Décryptage

Partir dans un pays dont on ne parle pas la langue, c'est possible ?

Classe cours lycée américain // © moodboard - Fotolia
Êtes-vous capable de prendre des notes et de rédiger des devoirs dans la langue dans laquelle vous allez étudier ? © Fotolia
Par Sophie Collet, publié le 04 février 2017
1 min

Vous souhaitez aller en stage en Chine, mais vous ne parlez pas mandarin ? Ou vous voulez étudier en Suède sans maîtriser le suédois ? Pas de panique, la langue constitue rarement un obstacle insurmontable. L'essentiel : connaître suffisamment celle qui sera utilisée dans votre cursus ou votre entreprise. Explications extraites de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet.

Bien sûr, il est indispensable de maîtriser les rudiments de la langue dans laquelle vous allez étudier. Car les problèmes de compréhension, mais aussi de prise de notes et de rédaction, viendront s'ajouter aux efforts de concentration requis par le cours. Hors de question de rendre un devoir en charabia ! Soyez réaliste mais pas perfectionniste : il n'est pas nécessaire d'être bilingue pour satisfaire à ces exigences. Et une fois sur place, vous allez progresser très rapidement.

Mais pour certains pays, vous n'aurez pas le choix : il faudra prouver votre niveau avant de partir, sous peine de ne pas pouvoir vous inscrire à une formation.

Les tests d'anglais sont incontournables dans le monde anglo-saxon

Les facultés anglaises et américaines demandent toutes un niveau élevé en anglais. Ainsi le TOEFL® (Test of English as a Foreign Language) est presque systématiquement exigé dans les universités américaines, tandis que le TOEIC® (Test of English for International Communication) évalue l'anglais en contexte professionnel. Le test est donc utilisé comme un outil de recrutement, autant sur le marché du travail qu'à l'entrée dans des cursus professionnalisants, par exemple certains masters spécialisés (projets internationaux, management interculturel…).

Troisième examen reconnu, l'IELTS (International English Language Testing System), organisé par le British Council, mesure la compréhension et l'expression écrite et orale des candidats.

Enfin, le GMAT (Graduate Management Admission Test) est indispensable pour tout candidat à un MBA. Contrairement aux autres tests, le GMAT n'évalue pas uniquement un niveau linguistique, mais aussi les aptitudes au raisonnement, à la logique et à l'argumentation.

Il existe bien sûr des tests analogues pour l'allemand (le TestDaF) ou l'espagnol (le DELE), mais ils sont beaucoup moins utilisés.

Lire aussi : Tous nos articles sur les tests et examens de langues

Des cours de langue locale pour les étudiants Erasmus

Vous l'aurez compris, les formations diplômantes dans les universités anglophones exigent toujours des scores minimaux aux tests de langues. En revanche, si vous partez en échange, toutes les universités ne l'exigent pas. Une chance de progresser sur place pour ceux qui n'ont pas encore acquis un niveau élevé.

En échange Erasmus, cette opportunité se matérialise avec les CIEL (cours intensifs Erasmus de langues). Ces sessions sont organisées deux fois par an par les établissements d'accueil, dans les pays dont la langue est peu diffusée ou peu enseignée à l'international. Par exemple, le bulgare, le danois, le slovaque, le néerlandais ou le letton... Les candidatures sont à adresser directement à l'université étrangère, avec le dossier d'inscription. Les autres pays mettent parfois en place des cours intensifs de langues, mais ils ne dépendent pas du programme CIEL.

L'usage de l'anglais se généralise…

Qu'on le déplore ou qu'on s'en réjouisse, l'anglais devient de plus en plus une langue véhiculaire. Seuls quelques bastions asiatiques (et pas des moindres) et latins résistent encore à l'envahisseur : en Chine, au Japon, ou encore en Espagne ou en Italie, il n'est pas évident de se faire comprendre dans la langue de Shakespeare. Mais dans de nombreuses parties du monde, l'anglais devient le sésame pour communiquer.

En Suède, en Norvège, au Danemark ou en Finlande, vous n'aurez aucun problème pour trouver des programmes en anglais. En Suède, les dénominations s'alignent même sur la terminologie anglo-saxonne, avec des cycles “undergraduate” et “postgraduate”. Malgré leurs langues peu connues, ces pays attirent donc un grand nombre d'étudiants internationaux.

En Asie, les établissements mènent aussi une politique de développement basée sur la présence de programmes en anglais. Ainsi Hélène a-t-elle suivi un MBA intégralement dispensé dans la langue de Shakespeare en… Thaïlande. “Les professeurs et les étudiants venaient du monde entier, se rappelle-t-elle. Il y avait des Thaïlandais bien sûr, mais aussi des Européens, des Indiens, des Chinois, des Australiens… Un véritable melting-pot qui avait pour point commun la pratique de l'anglais.”

En stage, l'anglais s'impose aussi comme langue de travail dans de nombreuses entreprises. Valérie est ainsi arrivée en Autriche pour un stage sans parler un mot d'allemand. “J'avais appris l'anglais et l'espagnol pendant mes études. Mais j'ai eu l'opportunité de partir en stage à Vienne, dans une société de commerce d'emballage. Dans mon entreprise, la langue de travail, c'était l'anglais. J'ai appris l'allemand, au fur et à mesure dans ma vie quotidienne”, témoigne-t-elle. Dans les secteurs du commerce, du tourisme, du marketing, ou dans les multinationales de tous domaines, un anglais quelque peu appauvri et simplifié a pris le pas sur les autres langues. En stage, ne limitez donc pas forcément votre recherche aux pays dont vous maîtrisez déjà la langue.

… mais mieux vaut connaître un peu la langue locale

On a tendance à surestimer le poids de la langue, car il s'agit du premier contact que l'on a avec la population locale. Mais avec un peu de bonne volonté et un vocabulaire de base, vous apprendrez très vite à maîtriser les expressions nécessaires à la vie quotidienne. Même une fois que vous arrivez à vous débrouiller, continuez de travailler pour améliorer votre niveau de langue : c'est ce qui fera la différence entre un niveau moyen et un niveau courant.

Ensuite, quand vous revenez, pratiquez ! Films en VO, lecture de la presse locale sur Internet… les moyens ne manquent pas pour éviter de laisser se flétrir le fruit de vos efforts.

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !