Décryptage

Études de médecine : l'ECN est mort, vive l'ECN !

Les ECN ne se résumeront plus à un contrôle des connaissances
Les ECN ne se résumeront plus à un contrôle des connaissances © Virginie Bertereau
Par Martin Rhodes, publié le 05 juillet 2018
3 min

La mesure était attendue, mais l’annonce n’a pas manqué de faire son petit effet. Les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur se sont rendues, jeudi 5 juillet 2018, à l'université de Caen pour annoncer la fin de l'ECN (examen classant national) comme mode d'admission à l'internat.

À l’occasion du congrès de l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), le jeudi 5 juillet 2018 à l’université de Caen, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, et Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, ont fait savoir qu'elles enclenchaient la réforme du deuxième cycle des études de médecine (de la quatrième à la sixième année). Première mesure annoncée : la fin des ECN (épreuves classantes nationales) comme mode d'admission à l'internat (à partir de la septième année d’études). La mesure concernera les quelque 8.400 étudiants qui intègreront le deuxième cycle en septembre 2019 et passeront les épreuves en 2022. Elle vise à ne pas réduire le deuxième cycle à la préparation du concours de fin d’études.

Deux nouveautés : épreuves cliniques et analyse du parcours

Aujourd’hui organisées en sixième année, sur trois jours particulièrement stressants et décisifs pour l’avenir des médecins, les ECN seront remplacées par trois grandes étapes : une épreuve nationale de contrôle des connaissances en cinquième année (comparable au concours actuel), puis une évaluation des compétences cliniques et relationnelles au travers de la simulation en santé en fin de sixième année. Celle-ci sera consacrée à des stages professionnalisants. Enfin, la troisième et dernière étape consistera en une analyse du parcours universitaire et du projet professionnel de l'étudiant, valorisant notamment les stages effectués, la mobilité internationale, les doubles cursus. Autant d’options qui sont aujourd’hui considérées comme faisant barrage à une bonne préparation au concours de sixième année.

Une mesure pour éviter les couacs

Les ECN étaient particulièrement décriées par les associations étudiantes et les doyens de médecine depuis le "fiasco de 2017". Dans une interview accordée à l’Etudiant en octobre 2017, Jean-Luc Dubois-Randé, qui était alors le président de la Conférence des doyens de médecine, confiait sa volonté de voir les ECN supprimer : "Le concours comprend des questions sur des situations pratiques [dossier cliniques progressifs]. Or, il y aura toujours des étudiants pour plaider la rupture d’égalité et faire invalider le concours, au motif que tel ou tel cas ressemble beaucoup aux ECN blanches ou au sujet d’entraînement de telle ou telle université." Les nouvelles épreuves seront-elles mieux acceptées ?

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