Reportage

Pour leur rentrée, les futurs ingénieurs de l'Ensea étudient l'impact du numérique sur l'environnement

Répartis en plusieurs groupes, les étudiants construisent une fresque à l'aide de cartes, chacune étant associée à une conséquence négative liée à l'utilisation du numérique.
Répartis en plusieurs groupes, les étudiants construisent une fresque à l'aide de cartes, chacune étant associée à une conséquence négative liée à l'utilisation du numérique. © Clément Rocher
Par Clément Rocher, publié le 12 septembre 2023
1 min

À Cergy, l'Ensea forme de futurs ingénieurs spécialisés en électronique, non sans leur faire prendre conscience des impacts de leur activité. Dès la rentrée, la nouvelle promotion a été sensibilisée aux enjeux écologiques du secteur à travers une fresque du numérique.

"Combien d’appareils électroniques avez-vous chez vous ?", demande Nour Dahmane, animatrice de la fresque du numérique. Un à un, les élèves commencent à compter le nombre d'ordinateurs, de téléphones, de télévisions ou de tablettes numériques qu'ils possèdent.

"Et si je vous demande de faire le calcul sur les cinq dernières années ?", continue-t-elle. Rapidement, les élèves abandonnent. Et on peut comprendre pourquoi. En moyenne, chaque Français possède 15 équipements connectés, selon l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

Ce vendredi 8 septembre 2023, les élèves de première année du cycle ingénieur et du bachelor de l'école d'ingénieurs Ensea (École nationale supérieure de l'électronique et de ses applications), située à Cergy (95), participent à un atelier pédagogique appelé fresque du numérique pour saisir les enjeux environnementaux du numérique.

Répartis en plusieurs groupes, les étudiants identifient les cartes du jeu pour construire une fresque. Cette activité mise sur la collaboration entre les participants. "Ce n’est pas un cours magistral. C’est à vous d’utiliser l’intelligence collective pour faire fonctionner l’atelier", précise Nour.

La fresque du numérique : un atelier ludique et collaboratif

Les étudiants placent sur la fresque les cartes associées à l'extraction, au raffinage ou au stress hydrique. Autant de conséquences négatives liées à l'utilisation du numérique. "On commence à voir la face cachée du numérique. Cela sensibilise à son impact réel", affirme l'une des élèves.

Certaines cartes de la fresque marquent plus que d’autres les participants, notamment celle qui indique qu'il existe 34 milliards d’équipements dans le monde pour 4,1 milliards d'utilisateurs. "Les chiffres sont bien plus élevés que ce que l’on pensait", s'étonne un étudiant.

Répartis en plusieurs groupes, les étudiants construisent une fresque à l'aide de cartes, chacune étant associée à une conséquence négative liée à l'utilisation du numérique.
Répartis en plusieurs groupes, les étudiants construisent une fresque à l'aide de cartes, chacune étant associée à une conséquence négative liée à l'utilisation du numérique. © Clément Rocher

Une fois les cartes mises dans l'ordre, les étudiants sont invités à dessiner flèches et symboles sur la fresque pour en simplifier la lecture et à lui trouver un titre. "C’est le moment de montrer ce qui vous a surpris, ce que vous avez découvert", intervient Aymeric Histace, animateur et enseignant-chercheur de l'ENSEA.

Une réflexion collective pour trouver des solutions

Au terme de l'atelier, les étudiants échangent sur les solutions qu'ils peuvent mettre en œuvre dans leur rôle de futur ingénieur ou même dans leur quotidien, comme acheter un téléphone d'occasion plutôt qu'un neuf.

"Je suis étonné du nombre d'appareils qu'on garde dans nos tiroirs et dont on ne se sert plus. Il faudrait améliorer les collectes", propose un étudiant. "Moi aussi, je suis plus motivé à recycler les vieux portables restés dans mon tiroir", ajoute un autre.

"En tant que consommateur et citoyen, on a des choix de société qui sont possibles. On montre aussi que tout ne relève pas de l’individuel. Il faut une responsabilité collective", soutient Roseline Descout-Renier, professeure et référente "transition écologique et développement soutenable" à l'ENSEA.

Des bases solides pour bien commencer l'année

Cet atelier de sensibilisation permet aux élèves de prendre connaissance des bases dès la première semaine de rentrée. "Les étudiants prennent conscience des ordres de grandeur et des impacts du numérique. C'est une approche systémique qui n'est pas toujours facile à assimiler", explique Laurence Hafemeister, directrice de l'école.

La prise en compte des enjeux liés au développement durable est ensuite déclinée tout au long de la formation du cycle ingénieur. Les étudiants pourront ainsi mieux assimiler le cycle de vie d'un produit ou calculer un bilan carbone par exemple.

Le défi pour les futurs ingénieurs est de taille : associer la transition numérique à la transition environnementale. Mais pas de quoi intimider les étudiants. "Je me sens prêt à relever le défi en tant que futur ingénieur et agir dès maintenant au niveau le plus bas de l’échelle", affirme Abdelkarim.

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