Décryptage

Parcoursup 2023 : les formations scientifiques ont la cote

La licence de mathématiques se hisse à la septième place des licences les plus demandées sur Parcoursup 2023 et devance désormais celle d'histoire.
La licence de mathématiques se hisse à la septième place des licences les plus demandées sur Parcoursup 2023 et devance désormais celle d'histoire. © Bro Vector/Adobe stock
Par Clément Rocher, publié le 19 juin 2023
5 min

Sur Parcoursup, les demandes pour les filières scientifiques sont à la hausse ! Ces formations, qui s'ouvrent de plus en plus à divers profils, espèrent que cela se concrétisera par des inscriptions à la rentrée 2023.

CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) scientifiques, écoles d'ingénieurs ou encore licence de mathématiques… Sur Parcoursup, les formations scientifiques ont particulièrement été sollicitées dans les vœux d'orientation formulés par les lycéens et les étudiants en réorientation.

Les formations scientifiques prisées par les lycéens

Lors de cette édition 2023, 643.006 vœux ont ainsi été exprimés pour une école d’ingénieurs à la rentrée prochaine, soit 96.503 vœux de plus que l’année dernière. Il s’agit de la la troisième formation la plus demandée cette année sur Parcoursup.

On remarque également une forte hausse du nombre de vœux pour les classes préparatoires scientifiques : 196.411 vœux pour la prépa MPSI (+ 24.654 vœux par rapport à 2022), ou encore 163.209 pour la prépa PCSI (+ 19.838). Ouverte à la rentrée 2021, la nouvelle prépa MP2I a également trouvé son public avec 37.156 vœux (+ 7.187).

Du côté des filières universitaires, la licence de mathématiques est également plébiscitée par les lycéens avec 81.994 vœux (+ 16.220 vœux) cette année. Elle se situe à la septième place des licences les plus demandées sur Parcoursup.

Les écoles d'ingénieurs s'adaptent aux profils des lycéens

"Il y a moins le plafond de verre pour candidater dans les écoles d'ingénieurs, explique Emmanuel Perrin, directeur de Polytech Lyon (69) et président du comité de pilotage données certifiées de la CDEFI. Les écoles ont pris en compte la hauteur des enjeux et les programmes ont été adaptés à la réforme du bac. On est là pour accompagner les étudiants dans leur réussite."

Depuis la réforme du lycée et la création des doublettes de spécialités, les concours des écoles d’ingénieurs post-bac ont en effet modifié leurs modalités d’admission dans le but de diversifier leur public.

Par exemple, le concours Geipi Polytech est notamment ouvert aux candidats ayant pris deux enseignements de spécialités scientifiques ainsi que l'option maths complémentaires, offrant ainsi plus de possibilités aux jeunes de postuler en école d'ingénieurs directement après le lycée.

La procédure INSA permet également aux élèves n'ayant pas conservé la spécialités mathématiques en terminale de tenter leur chance, à condition de suivre la spécialité physique-chimie et l'option mathématiques complémentaires.

Les écoles d'ingénieurs mettent aussi en place dès la rentrée tout un tas de dispositifs à destination des nouveaux bacheliers comme de la remise à niveau dans les disciplines scientifiques ou des séances de tutorat.

Emmanuel Perrin reste néanmoins prudent. "Cette augmentation du nombre de vœux en école d’ingénieurs est significative mais nous verrons où iront les jeunes à la rentrée."

Une forte attractivité de la prépa scientifique

Denis Choimet, président de l’Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques (UPS), partage le même discours. "Évidemment qu'on est content que les vœux remontent, cela manifeste une certaine attractivité de la filière, mais attendons de voir comment cela va se concrétiser à la rentrée 2023. On ne va pas crier victoire trop vite", relativise-t-il.

"Les classes préparatoires scientifiques n'ont pas connu la baisse des effectifs observée dans les prépas économiques et commerciales, constate-t-il. Nous allons aussi regarder ce qui va se passer avec les filières technologiques [TSI, TPC et TB] qui ont été affectées par la réforme du lycée."

Le modèle de la prépa continue de véhiculer une bonne image. "Il nous arrive des jeunes passionnés par les sciences et prêts à s'investir. On peut garder un équilibre de vie tout en s'orientant vers ces filières, à condition d'être bien organisé, bien conseillé", rappelle Denis Choimet.

La licence de maths fait le plein

Par ailleurs, les candidats ont compris l'importance de diversifier leurs choix de formation en sélectionnant des formations sélectives et non-sélectives, tels que la licence à l'université.

"Il y a clairement un fort intérêt des jeunes pour l'intelligence artificielle et la science de données. Ils observent que les maths ont des applications concrètes dans ces domaine", explique Nicolas Thiéry, co-responsable de la licence de maths à l'université Paris-Saclay (91).

L'université a ainsi constaté une augmentation du nombre de candidats dans cette filière ces dernières années. Mais attention, cette licence est aussi sélective, prévient l'enseignant : "Nous ne prenons pas d'étudiants qui n'ont pas pris la spécialité maths en terminale."

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