes Prépa Talents ont ainsi ouvert, accueillant 1.200 élèves méritants aux profils atypiques ou boursiers de l’enseignement supérieur. Ce sont 400 nouvelles places qui ouvriront dès la rentrée prochaine.

Développer la pratique à l’INSP

Que change ce nouvel institut ? En plus de ce recrutement plus diversifié, le contenu de la formation sera revu pour donner plus d’importance aux compétences pratiques. Des stages opérationnels seront par exemple réalisés en France et à l’étranger. Une phase de spécialisation permettra aussi de se préparer au métier de sortie.

Depuis septembre dernier, un module commun à 15 écoles du service public a par ailleurs été créé. Dispensé en ligne à 1.400 élèves, il comporte cinq thèmes : transition écologique et numérique, laïcité, rapport à la science et aux inégalités sociales.

Des nouveaux enseignements sont par ailleurs en réflexion, sur la souveraineté et la conduite de projets. "Nous travaillons aussi à une expérience de terrain collective", ajoute le cabinet de la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin.

Suppression du classement de sortie

La création de l’INSP induit la suppression de l’intégration directe de grands corps de l’Etat pour les élèves de la "botte" (les 15 meilleurs de la promotion). Des alternatives au classement de sortie devront être mises en œuvre d’ici 2023 ou 2024.

Un corps professoral permanent d’enseignants chercheurs sera par ailleurs créé au sein de l’INSP pour donner plus de place à la recherche. Des partenariats seront également noués avec des universités de dimension internationale, comme la Harvard Kennedy School, la Blavatnik School of Governement à Oxford, la Hertie School de Berlin ou le Collège de Bruges.

"Toutes ces modifications se feront dans la durée, on ne va pas changer toute la scolarité en un an", prévient le cabinet de la ministre de la Transformation publique. Les voies d’accès devraient par exemple être réformées en 2024.

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