Reportage

"Parallaxe 2050" : un jeu pour sensibiliser les filles aux métiers du numérique

reportage parallaxe
De jeunes lycéennes ont participé à un escape game pour leur faire découvrir les métiers du numérique. © Alexandra Luthereau
Par Alexandra Luthereau, publié le 19 octobre 2021
5 min

Un escape game itinérant en Auvergne-Rhône-Alpes propose aux lycéennes et lycéens de seconde une expérience ludique pour découvrir la richesse des métiers du numérique et les encourager à s’orienter vers ce secteur, pourvoyeur d'emplois et qui peine à se féminiser.

2050. Une organisation mondiale a créé un internet plus éthique, sobre et égalitaire. C’est le Greenternet. Mais des individus malveillants l’ont infecté d’un virus. Vous avez 40 minutes pour résoudre le problème.
Voici le pitch de l’escape game Parallaxe 2050, conçu par le campus des métiers et des qualifications numériques (CMQ) Drôme-Ardèche. Son ambition ? Sensibiliser les lycéennes à la diversité des métiers du numérique. Et "pourquoi pas leur donner envie de s’orienter vers cette filière", explique Xavier Cheney, le directeur opérationnel du CMQ. Le secteur peine en effet à se féminiser. Dans les écoles et établissements de formation au numérique, les filles représentent seulement 15% des effectifs.

Le jeu pour booster la confiance en soi des lycéennes

Le jeu grandeur nature est installé dans un container qui sillonne la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis fin 2019 pour aller à la rencontre des jeunes, dans les lycées. Début octobre, le dispositif a fait halte à Poitiers (86). À l’intérieur, les jeunes filles du lycée professionnel Le Dolmen découvrent un espace garni d’écrans, de câbles et de machines et de postes de travail. Rapidement, elles se répartissent sur les postes de travail pour réaliser leurs tâches : identifier un troll sur un réseau social et rendre invisibles ses publications, découvrir le serveur infecté par le virus, rebrancher des câbles. À deux minutes de la fin du chrono, l’antivirus est installé. Mission accomplie.
escape game poitiers
escape game poitiers © Alexandra Luthereau
Les participantes de Poitiers ont trouvé le jeu "cool", "intéressant", "beau" aussi. Au lycée Les Catalins à Montélimar (26) où le container s’est arrêté en septembre, l’enthousiasme est aussi au rendez-vous. "On a découvert plein de métiers différents. Comme cheffe de projets, administratrice réseaux, programmatrice, designer", citent quatre jeunes filles en classe de seconde.
Cela dit, toutes n'étaient pas rassurées au démarrage du jeu. "En entrant dans le container, je me suis dit qu’on n’allait pas trouver, explique Tania du lycée Le Dolmen. En fait, ce n’était pas si difficile". "Souvent les participantes ne se pensent pas capables de réaliser des tâches techniques, commente Mélanie Abel, coordinatrice du dispositif. Le fait d’y arriver est satisfaisant. L’escape game est un booster de confiance."

Casser les idées reçues sur le numérique

En plus du jeu en lui-même, le dispositif Parallaxe 2050 comprend un moment d’échanges sur l’expérience vécue avec un professeur formé par l’équipe du jeu, à l’aide de quizz sur les métiers du numérique, la féminisation du secteur et les informaticiennes de l’histoire.
Le tout vise à mieux faire connaître ce secteur, emprunt d’idées reçues. Et ouvrir le dialogue. "Généralement ces métiers sont associés aux geeks, aux garçons, observe Kela. Dans le container, il y avait les portraits photos d’informaticiennes. Je ne les connaissais pas." Léna du lycée Les Catalins concède avoir été "surprise de voir qu’il y avait autant de filles dans le numérique". "C’est bien, ajoute-t-elle. Elles sont autant capables". Même si, semble-t-il, certains garçons n’en sont pas encore convaincus. "En 3e, quand l’une d’entre nous voulait parler en techno, j’ai déjà entendu 't’es une fille, tu peux pas comprendre'", se remémore Océane.
L’expérience est positive. Mais bien entendu, cela ne suffit pas. "L’escape game n’est pas une baguette magique. Ce n’est pas avec un jeu que les jeunes filles vont aller massivement vers ces filières. Il faut multiplier les actions", conclut Mélanie Abel.

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