Reportage

Une année en terminale : objectif bac pour les profs, APB pour les élèves

Les annales du bac sont de sortie dès septembre.
Les annales du bac sont de sortie dès septembre. © erwin canard
Par Erwin Canard, publié le 27 septembre 2016
1 min

IMMERSION AU LYCÉE - Épisode 1. Cela fait trois semaines que Chloé, Charlotte, Raed et leurs camarades de TS1 du lycée Paul-Doumer au Perreux-sur-Marne (94) ont fait leur rentrée en terminale. À chaque cours, le bac plane au-dessus de leur tête. Pour les enseignants du moins car les élèves, eux, sont obnubilés par leur orientation.

"Les profs n’ont pas encore prononcé une seule fois le mot 'APB'", soupire Charlotte, élève en terminale S (TS1) au lycée Paul-Doumer du Perreux-sur-Marne (94). Cet établissement de l'est parisien, où étudient environ 700 lycéens et 300 étudiants en BTS, obtient au baccalauréat des résultats supérieurs à la moyenne nationale, notamment en filière S avec 97 % de réussite. Ce qui peut donner de l'espoir aux élèves de la TS1. Mais, environ trois semaines après la rentrée, en ce jeudi 22 septembre, les élèves de la classe ont une autre préoccupation : leur orientation. "Hier, j’ai passé ma soirée à faire des tests sur Internet avec mes parents", raconte Chloé.

Lire aussi : Lycée : réussir votre rentrée en terminale

Après deux années au lycée, pour la plupart des élèves de la classe, et à l’entame de la dernière (sauf accident), le choix de l’orientation postbac devient pressant. Les inscriptions sur le portail APB s’ouvrent dans quatre mois et des concours ont déjà lieu dès février. "Ça me fait peur car je ne sais pas quoi mettre, souffle Charlotte. Il y a les écoles APB, hors-APB, les concours, c’est trop compliqué…"

Le lycée Paul Doumer, du Perreux-sur-Marne (94)

"C’est plus stressant que le bac, poursuit Chloé. Là, tu décides aujourd’hui, à 17 ans, de ce que tu vas faire toute ta vie !" Beaucoup de domaines intéressent Chloé, et si certains cursus qu’elle envisage semblent logiques suite à une terminale scientifique, tels que médecine, d’autres paraissent plus éloignés, comme le droit ou le marketing. La pression des parents a joué un rôle, explique-t-elle, dans son choix de filière : "J’ai fait S car je ne savais pas quoi faire, et on dit que ça ouvre toutes les portes. Mais on se sent presque obligé de faire ensuite un cursus classique comme médecine ou une prépa."

"Ce que je veux, c'est une mention et un bon dossier"

Raed, lui, a fait S pour une raison claire : "Je veux être ingénieur". Et s’il "travaille beaucoup plus cette année que l’an dernier", environ deux heures chaque soir et plusieurs heures le week-end, c’est pour se donner les chances d’atteindre cet objectif, et pas spécialement pour le bac. "Le bac, je sais que je vais l’avoir, assure-t-il. Ce que je veux, c’est une mention et un bon dossier pour que mes vœux APB soient acceptés." "Pour l’instant, je suis plus tourné vers mon orientation que vers le bac", renchérit Johan, son camarade et ami.

Raed et Joan

Pourtant, en cours, comme l’a souligné Charlotte, l’heure est bien à la préparation du bac, et non à APB. "Pour l’instant, on n’a pas du tout parlé orientation car on est dans la course au temps par rapport au programme", explique Isabelle Trellu, enseignante de SVT et professeure principale de la TS1. En SVT, elle évoque des consignes "au cas où vous avez un exercice comme celui-là au bac…" En espagnol, Cristelle Quelin a rendu un exercice "de type bac" avec une "notation bac". En histoire-géo, le devoir à rendre pour la semaine suivante est un "exercice bac"…

"Mais pourquoi vous paniquez ?"

Au cours des deux heures de mathématiques, l’enseignante propose de faire des exercices des annales du bac de l’an dernier. Un vent d'effroi souffle dans la classe. "Mais pourquoi vous paniquez ? Ce sont des exercices que vous savez faire !", leur lance-t-elle. La panique atteint son paroxysme lorsqu’elle explique les règles en vigueur au baccalauréat concernant l’utilisation de la calculatrice et quand elle raconte qu’une année, celle-ci a été interdite au bac de maths…

Les TS1 attendent devant la salle d'histoire-géo

Au milieu de ces deux heures de maths, la récréation. Mais uniquement pour les autres élèves. En effet : pour les TS1, pas de pause. Ils vont ainsi enchaîner cinq heures de cours non-stop jusqu’au déjeuner. "Les profs n’ont pas de temps à perdre, explique Chloé. Là, comme on n’a pas de pause en maths, sur un mois, ça fait une heure de cours en plus !"

L'Etudiant en immersion au lycée

Comment les élèves de terminale préparent le bac ? Comment gèrent-ils leur orientation ? Cette année, L’Etudiant vous amène au lycée Paul–Doumer, au Perreux-sur-Marne (94). De septembre à juillet, vous serez au cœur de la TS1 et suivrez le parcours des 24 élèves de la classe, leur travail, leurs préoccupations, leurs envies, leurs peurs…

Lire aussi :

- L'immersion à Sciences po

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !