Décryptage

Physique, chimie : quelle licence choisir et pour quels débouchés ?

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L'enseignement, mais aussi la recherche ou l'industrie : les débouchés sont nombreux après une licence de physique-chimie. © Monkey Business/Adobe Stock
Par Gaétan Trillat, publié le 26 novembre 2020
6 min

Il existe plusieurs voies pour étudier la physique, la chimie ou les deux à l’université. Souvent, la première année de licence est assez généraliste et la spécialisation se choisit ensuite, avec des passerelles vers d’autres disciplines scientifiques ou vers des écoles d’ingénieurs.

Quels sont les profils d'étudiants qui intègrent ces licences scientifiques demandées par près de 63.000 inscrits sur Parcoursup 2020 ? Quelles matières sont enseignées en licence de physique et de chimie et quels sont les principaux débouchés ?

Quelles spécialités choisir au lycée pour s'orienter vers une licence de physique ?

Dans la plupart des universités, les étudiants n’entament pas leur licence de physique à proprement parler dès la première année, mais doivent d’abord passer par une année généraliste regroupant plusieurs disciplines scientifiques. "C’est un tronc commun qui permet de reprendre les bases", explique Estelle Moraux, responsable de la L1 PCMM (physique, chimie, mécanique et mathématiques) à l’Université Grenoble-Alpes (UGA).

"Tout le monde n’a pas eu le même parcours avant d’entrer en L1, mais bien entendu, ce sont les élèves de terminale S qui ont eu une mention au bac qui s’en sortent le mieux", assure-t-elle. Depuis la réforme du lycée, les filières traditionnelles n’existent plus mais les élèves doivent choisir deux enseignements de spécialité. Estelle Moraux conseille "surtout de choisir les mathématiques, c’est presque plus important que la physique-chimie. Dans l’idéal, il faut aussi sélectionner l’option mathématiques expertes, ce qui correspond à un programme de l’ancienne filière S".

Quelles disciplines sont étudiées en licence de physique ?

Outre la physique, la chimie et les maths, les étudiants sont initiés aux bases de la mécanique et des géosciences, ainsi qu’à l’informatique, une matière qui a surpris Jules, 20 ans. "Je ne m’attendais pas forcément à cela, c’est beaucoup de codage en Python (un langage de programmation, Ndlr). En L1, c’est bien car on prend le temps de tout nous expliquer. Ça se corse par la suite".

La spécialisation se fait progressivement au cours des deux dernières années de licence

. Aujourd’hui en L3 de physique, Jules n’a plus de cours de chimie, "et les maths s’arrêteront à la fin du premier semestre". Souhaitant poursuivre ses études en master, il hésite entre l’astrophysique et la physique des particules. Mais il pourrait aussi rejoindre une des 30 écoles d’ingénieurs qui recrutent des étudiants de L2 et L3 issus de différentes disciplines scientifiques via le concours Pass’ingénieurs.

Pourquoi choisir une licence à "double compétence" physique-chimie ?

Après la première année, il est également possible de s’orienter vers une licence "hybride" de physique-chimie. "Au début, elle a été créée pour ceux qui voulaient passer le Capes de physique-chimie, mais il y a énormément d’autres débouchés", assure Nicolas Spinelli, maître de conférence en chimie à l’UGA. Lucie, 20 ans, a été séduite par le côté généraliste de cette licence. "Il y a beaucoup de masters qui demandent cette double compétence physique/chimie, notamment pour travailler dans les énergies renouvelables".

S’il est envisageable de poursuivre dans des masters spécialisés en chimie à l’issue de cette licence, il est en revanche plus compliqué de rejoindre des formations en physique, estime la jeune fille. "Ce n’est peut-être pas impossible, mais il faudrait rattraper beaucoup de retard en mathématiques et en physique."

Comment s'organise le cursus en licence de chimie ?

Pour les lycéens qui ont une préférence claire pour la chimie, mieux vaut s’orienter dès la première année d'études supérieures vers une licence de chimie/biologie. Là encore, la première année est généraliste mais elle met plus l’accent sur les sciences de la vie et moins sur la physique et les maths, bien que Nicolas Spinelli encourage lui aussi ses futurs étudiants à "prendre les maths en terminale, pour ne pas être trop en retard".

Les cours se divisent en "trois tiers", rapporte Tristan, 20 ans, en L3 à Grenoble : "un tiers de cours magistraux, un tiers de travaux dirigés en petits groupes et un tiers de travaux pratiques, qui ne sont pas à négliger".

À partir de la L2, certains étudiants décident de poursuivre en chimie/biologie quand d’autres, comme Tristan, se consacrent à la chimie "pure". "Mais ce que les gens ne savent pas, c’est qu’il y a énormément de domaines, c’est très varié", s’enthousiasme-t-il. Le jeune homme compte se diriger vers un master recherche dans le but de devenir enseignant-chercheur.

La majorité de ses camarades se dirigeront plutôt vers des masters professionnalisants. "Là, il faut être mobile, prêt à changer de région", avertit Nicolas Spinelli. "Car il y a beaucoup de formations mais toutes ne sont pas forcément proposées par votre université". À bac+5, l’éventail de débouchés est très large, dans les industries pharmaceutique, agro-alimentaire, environnementale, métallurgique

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