Les Sciences po creusent leur sillon sur les enjeux de transition écologique

Si l'obligation de former tous les élèves de premier cycle de l'enseignement supérieur aux enjeux des transitions écologiques s'appliquera dès la rentrée 2025, les IEP (Instituts d'études politiques) veulent aller un peu plus vite.

Ainsi, depuis janvier 2023, les étudiants de première année de Sciences po Paris doivent assister au nouveau cours obligatoire de "culture écologique", soit 18 heures de leçons magistrales, au format intensif d’une semaine en janvier, auxquelles s'ajoutent six heures d'enseignements complémentaires, dispensées durant le printemps.

Par ailleurs, au niveau master, des spécialités sont proposées sur ces questions dans les différentes écoles de Sciences po (affaires publiques, affaires internationales, urbanisme, management, journalisme, droit et recherche). L'établissement se félicite aussi de proposer 250 cours abordant les sujets des transitions.

Et c'est justement pour regrouper, valoriser et amplifier ces différentes initiatives, que Sciences po Paris lance, le 6 novembre, son Institut pour les transformations environnementales, financé à hauteur de 16 millions d'euros sur dix ans.

Avec cette "nouvelle étape", l'établissement de la rue Saint-Guillaume veut notamment proposer de nouveaux enseignements et doubles diplômes. L'objectif est également de renforcer sa recherche sur le sujet "pour devenir l’université européenne de référence sur ces enjeux."

De leur côté, les IEP d'Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Toulouse - rassemblés dans le réseau ScPo et qui recrutent via un concours commun - annoncent un campus numérique, dédié à ces enjeux.

Déjà pourvus d'un campus virtuel commun, ils se dotent donc d'un Campus numérique des transitions, qui doit être officiellement lancé à la rentrée 2024. 

Si les établissements déclarent que les "défis climatiques et sociétaux" sont déjà "pleinement intégrés" dans leur offre de formation, l'objectif de ce nouvel outil est d'être un "centre de ressources, accessible à distance aux élèves du réseau" pour permettre à tous de "valider des compétences et savoirs pluridisciplinaires sur différentes thématiques".

Ces cours mutualisés s'appuient sur les universitaires des sept Sciences po du réseau, ainsi que des "experts et des praticiens". L'IEP de Rennes ne devrait pas être en reste, puisque son antenne de Caen, baptisé Campus des Transitions, est dédié à ce sujet depuis plusieurs années.

Par ailleurs, le CNED, partenaire de ce campus,  prend part au développement de la plateforme dans le cadre de son "B.A-BA" du climat et de la biodiversité, une formation en ligne gratuite de huit heures, qui sera également mise à disposition des étudiants et des personnels des IEP.

À Bordeaux, outre une "sensibilisation systématique au développement durable" des étudiants de 1re année et la "mise en place de cours, de séminaires et de spécialisations sur les enjeux environnementaux" dès le niveau bachelor, des parcours de masters en "gouvernance de la transition écologique" et "économie sociale et solidaire et innovation sociale" sont proposés en 4e année.

Sciences po Grenoble propose, de son coté, un parcours de 4e année sur les "Transitions écologiques, solidarités, innovations économiques et développement territorial".

Petit dernier, car ouvert à la rentrée 2023, l'IEP de Fontainebleau, lié à l'université de Paris-Est Créteil (UPEC) aura son rôle à jouer. Atypique, il propose, en effet, une formation de sciences sociales très orientée sur les sciences exactes et expérimentales, qui sont au cœur des questions de transitions environnementales.

L'établissement précise même que ces enseignements portent "sur les outils mathématiques et l’informatique, l’approche systémique des enjeux climatiques et des risques épidémiologiques".