Ils ont 15 ans et ont monté leur site d’infos
Blog, compte Twitter et Facebook sont des moyens d’expression très prisés, mais peu de jeunes vont jusqu’à créer leur propre site internet. C’est le pari fou de deux adolescents qui ont fondé un site d’information généraliste. Une démarche coûteuse, en temps comme en argent.
Ils se sont lancés. Valentin Reverdi et Florent Derue, respectivement 15 et 16 ans, ont ouvert Newsyoung. Le principe : « Une information produite par les jeunes mais pas exclusivement pour les jeunes » résume Florent, en 1ère ES au Lycée Robespierre à Arras, « on a observé que beaucoup de jeunes avaient un blog personnel, mais qu'il n'existait pas de site pour leur offrir une audience digne de ce nom. » Newsyoung a opéré un démarrage en fanfare lundi 18 février, relayé notamment sur Twitter, par Guy Birenbaum ou Vincent Glad.
| Un investissement conséquent pour des jeunes |
Monter un site internet est long et prenant, et coûte de l'argent. Les deux adolescents ont déboursé moins de 150 euros pour le lancement. L'hébergement leur coute 25 euros par an « mais on va bientôt passer à l'offre supérieure (50 euros par an) ». S'ajoutent 60€ pour la création graphique et 45€ pour les « cartes de presse jeune » (délivrées par l'association Jets d'Encre). Pour l'instant tout vient de leur poche, « on va sûrement avoir recours à la publicité d'ici peu de temps, mais on refuse les subventions, on veut préserver notre liberté, ne pas s'engager avec des financements externes » précise Valentin, en 3ème au Lycée Molière à Paris. L'argent vient en grande partie de leurs parents, mais aussi de leurs précédents sites, « nous avons tous deux géré plusieurs sites avant, Florent tenait un blog d'actu, avant ça un blog High-Tech, et de mon côté j'ai tenu Scoopbook.info. Les gains publicitaires ont payé une partie des frais de Newsyoung. »
| « Je pense au site 27 heures sur 24 » |
Au-delà de l'argent, il y a également un réel investissement en temps. « Je pense au site 27 heures sur 24. Ce matin, je me suis réveillé à 6 heures. Cinq minutes plus tard, j'étais devant l'ordinateur à relire et planifier les articles de la journée » explique Florent. Valentin confirme, « on est plongés dans une atmosphère particulière. Le smartphone n'arrange rien, on est sans cesse connectés à Twitter, aux mails. Je ne compte pas le nombre de regards furtifs sur le téléphone. » Si la mise en place d'un tel projet est fastidieuse, c'est une fois le site mis en ligne que le travail commence vraiment, « il faut planifier les articles (une vingtaine de rédacteurs s'engage à rédiger régulièrement), tout relire, gérer les communautés sur les réseaux sociaux, c'est extrêmement prenant » confie Florent. Pour l'avenir, Florent et Valentin se concentrent sur l'évolution du site, ils aimeraient proposer aux lecteurs de gros dossiers d'actualité, « creuser plus certains sujets. »
