Portrait

Ce collégien français est en finale du Google Science Fair 2015

Eliott Sarrey, finaliste de la Google Science Fair, avec son robot-jardinier piloté depuis un smartphone.
Eliott Sarrey, finaliste de la Google Science Fair, avec son robot-jardinier piloté depuis un smartphone. © Photo fournie par le témoin
Par Isabelle Maradan, publié le 31 août 2015
1 min

LES JEUNES ONT DE L'AVENIR ! À 14 ans, Eliott Sarrey est le second Français à accéder à la finale de la Google Science Fair, concours international d'invention pour les scientifiques de 13 à 18 ans, dont les prix seront remis le 21 septembre 2015 en Californie. L'adolescent propose un prototype de robot-jardinier piloté depuis un smartphone. 

Vous n'avez pas la main verte ? Eliott Sarrey vous propose d'avoir le bras articulé vert ! Cet adolescent de 14 ans a mis au point un robot-jardinier piloté depuis un smartphone dont le petit nom n'est autre que Bot2Karot. "C'est mon père qui l'a trouvé ! Il adore les jeux de mots", lâche Eliott, à moins d'une semaine de sa rentrée en classe de troisième. Ce prototype lui vaut de figurer parmi les 20 finalistes du Google Science Fair, concours international destiné aux jeunes scientifiques de 13 à 18 ans qui proposent un projet ou une invention. 

Le second Français en finale de ce concours international

En accédant ainsi à la finale d'un concours mondial qui attire des milliers de candidatures, Eliott suit les traces de Guillaume Rolland, premier Français à accéder à la finale du Google Science Fair en 2014, pour son réveil olfactif, désormais commercialisé. C'est en lisant un article consacré à Guillaume, qu'Eliott a découvert l'existence de ce concours. Peu de temps après, Google promeut ce concours sur sa page d'accueil. Eliott clique, lit, et décide de se lancer. Pour la première fois, le jeune inventeur "plein d'idées" va au bout de l'une d'elles.

Inspiré par les jeux de jardinage virtuels

Cette idée de robot-jardinier a germé en voyant "plein de gens jouer à des jeux de jardinage ou de ferme complètement virtuels, comme 'Hayday', sur leur téléphone mobile" et en entendant l'histoire d'une femme "tellement accro qu'elle est allée en Chine pour rencontrer sa voisine de parcelle dans le jeu”.

Eliott destine principalement son invention "à ceux qui n'ont pas assez de temps à consacrer au jardinage et aux personnes à mobilité réduite". Il a réalisé le prototype de Bot2Karot en 3 mois avec une petite fraiseuse pour amateur. Son père, ingénieur en automatisme, et des collègues de ce dernier lui ont prêté main-forte. "L'un d'eux a imprimé les bacs de ma maquette avec une imprimante 3D et les dalles de résine ont été faites au centre de recherche de mon père", explique le finaliste.

"Ça va beaucoup trop vite !"

Lorsqu'il a pris connaissance de la liste des 90 jeunes présélectionnés, Eliott a d'abord cru ne pas en être. "Et puis, sur la deuxième page, le drapeau français m'a sauté aux yeux, puis mon nom", raconte le jeune Lorrain. S'en est suivi 1 mois de stress jusqu'à l'annonce des noms des finalistes, "avec les premiers appels de journalistes", qui lui valent une jolie revue de presse en quelques semaines seulement. "Ça va beaucoup trop vite", confie l'inventeur.

Pourtant, cela fait des années qu'Eliott construit, démonte, remonte et améliore "des bateaux en polystyrène", puis "des arbalètes" et enfin "un bras articulé". Et il lui a fallu de la patience pour apprendre la modélisation "avec des tutoriels sur Internet". Sur ordinateur, Eliott ne joue pas, il programme. Et, avec des copains, avec qui il a monté un club d'informatique et un club de robotique au collège, il a déjà remporté "un concours du jeu vidéo sérieux, organisé par l'académie de Créteil, en cinquième".

Une année d'études aux États-Unis à la clef

Cette fois, c'est en solo et en compétition avec des jeunes du monde entier qu'il s'est distingué. Avant de traverser l'Atlantique avec son père et de se poser pour la première fois sur le sol américain, le 19 septembre 2015, le finaliste s'atèle à la préparation de son stand pour "là-haut", comme il appelle le siège de Google à Mountain View, en Californie. Présentation de son projet devant un jury scientifique le premier jour, devant du public le deuxième jour, remise des prix le troisième et visite de San Francisco le dernier jour : "Chez Google tout est carré", se réjouit le jeune scientifique.

Rien ne dit si le prix remis au lauréat de la catégorie 13-15 ans le 21 septembre ira à Eliott. "Remporter le prix [une bourse d'études de 50.000 dollars, NDLR], ce serait la cerise sur le gâteau, mais le prix, pour moi, c'est le voyage", assure-t-il. En cette période de rentrée scolaire, le collégien n'est pas vraiment à ses fournitures. La possibilité d'une année d'études outre-Atlantique – pourquoi pas au MIT dont il possède déjà le tee-shirt – plane sur lui. Eliott en rêve. Bot2Karot veille sur le potager.

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