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ECN 2018 : futurs médecins, comment faire votre choix d'internat ?

Où partir et quelle spécialité choisir ? Selon votre classement à l'ECN les fenêtres de tir sont plus ou moins ouvertes.
Où partir et quelle spécialité choisir ? Selon votre classement à l'ECN les fenêtres de tir sont plus ou moins ouvertes. © plainpicture/Wavebreak
Par Martin Rhodes, publié le 09 juillet 2018
6 min

C’est le "Parcoursup des futurs médecins". Entre la mi-juillet et le 1er août 2018, la procédure nationale en ligne de choix de l’internat, donnant accès au troisième cycle des études médicales, est ouverte. Voici quelques prescriptions pour décrocher le meilleur poste possible.

C'est là que les carrières se jouent. Le passage en septième année des études médicales est une étape de spécialisation. À l’issue des ECN (épreuves classantes nationales), près de 9.000 candidats sont amenés à choisir - sur l’application en ligne "Céline" et par ordre de mérite - l’une des 30 spécialités ainsi que l’une des 28 subdivisions géographiques (villes) proposées.

Contacter les associations d’internes

Avant d’être médecin, il faut être un peu enquêteur. Plusieurs outils peuvent vous aider à choisir la spécialité de vos rêves. Édité par l’ISNI (InterSyndicale nationale des internes), le site Internet futur-interne.com regorge d’informations sur chacune des 30 spécialités médicales et sur la maquette de formation des DES (diplômes d’études spécialisées) correspondant. Vous y trouverez également le contact de l’association étudiante de la ou des spécialité(s) qui vous intéresse(nt).

Pour de plus amples informations sur la médecine générale, qui offre près de la moitié des postes et des pratiques très diverses, rendez-vous sur la rubrique "Pendant l'internat" du site Internet d’une autre organisation, l’ISNAR-IMG (InterSyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale).

Un poste d’interne, c’est à la fois une discipline et une subdivision territoriale (une ville). Le site Internet de l’ISNI est aussi le bon endroit pour vous renseigner sur les 28 lieux d’exercice : nombre et situation géographique précise des différents centres hospitaliers, modes de logement offerts, coordonnées du syndicat local des internes... "Ces interlocuteurs locaux disposent de données précises sur la nature des stages disponibles, l'ambiance et le dynamisme des différents services, les perspectives professionnelles et la qualité de vie sur place", énumère Jean-Baptiste Bonnet, le président de l’ISNI.

Les stats, pour évaluer vos chances

D’une année sur l’autre, le nombre de postes offerts et le profil des candidats changent. Les phénomènes de mode sont également une réalité : la médecine interne a ainsi connu son heure de gloire avec la série "Dr House". Toutefois, l'historique des ECN - l’attribution des années antérieures - vous permet d’évaluer si vos chances d'obtenir le poste visé sont raisonnables. Le CNG (Centre national de gestion, organisateur de la procédure de choix) publie sur son site Internet les "rangs limites" des quatre dernières années, soit le classement du premier et du dernier candidat sur un vœu donné.

Les études de la DRESS (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé) vous permettent également de jauger, par le biais des chiffres, vos chances de réussite. En 2016, on y apprend notamment que les 2.157 premiers classés ont pu choisir leur spécialité. "Un tel choix s’offre ainsi depuis 2013 à près du tiers des étudiants", précise la DREES.
L’ophtalmologie est la spécialité la plus attractive. Elle est seulement accessible à 30 % des étudiants.

À l’inverse, la médecine du travail est "particulièrement délaissée" avec seulement 46 % de ses postes pourvus. Pour connaître la popularité des disciplines qui se trouvent entre ces deux extrêmes, vous pouvez consulter l’indicateur d’attractivité annuel, lui aussi publié par la DRESS. Le même indicateur existe pour les villes les plus populaires. Nantes arrivait en tête en 2016.

S’éloigner, pour se rapprocher de ses envies

"Si l’on est mobile et très attaché à une seule et unique spécialité, il ne faut pas hésiter à postuler à chacune des 28 subdivisions, surtout si cette spécialité est très demandée", recommande Jean-Baptiste Bonnet, de l’ISNI. Il ajoute : "Il ne faut pas oublier les Antilles et la Guyane, l’Océan indien, ainsi que les petites villes auxquelles on ne pense pas toujours spontanément". La mobilité est un facteur déterminant. En 2016, selon la DRESS, "20 % des étudiants ont opté pour une spécialité qui n’était plus disponible dans leur subdivision d’origine, ce qui peut s’interpréter comme une mobilité contrainte".

Vos vœux de cœur en premier

De manière générale, plus on est loin dans le classement, plus il est préférable de formuler des vœux à la fois multiples (pas de nombre limite) et différents. Néanmoins, tout dépend de l’attractivité des choix formulés, certains postes restant inoccupés à l’issue de la procédure.

Des vœux multiples, différents, et, comme le conseille le mode d’emploi de l’application Céline, un brin de folie : "Ne saisissez pas seulement les vœux que vous pensez raisonnables. Vos vœux en tête de liste devraient être vos vœux de cœur même s’ils ne sont pas réalisables (vous verrez le mot "épuisé")". Gardez à l’esprit que chaque modification effectuée par un candidat peut avoir des répercussions sur les vœux des autres candidats. Un poste initialement indiqué comme "épuisé" peut donc se libérer à tout moment, et ce jusqu'à la dernière minute du dernier jour de la procédure de choix.

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