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Sciences po : 5 questions sur les oraux d'entrée en master

IEP Paris - Concours - Sciences po - Façade
Les oraux d'admission aux masters de Sciences po Paris se déroulent du 26 avril au 13 mai 2016. © Jessica Gourdon
Par Delphine Dauvergne, publié le 31 mars 2016
1 min

L'épreuve orale pour intégrer un master dans un IEP en région ou à Sciences po Paris, cela se prépare ! Tour d’horizon des questions que vous pouvez vous poser et les façons de rebondir.

Selon le master et l'IEP (institut d'études politiques) où vous postulez, les règles d'admission ne sont pas les mêmes. Parfois, un dossier (lettre de motivation, CV, lettres de recommandation...) suffit. Mais la plupart du temps, les établissements exigent également des épreuves écrites puis, si vous êtes admissible, un oral de motivation. Un moment stressant, qui nécessite un minimum de préparation.

#1. Que cherche à évaluer le jury ?

"On recherche surtout des étudiants qui ont une démarche cohérente. Le candidat doit convaincre qu'il n'est pas là par hasard, qu'il s'est renseigné sur ce qu'est un IEP, comment cela fonctionne, comment s'articule la pédagogie, etc.", explique Jean Petaux, responsable du parcours du master métiers du politique à Sciences po Bordeaux. L'IEP propose un accès par concours en quatrième année depuis 2014.

À Sciences po Strasbourg, savoir argumenter est un atout incontestable : "La forme et le fond des réponses sont pris en compte", souligne Joël Petey, directeur des études deuxième cycle et responsable des M2 de cet IEP qui est le seul à proposer un accès en cinquième année et non en quatrième. 

#2. Quelles sont les questions qui tombent à coup sûr ?

À chaque oral, on vous demandera de vous présenter de manière brève pendant 5 minutes. "Il faut préparer à l'avance cette présentation, la répéter et ne pas la lire. L'idée est de mettre notamment en avant ses expériences, voire évoquer des stages à venir, en profiter pour illustrer la connaissance du métier que l'on veut faire", conseille Joël Petey.

Attention : la question-clé "Pourquoi voulez-vous venir à Sciences po ?" n'est pas préparée par tous les candidats. "Certains nous disent que c'est parce qu'ils ne savaient pas ce qu'ils voulaient faire", soupire Cornelia Woll, directrice des études et de la scolarité à Sciences po Paris.

Pour l'entrée en M1 ou M2, on considère que le candidat doit déjà avoir une bonne culture générale dans le domaine dans lequel il veut se professionnaliser. "Selon la majeure choisie, les questions sont différentes : cela peut porter sur le fonctionnement du conseil constitutionnel, les compétences d'un député ou encore la distinction entre directeur de cabinet et chef de cabinet", illustre Jean Petaux. Les candidats sont aussi interrogés sur l'actualité de leur secteur, le but étant de voir s'ils s'intéressent réellement à celui-ci. Il est important de se renseigner en amont sur le type de métier que l'on veut faire. "Je veux travailler au Parlement européen" reste trop vague par exemple, met en garde Joël Petey. Parfois, on leur demande également des précisions sur les cours suivis l'année précédente pour tester leurs acquis", poursuit le responsable de Sciences po Strasbourg.

Nedjma, 22 ans, admise à Sciences po Aix, a été prise de court par plusieurs questions du jury. "Expliquez en quoi votre CV est en adéquation avec le master auquel vous postulez", "Quels sont les 3 livres que vous emmèneriez si vous étiez coincée sur une île déserte ?" ou encore "Comment allez-vous mettre à profit ce que vous avez appris en prépa ?" Elle a également été surprise par "les questions sur l'histoire de l'école et les grandes personnalités de celle-ci".

#3. Comment vous en sortir si vous séchez sur une réponse ?

"Le jury teste la réactivité des élèves. Il ne faut pas se renfermer et se montrer timide car il veut voir notre sens de la répartie", témoigne Nedjma. En manque d'inspiration pour la question "Que pouvez-vous apporter à l'école ?", elle a choisi de répondre sur le ton de l'humour : "De la bonne humeur !"

Par ailleurs, l'IEP ne peut exiger du candidat qu'il connaisse les moindres détails de l'actualité de la semaine. "Si vous ne connaissez pas la réponse à une question, vous pouvez rebondir en disant que vous connaissez très bien, en revanche, tel autre sujet. Et amener ainsi l'entretien sur un thème qui vous passionne", suggère Cornelia Woll.

#4. Comment vous habiller ?

Ce n'est pas parce qu'on se destine à faire une grande carrière en politique qu'il faut pour autant venir à l'oral en costard-cravate. Jean Pétaux conseille de ne surtout pas "s'endimancher". "Il faut rester naturel pour être à l'aise. Si le candidat n'a pas l'habitude de porter une veste, une chemise et une cravate, cela lui donnera une allure coincée qui le desservira."

Pour Nedjma, l'oral à Sciences po Aix s'est déroulé alors qu'il faisait 35° C. "J'avais opté pour un pantalon cigarette noir simple et une blouse blanche, pas une chemise. Pour les filles, il vaut mieux s'attacher les cheveux", conseille-t-elle. Le style "jupe et tongs" aurait fait "mauvais genre" selon elle.

#5. Quelle attitude adopter ?

Évidemment, comme pour tout entretien, il faut "bien se tenir, ne pas être avachi sur sa chaise et ne pas se montrer prétentieux", souligne Jean Pétaux. "Celui qui est passé avant moi était très sûr de lui. Être pédant ne lui a pas servi... il a été recalé", se souvient Nedjma. Sa recette magique à elle : "Garder le sourire, le jury se souviendra d'autant plus de vous."

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