"Je cherche depuis novembre" : les élèves inégaux face au stage de 2de

Mails, bouche-à-oreille, CV, appels téléphoniques... Plus de 500.000 élèves de 2de générale et technologique doivent trouver un stage de deux semaines pour le mois de juin. Une mesure lancée pour la première fois cette année, qui touche directement tous les élèves du pays.

Avec une demande importante et des offres peu nombreuses, les places sont chères. Dans ce contexte, les membres de la famille, les connaissances ou l’ami d’ami peuvent être d’un grand secours dans la recherche du stage. Malik, en 2de générale au lycée Camille Sée dans le XVe arrondissement de Paris, a bénéficié de son réseau : son professeur particulier de maths, un ingénieur, lui a en effet proposé de faire un stage dans son entreprise.

Malik a tout de suite accepté. "Pour moi, c’était très facile, je n’ai pas eu à faire les démarches moi-même. Je n’ai pas trop cherché parce que la proposition est venue d’elle-même", sourit-il. Son stage vite trouvé et sa convention déjà signée, le jeune homme entame sereinement la fin de son année.

Seul bémol, il devra faire 1h15 de transports en commun et trois changements pour se rendre sur le lieu de son stage, matin et soir.

Si Malik passera du temps dans le métro, c'est aussi parce que l'offre de transports francilienne lui a permis d'accepter ce stage à distance. Dans les autres régions, la situation des transports en commun est moins favorable aux candidats.

Morgann est en 2de générale au lycée Georges Baumont de Saint-Dié-des-Vosges (88), entre Nancy et Strasbourg. Il a la chance de savoir dans quel milieu il souhaite travailler : l’ingénierie du son. Il cherche donc logiquement un stage dans ce domaine. "Je voudrais vraiment faire un stage qui correspond à ce que je veux faire plus tard. Je cherche depuis novembre et je n’ai pas encore trouvé", raconte-t-il.

Le lycéen a déjà envoyé une trentaine de candidatures. Et lorsqu’il reçoit une réponse, c’est toujours un refus. Ces recherches vaines le poussent à sonder de plus en plus loin. "Je regarde vers Nancy qui est à 45 minutes en voiture et aussi à Strasbourg à 1h30 de route. Je commence aussi à chercher à Paris." Une situation géographique qui va obliger sa famille à prendre des dispositions. "Si je trouve assez loin, ma mère me louerait un Airbnb et je prendrais le train", explique Morgann.

À l'inverse, Benjamin a fait le choix de la proximité. L'élève du lycée Antoine Bourdelle de Montauban (82) est aussi jeune sapeur-pompier. C’est donc naturellement qu’il s’est tourné vers la caserne de pompiers de Montauban, accessible à quelques minutes en bus depuis chez lui. "J’ai fait mon stage de 3e à Airbus et pour changer, je me suis tourné vers les pompiers."

Benjamin est allé porter son dossier directement à la caserne, il attend désormais la réponse.

En dehors du réseau et des facilités géographiques, les élèves de 2de générale sont relativement livrés à eux-mêmes. Benjamin le concède : "Nos profs ne nous aident pas trop. Ils l’ont appris assez tard donc ils ne nous en ont pas trop parlé."

Malik quant à lui explique qu'un prof a essayé de les aider en les orientant vers le site unjeuneunesolution.gouv.fr. Cependant, cette plateforme mise en place par le gouvernement s’avère inefficace. Morgann l’a expérimentée : "Il y avait une cinquantaine d’offres sur toute la région, mais aucune ne me correspondait".