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Cancre mais pas trop

publié le 25 mars 2008
6 min

Dans quel lycée étiez-vous ?
J’ai fait plein de lycées ! Jules-Ferry, place de Clichy à Paris, le lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine, Saint-Sulpice… Je me faisais virer ou je déménageais. Je me faisais d’ailleurs davantage virer. J’étais dissipée, un peu pitre… Du genre à foutre le bordel. Globalement je n’aimais pas le lycée, donc je n’y allais pas. C’était aussi simple que ça. Je me trouvais des mots d’excuse improbables…

C’est-à-dire ?
J’avais vu à la télé qu’il y avait eu un atterrissage d’avion raté, et j’ai dit que j’étais à bord. Je m’étais dit que cela expliquerait deux jours d’absence. Le proviseur, catastrophé, a appelé ma mère, encore plus catastrophée. Bref, ça s’est très mal terminé. J’ai aussi fait de faux certificats médicaux jusqu’au jour où le lycée a appelé mon médecin. Ils étaient prêts à me traîner en justice pour faux et usage de faux. Cela aurait pu très mal tourner pour moi. J’ai donc connu deux ou trois petites bricoles administratives ! [Rires.]

Qu’est-ce que vous n’aimiez pas ?
J’ai toujours refusé l’autorité. Et peu de matières me passionnaient. Il y avait l’anglais que j’aimais bien, le français quand j’avais de bons profs… Mais maths, physique, chimie ou bio étaient au-dessus de mes forces. J’étais plus une littéraire. Pourtant je n’ai redoublé que ma troisième ! Comme disent les profs, j’étais un peu "fumiste".

Comment avez-vous réussi à tenir jusqu’au bac ?
Même si mes parents sont très ouverts d’esprit et très cools, il était hors de question que je n’aie pas mon bac. Ce qui m’a sauvé, c’est qu’en seconde, j’ai fait une section A3, option cinéma. Mes profs étaient passionnés et je l’étais tout autant. Aller au lycée est devenu moins douloureux. C’était un bonheur d’apprendre l’histoire du cinéma, l’écriture de scénario, le découpage, l’analyse de films…

Votre court-métrage au bac était un peu particulier ?
Son titre était Pas très cathodique. Je l’avais écrit et réalisé avec une copine. José Garcia commençait à faire des sketches avec mon père. Je l’ai sollicité avec ma grand-mère, Jacqueline Joubert [l’une des deux premières présentatrices de la télévision, NDLR]. C’était l’histoire d’un type qui trouvait une télévision dans une poubelle et la rapportait chez lui. Il se rendait compte qu’elle avait un pouvoir du genre Quatrième dimension [en référence à une série américaine de science-fiction des années 60, NDLR], qui lui faisait anticiper ce qui allait arriver.

Vous avez annoncé votre résultat au bac à votre père en direct de l’émission Nulle part ailleurs ?
Ce n’était pas prévu. Je savais que j’avais eu quelques bonnes notes, mais je ne m’attendais pas à l’avoir du premier coup. C’était le dernier jour de mon père à Nulle part ailleurs, et c’était lui l’invité. Jackie Berroyer intervenait de sa cabine. Il m’a dit : "Viens, on va annoncer la nouvelle à ton père !" C’était rigolo !

Est-ce que de voir votre père s’éclater à la télé tous les soirs vous incitait à travailler à l’école ?
[Après un court temps d’hésitation.] C’est-à-dire que non ! [Rires.] J’avais l’exemple de quelqu’un qui n’avait pas suivi de hautes études et avait un métier qui ne demandait pas les aptitudes réclamées en classe. J’avais surtout l’exemple d’une famille qui vivait de ses passions. J’ai vite su que je voulais faire un métier de spectacle lié à l’écriture, aux scénarios ou à la mise en scène. Je savais que je ne serais pas expert-comptable chez Rhône-Poulenc.

Emma anime l'émission la Musicale diffusée sur Canal+.


Bulletin scolaire

Français
: 14/20. "Je suis issue d’une famille de littéraires. J’aime les mots, l’écriture, les grands auteurs."
Maths : 1/20. "C’était une catastrophe. Je crois que j’ai eu 3/20 en sciences de la vie et de la terre. Ça ne m’intéressait pas et quand ça ne m’intéresse pas, ça ne m’intéresse pas !"
Anglais : 16/20. "Sans les Beatles, j’aurais été une brêle en anglais. Je les aimais tellement que j’avais envie de les comprendre. Et puis, je chantais dans un groupe, les Angels, et je ne voulais pas chanter du “yaourt”. Par rapport au cinéma, c’était également important de le comprendre."
Sport : "… J’ai dû y aller trois fois dans ma vie !"
Cinéma : 14/20. "C’est ma passion."


Ludivine Coste

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