Décryptage

Création d’entreprise : halte aux idées reçues !

Clichés et préjugés ont la vie dure : ne restez pas bloqué sur de fausses idées concernant la création d'entreprise.
Clichés et préjugés ont la vie dure : ne restez pas bloqué sur de fausses idées concernant la création d'entreprise. © plainpicture/Onimage/Leyens
Par Étienne Gless, publié le 09 janvier 2018
7 min

L’entrepreneuriat véhicule beaucoup de clichés et préjugés. On fait le point en 10 vrai/faux avec la plate-forme Kangae, dont l'Etudiant est partenaire.

1. Il faut une idée géniale

Faux. Pas besoin d'avoir une idée révolutionnaire pour créer son projet. L’innovation peut être un nouveau procédé de fabrication, un nouvel usage, une nouvelle façon de vendre, une nouvelle tarification. Dans notre vie quotidienne, beaucoup d'entreprises reproduisent ce qui existe déjà en l'adaptant au goût du jour. Un exemple ? Du vendeur de glaces au camion à pizzas, la restauration ambulante existe depuis des siècles, mais le concept du food truck répond aux besoins d’une clientèle actuelle, nomade et pressée.

2. Créer une entreprise, c’est créer une start-up

Faux.

L’entrepreneuriat revêt des formes multiples, y compris en dehors de l’entreprise, comme dans une association. Les créations d'entreprise traditionnelle dans le secteur de l’industrie ou des services affichent de bons taux de pérennité à cinq ans. Idem pour certains secteurs de l’artisanat avec une filière du bâtiment en plein renouveau, ou encore le succès du luxe, porté par de petits ateliers. Mieux vaut parfois s’investir dans une filière traditionnelle que de s’engoufrer dans les nouvelles technologies, où le risque d'échec est élevé.

3. Lancer une entreprise est compliqué

Vrai et faux.

Bien sûr, les formalités administratives sont nécessaires pour créer son entreprise, mais cela ne doit pas vous empêcher de vous lancer. Dans le parcours de l’entrepreneuriat, il y a d’autres étapes – aspects commerciaux, financiers, techniques – à surmonter pour réussir. Si vous craignez de vous perdre dans les rouages de l’administration, pas de panique ! Le régime simplifié de microentrepreneur permet de déclarer sa nouvelle activité en quelques clics. De plus, des réseaux d’accompagnement vous guident pas à pas : selon votre projet, vous pouvez vous faire parrainer par un chef d'entreprise ou rejoindre un incubateur.

4. Il faut plusieurs années d'expérience professionnelle avant de se lancer

Faux.

L’entrepreneuriat séduit de plus en plus de jeunes profils. Citons Mark Zuckerberg qui crée Facebook a 19 ans, Daniel Marhely, âgé de 23 ans quand il cofonde Deezer, et Céline Lazorthes qui lance Leetchi.com à 26 ans. En France, 24 % des créateurs d'entreprise ont moins de 30 ans, et 8 % moins de 25 ans. Depuis 2010, un mineur peut créer et gérer seul une entreprise unipersonnelle avec une autorisation parentale. Si vous êtes étudiant, le statut national d'étudiant-entrepreneur vous permet d'aménager vos horaires d'études pour faciliter la réalisation de votre projet et vous former à l'entrepreneuriat.

5. On peut démarrer avec peu d’argent

Vrai. Une petite majorité (53 %) de créateurs d'entreprise se lance en réalité avec moins de 2 000 €. Et 64 % ont réuni moins de 4 000 € pour financer leurs premiers pas. Les outils numériques ont permis une réduction du coût de lancement d’une activité : plus besoin par exemple d'ouvrir une boutique “en dur” pour vendre son produit : on peut commencer son acti vité en ligne en créant un site d'e-commerce. Pour voir plus grand, le financement peut s’opérer de manière simplifiée en levant des fonds auprès de particuliers via une plate-forme de crowdfunding.

6. Un entrepreneur doit réussir à tout prix

Faux. L’aventure entrepreneuriale comporte une part de risque, même s’il est nécessaire d’établir des prévisions pour laisser le moins de place possible au hasard. Après trois ans d'existence, 71 % des entreprises nouvellement créées sont toujours en activité selon l'INSEE. Les autres, n'ont pas trouvé leur marché, ou ont manqué de moyens pour financer leur développement ou ont commis des erreurs de gestion. Beaucoup d'entrepreneurs qui échouent redeviennent salariés ou relancent une autre affaire. Avoir créé une société, même si vous avez échoué, est toujours un plus sur votre CV. Le véritable échec n'est pas de ne pas réussir, mais de ne pas essayer !

7. Il faut un superdiplôme pour se lancer

Faux. Beaucoup de dirigeants ont créé des entreprises florissantes sans faire de brillantes études. Toutefois, si l'esprit d'initiative est une qualité essentielle pour se lancer, il est prudent d’acquérir d’autres connaissances. Ainsi, si vous êtes plutôt technicien, il faudra vous former aux notions de marketing et d'action commerciale. Dans tous les cas, les fondamentaux de la gestion sont indispensables pour comprendre les besoins en trésorerie par exemple.

8. Un entrepreneur gagne beaucoup d'argent

En partie faux. Les entrepreneurs qui deviennent multimillionnaires voire milliardaires sont très médiatisés, mais peu nombreux. À leurs débuts, beaucoup de créateurs ne se versent pas de salaire et investissent les bénéfices dans leur entreprise. L'immense majorité d’entre eux est à la tête d'une microstructure et se rémunère quand il réalise des bénéfices. Côté entreprise de taille moyenne, un dirigeant salarié d'une PME de moins de 20 personnes gagne en moyenne 4 000 € par mois, celui d'une entreprise de plus de 50 personnes, 10 000 €.

9. Un entrepreneur n'a de comptes à rendre à personne

Faux. Certes le chef d'entreprise individuel n'a pas de supérieur hiérarchique, puisqu'il est son propre patron. Mais il a des comptes à rendre à ses clients, à ses fournisseurs, à son banquier et à ses éventuels salariés. Et tous les mois ou tous les trimestres, il doit être en règle avec l'administration fiscale et les organismes de cotisations sociales. Enfin le dirigeant d’une société par actions est obligé également de restituer ses résultats aux actionnaires. Être indépendant ne dispense pas d'avoir des obligations.

10. Ce sont surtout les hommes qui créent des entreprises

Vrai et faux. Quelque 40 % des entreprises individuelles sont créées par des femmes selon les statistiques 2016 de l'INSEE. Ce n'est pas la parité parfaite, mais cette part augmente. Si certains secteurs restent à forte domination masculine, tels que la construction (98 %) ou les transports (94 %), les femmes remportent la palme de la création dans les domaines de la santé et de l'action sociale (73 %), et des services aux particuliers (67 %).
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