Ecoles d'ingénieurs : de plus en plus d'étudiants choisissent la prépa intégrée
La classe préparatoire intégrée (CPI) est une voie d'admission qui séduit de plus en plus de jeunes attirés par des études scientifiques à la sortie du lycée. Au point de devenir la première voie d'accès pour intégrer une école d'ingénieurs en France ?
La classe préparatoire intégrée (CPI) occupe une place de plus en plus importante dans le monde des écoles d'ingénieurs. Au point que cette voie d'admission post-bac est en passe de devenir la première voie d'accès en école d'ingénieurs.
A la rentrée 2022, les admissions montrent en effet une augmentation de la part des étudiants provenant d'une prépa intégrée, au détriment des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE).
Selon le panorama annuel des écoles françaises d’ingénieurs, publié par la CDEFI au mois de juin 2023, 33% des nouveaux entrants intègrent une école d'ingénieurs après une CPGE (-2 points) tandis que les CPI représentent 32% des admissions (+3 points).
La prépa intégrée répond aux attentes des jeunes
"Ce n'est pas un phénomène nouveau", souligne Véronique Bonnet, directrice de l'ESME, qui a vu la tendance augmenter d'année en année. "On a vu de plus en plus d'écoles d'ingénieurs avec une prépa intégrée se développer."
La classe préparatoire intégrée vient répondre à une réelle attente des jeunes. "Elle correspond à l'aspiration des nouvelles générations de bacheliers. Le nouveau bac les pousse à s'ouvrir, poursuit-elle. Mais les deux modèles ont leur place car on a besoin de former davantage d'ingénieurs."
Les jeunes bacheliers sont également de plus en plus informés sur la prépa intégrée. "Avant on ne se posait pas trop de questions, on allait en prépa classique. Maintenant qu'il y a plus d'écoles d'ingénieurs post-bac, ils se renseignent et se rendent compte que le modèle leur plaît", soutient Pascal Pinot, directeur de l'ESILV.
Un fort accompagnement en prépa intégrée
Comme la CPGE, la prépa intégrée dure deux années après le bac. Avec un avantage : l'étudiant est déjà engagé dans une formation d'ingénieur sur cinq ans sans avoir le stress du passage des concours aux grandes écoles. Un argument régulièrement mis en avant par les écoles d'ingénieurs post-bac.
Anna, étudiante en fin de cycle prépa intégrée à l'EBI, avait hésité sur son orientation. "Au début, je voulais faire une prépa classique pour la renommée. On nous parlait tout le temps de la prépa MPSI ou PCSI au lycée." Intéressée par la chimie et la cosmétique, elle a finalement fait le choix de cette école d'ingénieurs post-bac tournée vers la biologie.
Anna y a trouvé une belle solidarité entre les étudiants. "J'ai apprécié cette entraide dans la promotion. On apprend aussi à connaître de nouvelles personnes. Ce qui m'a le plus marquée, ce sont nos séances de révisions, c'était très stimulant", affirme-t-elle.
Yilizire a rejoint la prépa intégrée de l'EFREI après un parcours en droit. Elle était certaine de vouloir faire de l'informatique et de la cybersécurité, mais souhaitait "un accompagnement dès le départ en maths et physique. J'avais peur d'échouer si on me laissait seule. Le prof de maths m'a encouragée à aller au-delà des échecs."
Enseignement scientifique et pluridisciplinarité en prépa intégrée
En prépa intégrée, les élèves acquièrent en effet les fondamentaux scientifiques avant de poursuivre en cycle ingénieur. La formation leur apporte un accompagnement et un socle solide de connaissances dont ils ont besoin pour faire un choix parmi plusieurs spécialisations.
La CPI donne ainsi l'occasion de découvrir les différentes disciplines des écoles. A l'ESIGELEC par exemple, certains enseignements permettent aux étudiants de s'ouvrir à l'interculturalité, à la géopolitique et à la communication.
Du côté de l'ESME, les élèves ont la possibilité de personnaliser leur cursus en choisissant un des six parcours d'ouverture (parcours énergie et environnement, biotech et santé…) Chaque année, ils peuvent choisir de changer de parcours.
Une vie associative riche
Par ailleurs, les écoles d'ingénieurs proposent souvent une vie associative riche et dense à laquelle les étudiants peuvent profiter dès leur entrée dans l'école. Des expériences qui seront valorisées dans leur cursus académique, puis leur parcours professionnel.
C'est aussi parce que la charge de travail en prépa intégrée est moins élevée qu'en CPGE que les étudiants arrivent à consacrer du temps à cette vie associative. Yilizire est par exemple devenue secrétaire de l'association EFREI Crypto Paris qui a pour but la vulgarisation du monde de la cryptomonnaie et de la blockchain.
Différentes particularités qui expliquent que les CPI rivalisent avec le niveau et le prestige des CPGE. Les lycéens l'ont bien remarqué : en 2023, 643.006 vœux ont été exprimés sur Parcoursup pour une école d’ingénieurs. Il s'agit de la troisième formation la plus demandée cette année sur la plateforme.
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