Enquête

Bachelors et BBA en management : les raisons de leur attractivité

Entre 2020 et 2022, le nombre de vœux pour les bachelors et les BBA sur Parcoursup a presque doublé.
Entre 2020 et 2022, le nombre de vœux pour les bachelors et les BBA sur Parcoursup a presque doublé. © Adobe Stock/Nejron Photo
Par Camille Jourdan, publié le 02 mars 2023
5 min

Avec plus de 10.000 étudiants admis à la rentrée 2022, les bachelors en trois ans et les BBA en quatre ans connaissent une croissance de leur attractivité et de leurs effectifs. Programmes courts, professionnalisants et tournés vers l’international, ils présentent des atouts recherchés par certains profils d’étudiants.

"Les bachelors se sont imposés dans le paysage des écoles de commerce", affirme Matar Mbaye, directeur académique de South Champagne Business School. Une place qui se traduit en chiffres. Entre 2020 et 2022, le nombre de vœux pour ces programmes sur Parcoursup a presque doublé, passant de 75.553 à 149.727.

Même si les classes prépa économiques dépassent largement ces seuils, elles s’avèrent finalement moins choisies par les élèves : 8.889 ont validé leur vœu "prépa" en 2022, contre 10.235 pour les vœux bachelor et BBA. "Parcoursup a permis aux bachelors de gagner en visibilité", explique Matthew Kelly, directeur des programmes internationaux à l’ISG.

Bachelors et BBA, des diplômes "rassurants"

Pour sa collègue Caroline De Paoli, directrice des programmes dans la même école, cet engouement est, en partie, "conjoncturel". "La pandémie a changé la façon d’aborder les études et a raccourci l’horizon des jeunes". Le bachelor en trois ans et le BBA en quatre ans apparaissent ainsi comme des diplômes "rassurants" pour les étudiants comme pour leurs parents.

Guillaume, en deuxième année de BBA à l’Edhec, confirme : "J’avais peur de m’engager dans deux ans de prépa et de ne pas obtenir l’école de commerce que je voulais. Avec le BBA, je savais qu’une fois entré dans l’école, j’aurai mon diplôme à la fin".

Avec un PGE (programme Grande école), Paul craignait, en effet, de "rester bloqué dans le même système pendant cinq ans". "Là, je pourrai changer d’école au bout de trois ans si je veux, après avoir déjà eu un diplôme", explique-t-il.

Des formations plus faciles que les programmes Grande école ?

La "concurrence" avec les étudiants issus d’un parcours traditionnel

a fait hésiter Philippine, qui a finalement choisi le bachelor de l’ESCP. "Beaucoup de gens disent que ne pas passer par une prépa est pénalisant, que les programmes post-bac sont plus faciles", résume l'étudiante.

Une idée que rejettent Caroline De Paoli et ses confrères. "Les bachelors sont des programmes différents du PGE, mais, en aucun cas, l'enseignement n'y est moins bon, ni meilleur".

Une formation internationale et professionnalisante

Deux caractéristiques plaisent aux étudiants qui optent pour un bachelor ou un BBA. L’aspect international d’abord avec des cours en anglais, des étudiants venant de tous pays et des séjours d'études et stages à l’étranger.

L’aspect professionnalisant est aussi extrêmement prisé. "À l'Iéseg, il y a beaucoup de concret, observe Paul, en troisième année du bachelor in international business. C’est ce que j’attendais d’une école après le lycée : être sur le terrain et pratiquer un minimum."

Entre les rencontres avec les professionnels et les projets avec des entreprises, les étudiants sont plongés dans le monde professionnel, d’autant plus que certaines écoles proposent de l’alternance, qui permet – avec les bourses – de financer une partie des frais de scolarité.

"Les étudiants en bachelor et BBA ont tendance à poursuivre leurs études"

Cependant, "dans la majorité des écoles de commerce, les étudiants ont davantage tendance à poursuivre leurs études après le bachelor qu’à démarrer une carrière dans la foulée", note Julien Manteau, directeur adjoint de Neoma et membre de la CGE (Conférence des grandes écoles), précisant que ce constat se vérifie d’autant plus dans les écoles de management qui dominent les classements.

"Ils se laissent du temps pour apprendre ce que peut leur apporter une grande école de commerce", analyse Matthew Kelly, quand Manar Mbaye considère ces trois ans comme un "droit à l’expérimentation".

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