Décryptage

Master, mastère, MBA : quelles différences entre les formations à bac+5 ?

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Difficile de se retrouver dans le maquis des formations, alors suivez le guide ! © smolaw11 / Adobe Stock
Par Séverine Maestri, publié le 30 mai 2022
8 min

Master, mastère, MBA en un an ou deux ans, quelle crédibilité accorder à ces diplômes de niveau bac+5 ? Quels critères de reconnaissance académique retenir pour choisir une formation ? L'Etudiant vous accompagne dans ce labyrinthe des diplômes.

Depuis quelques années, on assiste à l’explosion de nombreux diplômes de niveau bac+5 autres que le master ou diplôme de grade master. MBA, mastères : des écoles privées choisissent ces noms de formations pour délivrer un diplôme de niveau bac+5 non reconnu au niveau académique par le ministère de l'Enseignement supérieur. Mais que se cache-t-il derrière ces intitulés ? Tous les diplômes offrent-ils le même niveau de qualité ? Comment choisir sa formation sereinement ?

Master ou mastère : quelles différences ?

Lorsque vous cherchez une formation de niveau bac+5, vous tomberez sans doute sur des formations de mastère. Cet intitulé est différent du master ou du diplôme de grade master et n'offre pas la même reconnaissance. Le point commun entre master, diplôme de grade master et mastère : ce sont trois diplômes à bac+5, reconnus au RNCP au niveau 7, gage de l'adéquation de la formation aux compétences métiers. Mais ils sont très différents.

Le master est un diplôme national délivré exclusivement à l'université. Cette formation s'effectue en deux ans après un bac+3, généralement une licence universitaire, après une sélection. Le master universitaire a soit une vocation professionnelle soit une vocation de recherche. Ce diplôme est délivré au nom de l'Etat et bénéficiant de sa garantie. La formation dispensée comprend des enseignements théoriques, méthodologiques et appliqués et, lorsqu'elle l'exige, un ou plusieurs stages.

Par ailleurs, certaines grandes écoles peuvent également proposer des diplômes de grade master, une reconnaissance du ministère de l'Enseignement supérieur à des formations non universitaires de niveau bac+5. Les écoles qui souhaitent faire reconnaître leur diplôme au grade de master doivent passer par une commission d’évaluation. Le grade est accordé pour une durée maximum de cinq ans, au terme de laquelle les écoles remettent leur diplôme en jeu.

Le diplôme national de master comme la reconnaissance par l'État atteste que l'établissement possède toutes les conditions nécessaires à l'obtention des diplômes auxquels il prépare. Les écoles reconnues reçoivent des subventions de l'État et peuvent accueillir des élèves boursiers

Le mastère est quant à lui un diplôme d'écoles privées - commerce, communication, art, informatique... - qui n'est pas reconnu au niveau académique mais qui peut être reconnu par le ministère du Travail en étant enregistré au RNCP. Même s'ils n'ont pas de reconnaissance académique, ces diplômes peuvent être reconnus au niveau de la profession. Renseignez-vous. Les mastères sont en général accessibles à bac+3 pour un cursus en deux ans. Néanmoins, il existe certaines exceptions. Par exemple, l’école ECV propose un mastère en trois ans après un bac+2 et l’école Penninghen un mastère… en quatre ans, qui débute juste après la première année.

Master et mastère, vers la spécialisation et la professionnalisation

Que ce soit en master ou en mastère, la spécialisation est progressive pendant les deux années de cursus. Les mastères ont souvent des intitulés qui indiquent le métier auquel ils préparent. Par exemple, l’ESGCI propose un mastère webmarketing assorti du titre d’expert en stratégie et développement digital ; l’IICP, elle, offre un mastère stratégie de marque et marketing d’influence qui aboutit au titre de manager des stratégies de communication marketing ; l’école d’informatique Hetic dispense un mastère métavers et univers virtuels qui débouche sur le titre d’expert en ingénierie et management de la communication numérique.

De leur côté, les masters universitaires sont davantage spécialisés sur des thématiques (les relations internationales, les métiers du livre et de l’édition, l’histoire, l’économie…). Ces formations préparent à l'insertion professionnelle dans des secteurs d'activité plus large. Par ailleurs, dans les masters comme mastères les stages ou l'alternance font partie intégrante de la pédagogie.

Côté cours, les masters universitaires sont dispensés par des enseignants-chercheurs mais aussi des professionnels en exercice. En mastère, la proportion est souvent inversée. Comme l’explique Philippe Buisson, responsable des mastères à l’école Intuit.lab, "dans nos mastères, 95 % des intervenants sont des professionnels".

Le MS (mastère spécialisé)

Malgré sa confusion sémantique, le mastère et le mastère spécialisé ont une différence de niveau d’un an. Le "mastère spécialisé" (MS) est un diplôme à bac+6 et non à bac+5 comme son cousin le mastère. Il s'agit par ailleurs d'un label de la CGE qui n'a pas de reconnaissance officielle mais dont la formation d’excellence est très appréciée des recruteurs.

Faire la différence entre les formations MBA

Les formations non reconnues au niveau académique peuvent aussi choisir d'autres noms de formation. Parmi ces noms... le MBA. Car en effet, cette appellation internationale n'étant pas réglementée et totalement libre de droit, toutes les formations peuvent l'utiliser. Soyez vigilant.

A l'origine, le MBA est un diplôme international du domaine de la gestion internationale (stratégie, marketing, management, finances, ressources humaines). La plupart des MBA s’effectuent en un an et s’adressent à des professionnels qui possèdent déjà une expérience professionnelle et souhaitent booster leur carrière en se spécialisant davantage ou en lui donnant un tournant international.

L’entrée dans ce cursus est sélective et exige parfois d’avoir obtenu certains tests

(GMAT, TOEFL, IELTS…). On peut néanmoins se fier à l’AMBA, une association des MBA, ou encore l'EFMD Accredited qui reconnaissent la qualité des meilleurs MBA à l'échelle internationale.

Néanmoins, certaines écoles dispensent des MBA sur deux ans, accessibles après un bac+3, sur le même schéma que les masters universitaires (M1-M2) et qui proposent un diplôme de niveau bac+5 mais sans la reconnaissance académique de l'État. Ces formations à l'instar des mastères peuvent cependant être enregistrés au RNCP.

C'est notamment le cas de l'ESG qui propose plusieurs MBA accessibles après un bac+3 ou 4 qui bénéficient de titre RNCP de niveau 7 ou encore l'ESLSCA qui offre des MBA à partir du bac+3 ou 4 ou un diplôme de niveau bac+5. Certaines universités comme celle d'Assas propose même un double diplôme master/MBA en droit des affaires et management-gestion.

Master, mastère, MBA, comment faire le tri ?

Pour choisir le diplôme qui vous convient le mieux, faites attention aux appellations, regardez s’il y a un titre RNCP associé, si l’école est reconnue et quels sont les débouchés.

Une école d’ingénieurs reconnue par la CTI, une école de commerce par la CGE est un bon point également. Cela dit non reconnue n’est pas synonyme de qualité médiocre, certaines écoles peuvent être reconnues auprès des entreprises du secteur, mais il faut être vigilant.

Vous pouvez pour cela vous fier à la reconnaissance par l’Etat accordée à certains programmes, aux titres RNCP pour les compétences professionnelles et, pour la reconnaissance internationale, aux accréditations obtenues. N'hésitez pas aussi à demander à l'école son réseau de partenaires entreprises, l'insertion des diplômés... qui peuvent être des gages importants.

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