Reportage

Les ateliers libres de l’École supérieure d’art d’Avignon, espace d'exploration

L'équipe encadrant les ateliers libres de l'ESAA
L'équipe encadrant les ateliers libres de l'ESAA © ESAA
Par Florian Dacheux, publié le 21 septembre 2020
4 min

Spécialisée en création et conservation-restauration des biens culturels, l’École supérieure d’art d’Avignon innove depuis deux ans à travers des ateliers libres ouverts à tout public. Proposée en marge du cursus classique, cette formation a pour objectif d’ouvrir le champ des possibles.

Alors que la cité des Papes a dû se réinventer cet été en raison de l’annulation de son célèbre festival de théâtre, l’École Supérieure d’Art d’Avignon (ESAA) propose en cette rentrée 2020 une nouvelle session d'ateliers libres. Lancée il y a deux ans, cette formule (proposée en parallèle du cursus traditionnel spécialisé en création et conservation-restauration des biens culturels) n’a pas tardé à conquérir le cœur de nombreux aficionados de l’expérience artistique.

Il faut dire que les participants ne manquent pas de choix. De la photographie aux arts plastiques en passant par la céramique, la gravure ou encore la sérigraphie, pas moins de dix ateliers sont proposés par l'établissement chaque semaine de septembre à juin.

"Une ruche en mouvement"

"Notre pratique s’inspire de la pédagogie Reggio développée au cours des années 1960 par Loris Malaguzzi (pédagogue italien, ndlr), avec cette idée d’école du monde où chacun est libre d’explorer des choses selon sa personnalité ou son tempérament, explique Sylvette Ardoino, la coordinatrice des ateliers libres. C’est une ruche en mouvement avec l’art en son centre. L’idée n’est pas de noter. Il n’y a pas de premier ni de dernier. On leur donne des outils pour s’exprimer."

En renouant avec les pratiques amateures, l’ESAA, en tant qu’établissement public de coopération culturelle (EPCC), permet ainsi à des artistes professionnels du bassin avignonnais d’investir les lieux. À l’instar des ateliers menés par Thomas Bohl, photographe fondateur du Laboratoire de la photographie sociale et populaire.

"Je me mets au niveau de tous les niveaux, confie Thomas qui alterne entre techniques anciennes et numériques. Le but est de faire émerger un ou deux projets collectifs destinés à une exposition où l’on raconte une histoire pensée et réalisée ensemble."

"Décloisonner les disciplines artistiques"

Par ces nouveaux formats, l’école avignonnaise entend ainsi désenclaver sa bulle créative, ouvrant ses lieux à des participants de tout horizon. On y retrouve des collégiens, mais aussi des jeunes adultes et d’autres plus âgés, qu’ils soient néophytes ou expérimentés.

"C’est une structure qui s’inscrit dans notre projet d’établissement et notre ambition de décloisonner les disciplines artistiques, précise Alfredo Vega-Cardenas, le directeur de l’établissement. Le but est de montrer que l’art est accessible à tout le monde. Cela provoque des rencontres et permet à nos étudiants en formation supérieure de s’enrichir de ces pratiques plus libres."

Outre l’acquisition de connaissances et de compétences, ces ateliers, par leurs diversités et leurs caractères expérimentaux, peuvent susciter des envies de formation et/ou de reconversion. Un espace d’exploration pour lequel il reste encore quelques places d’ici la fin septembre. De quoi attirer des populations jusqu’ici éloignées d’établissements dits prestigieux.

Une rentrée sous le signe du Covid-19

Malgré la crise sanitaire, l’ESAA a réussi depuis le mois de mars à maintenir une continuité pédagogique grâce au digital. En cette rentrée de septembre, l’école a travaillé en commun avec le réseau des Écoles supérieures d’art de la région PACA afin d’anticiper différents scénarios. Port du masque, distanciation physique et aménagement des plannings sont d’ores et déjà bien ancrés dans les pratiques quotidiennes. La pré-rentrée des étudiants est programmée au 28 septembre.

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