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Sciences po : une insertion professionnelle au beau fixe pour les diplômés

Selon les enquêtes des IEP, près de 85% des diplômés sont en activité, six mois après la formation.
Selon les enquêtes des IEP, près de 85% des diplômés sont en activité, six mois après la formation. © hobbitfoot / Adobe Stock
Par Charlotte Mauger, publié le 20 novembre 2023
5 min

INFOGRAPHIE. Plus de 85% des diplômés des Instituts d'études politiques (IEP) sont en activité professionnelle six mois après leur diplôme. Si les résultats de leurs enquêtes révèlent une tendance stable sur l'insertion professionnelle et les rémunérations, les disparités salariales entre femmes et hommes persistent.

Que deviennent les étudiants et étudiantes des Instituts d'Études Politiques (IEP) à l'issue de leurs études ? Les dix Sciences po ayant diplômé une promotion en 2021 ont sondé leurs anciens élèves pour connaitre leur devenir.

Un très bon taux d'emploi pour les diplômés de Sciences po

Ainsi, selon les enquêtes des IEP, près de 85% des diplômés sont en activité, six mois après la formation. À Sciences po Paris, on se réjouit que la tendance soit à la hausse : 87% de la promotion 2021 a trouvé un emploi dans les six premiers mois, contre 80% pour celle de 2020.

Au-delà de cette insertion au beau fixe, les IEP partagent un autre point commun : la rapidité de l'insertion professionnelle. L'emploi est souvent trouvé dans les trois mois qui suivent le diplôme, voire avant son obtention.

Sciences po Aix et Sciences po Lille recensent près de 76% d'anciens étudiants qui trouvent un emploi en moins de trois mois. De leur côté, Sciences po Rennes et Sciences po Grenoble observent qu'ils ont respectivement 85% et 84% de leurs diplômés embauchés en moins de deux mois.

Stages et alternance accélèrent l'insertion professionnelle

Si d'autres moyens sont utilisés pour dégoter son premier emploi, stages et alternance sont une des raisons de la bonne insertion professionnelle des IEP.

"Plus d'un diplômé sur trois a obtenu son premier emploi grâce aux expériences professionnelles effectuées pendant sa scolarité", appuie le service Carrières de Sciences po Paris, qui annonce, par la même occasion, renforcer la place de l'apprentissage en le déployant dans ses sept campus.

Des diplômés en emploi, le plus souvent dans le secteur privé

Ces taux recouvrent plusieurs réalités : les diplômés peuvent être en emploi, en entreprise, dans une administration, en volontariat international. D'autres ont créé leur entreprise.

Pour les diplômés des IEP, c'est le secteur privé le plus attractif. Dans plus de 55% des cas, les anciens étudiants y travaillent. Le secteur public arrive en deuxième position et les associations et les ONG viennent ensuite.

Les sept campus de Sciences po Paris présentent la plus grande proportion d'anciens élèves qui choisissent le secteur privé, avec 63% des diplômés.

Mais si l'on s'intéresse plus finement aux secteurs d'activité, il y a là une grande diversité : communication et marketing, société de conseil, enseignement et recherche, activités financières et d'assurance, énergie…

"Nos étudiants et étudiantes s'intègrent dans de nombreuses branches. À la différence des diplômés d'école d'ingénieurs, il est plus difficile d'étiqueter leurs métiers", note Catherine Saintagne-Savarino, responsable de l'Espace carrières de Sciences po Grenoble.

Les domaines d'activités des diplomés de Sciences po Paris

Fabriqué avec Visme Infographic Maker

Une majorité de diplômés en Île-de-France

La plupart des diplômés d'IEP travaillent en France et l'Île-de-France est la région la plus attractive. En effet, pour chaque IEP, les deux territoires d'emploi principaux sont la région de l'établissement et l'Île-de-France.

Une minorité variable - entre 10 et 25 % - d'étudiants travaillent à l'international à la suite de leur formation, ce qui s'explique notamment par des expériences professionnelles à l'étranger ou des partenariats avec des établissements internationaux.

En majorité, ces diplômés travaillent dans l'Union européenne. Viennent ensuite l'Afrique et le Moyen-Orient.

Sciences po Paris est l'IEP dont les étudiants travaillent le plus à l'international. "Plus d'un tiers des diplômés 2021 ayant répondu à l'enquête (35 %) ont débuté leur carrière à l'international, trois fois plus que la moyenne des grandes écoles françaises", relève le pôle Carrières. Ce taux s'explique par leur population étudiante : près de la moitié des élèves sont des internationaux.

Un autre diplôme après le diplôme

La plupart des étudiants qui ne sont pas en activité ont choisi de poursuivre leurs études, dans un autre master ou en thèse.

Comme à Sciences po Toulouse et Sciences po Lille, où 20% des diplômés sont en formation, six mois après l'obtention de leur diplôme Sciences po.

Des salaires qui augmentent

Le salaire des diplômés de Sciences po Paris, est, en moyenne, un peu plus élevé que les autres IEP. La promotion de 2021 touche, en moyenne, 41.610 euros annuels brut, sans prime.

Et "cette rémunération continue à augmenter, qu'ils travaillent en France ou à l'étranger", ajoute le service Carrières de Sciences po Paris. L'année précédente, elle était en effet de 40.268 euros.

Pour les autres IEP, le salaire brut annuel est autour de 33.000 euros, hors primes et avantages. Et tend, là aussi, à augmenter, comme à Sciences po Lille où il est passé de 32.149 euros en 2020 à 34.629 euros en 2021, et à Sciences po Grenoble de 30.633 euros à 32.878 euros.

Des différences persistantes entre hommes et femmes

Même si peu d'enquêtes distinguent les résultats entre hommes et femmes, les écarts salariaux sont toujours une réalité – comme dans la plupart des grandes écoles.

Les salaires bruts des femmes restent en moyenne moins élevés, de 13% pour Sciences po Lille ou de 7,2% pour Sciences po Paris. Même si, "nous observons une réduction des disparités", annonce le pôle Carrières de Sciences po Paris : pour la promotion 2020 cette différence était de 11,3%.

Pour Catherine Saintagne-Savarino, cette différence est liée à une répartition différente des femmes et des hommes selon les secteurs d'activité. "Une majorité de femmes se dirige vers des emplois dans les ONG ou les associations, où les salaires sont plus bas. Tandis que les hommes se dirigent plutôt vers des secteurs plus lucratifs."

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