Enquête

Coronavirus : nouvelle donne dans les grandes écoles

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La crise sanitaire va bouleverser durablement le quotidien des étudiants et les pratiques des établissements du supérieur. © Adobe Stock
Par Guillaume Lecompte Boinet, publié le 22 septembre 2020
4 min

Admissions, pédagogie, mobilités internationales... Il y aura bien un avant et un après Covid-19. Cette crise sanitaire a entraîné de grands bouleversements qui auront des effets durables sur les grandes écoles.

La crise sanitaire du coronavirus va laisser des traces profondes pour les grandes écoles. La mise en place des gestes barrières et des mesures de protection sanitaires ne vont pas, à l’évidence, s’interrompre de sitôt. On peut donc s’attendre à ce que votre vie étudiante au sein d’une école d’ingénieurs ou de management soit transformée.

Vers un modèle hybride présentiel/distanciel

Sur le plan des admissions, avec la suppression des oraux cet été, on peut s’interroger sur la pérennité du modèle traditionnel des examens en présentiel. Personne n’a encore de réponse définitive à cette question. "Ce qui s’est passé cet été était une réaction à chaud pour répondre à une urgence. Je pense que les examens en présentiel resteront majoritaires", estime néanmoins Jacques Fayolle, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdéfi), et directeur de Telecom Saint-Etienne.

En revanche, il y a plus de certitudes sur l’avenir de la pédagogie dans les grandes écoles. Il est probable que les cours en grand amphi deviennent plus rares et qu’on s’oriente vers un modèle hybride, où vous alternerez des cours en présentiel - par exemple les travaux pratiques - avec des enseignements à distance. Quand le confinement a démarré mi-mars, la plupart des grandes écoles ont assuré leur continuité pédagogique en utilisant toute une batterie d’outils numériques. Cette tendance devrait se renforcer avec des approches pédagogiques multimédias, associant vidéos, podcasts, envoi de PDF, conférences en direct ou en différé ; doublées d'approches misant sur la complémentarité entre pédagogies en présentiel et en distanciel.

Une nécessaire agilité

Surtout, cette nouvelle donne va obliger les écoles comme leurs élèves à plus d’agilité. "Nous devrons avoir un pilotage des programmes et de l’organisation beaucoup plus réactif, être capables de nous adapter rapidement à différents scénarios", explique Jacques Fayolle. Attendez-vous donc à ce que les écoles de commerce et d’ingénieurs mettent plus que jamais l’accent sur des compétences liées à l’agilité, la capacité à travailler à distance, à gérer des risques, à faire du reporting à distance. De même, vous pouvez vous attendre à ce que les sujets ayant trait à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), eux aussi mis en lumière durant la crise sanitaire, prennent une importance nouvelle dans les cursus.

Transformation de la vie étudiante et des mobilités

Il y aura aussi des effets sur la vie étudiante, à commencer par la grand-messe de l’intégration dans le respect des gestes barrières et avec des activités à distance ou annulées comme les week-ends d'intégration. Votre arrivée en école ne se passe sans doute pas comme celle de vos aînés. De même, avec les contraintes sanitaires, la vie sur le campus, les fêtes, les rassemblements à la cafétéria, doivent répondre aux normes sanitaires en vigueur, voire pour certains sont interdits.

Cette crise sanitaire pourrait avoir des conséquences sur les mobilités internationales des étudiants. Avec le confinement et la fermeture des frontières, tout le système a été bloqué. Ce gel n’a pas duré, mais les échanges internationaux restent plus limités à la rentrée 2020, incluant des cours à distance pour les étudiants étrangers mais aussi pour les étudiants français qui vont partir à l’étranger. En résumé, rien ne sera plus comme avant.

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