Canada francophone vs Canada anglophone : comment choisir ?
De plus en plus prisé des étudiants français, le Canada offre des possibilités variées. Si beaucoup choisissent le Québec francophone, les provinces anglophones ont aussi leurs atouts. Démarches, frais, enseignements... Pour vous aider à choisir, l'Etudiant vous propose un match !
À en croire les chiffres, le Canada est une destination de plus en plus populaire pour les étudiants français : ces 10 dernières années, leur nombre a augmenté de 8% par an. En 2018, 17.030 étudiants y ont d’ailleurs posé leurs valises, selon Campus France. Et à ce jeu-là, la seule province à majorité francophone marque des points : plus des trois quarts des étudiants s’installent au Québec. "Mais il y en a de plus en plus qui suivent un cursus francophone ou bilingue dans les provinces anglophones", souligne Jacques-Henri Gagnon, chef des relations universitaires à l'ambassade du Canada en France. Que le match commence !
Les démarches : match nul
Avant de traverser l’Atlantique, il vous faut d'abord obtenir une lettre d'admission d'une université canadienne. Au Québec et dans certaines provinces, vous devez candidater directement auprès des établissements. D'autres provinces telles que l'Ontario ont un système centralisé.
Une fois la lettre en poche, si vous restez plus de six mois, il faut demander aux services de l'immigration canadiens un permis d'études. Pour le Québec, il faut, en plus, obtenir auprès des autorités provinciales un certificat d'acceptation du Québec (CAQ).
Le coût : avantage pour le Québec
Autre option pour réduire la facture : si vous passez par un programme d'échanges entre universités française et canadienne, vous serez soumis aux frais de scolarité français. Sachez aussi que des bourses et des aides existent, surtout pour les cycles supérieurs. Enfin, le coût de la vie est aussi beaucoup plus élevé au Canada anglophone (surtout à Vancouver et Toronto) qu'au Québec où, même à Montréal, il reste raisonnable.
Le système scolaire : égalité, balle au centre
Le Canada est un état fédéral où l'éducation est la compétence exclusive des provinces. Mais l'organisation de l'enseignement supérieur est quasiment la même sur tout le territoire : on passe d'abord le baccalauréat ("bachelor", équivalent de la licence), puis la maîtrise "(master", en deux ans) et le doctorat ("Ph.D", en trois ans). Au Québec, le baccalauréat dure 3 ans, après 2 ans d'études collégiales. Dans les autres provinces, où l'enseignement collégial est cantonné aux domaines techniques, il se décroche en quatre ans.
Où que vous étudiiez au Canada, les méthodes d'enseignement seront similaires. L'oral et la participation des étudiants sont privilégiés. "Impossible de rester au fond de la classe, incognito. Les profs vous connaissent. Ils sont aussi très accessibles et bienveillants", dépeint Daisy Le Corre, journaliste française établie à Montréal, auteure d'"Étudier au Canada".
Les enseignements comportent une grosse part de travail personnel, avec des vidéos ou des lectures à potasser chez soi. Les cours sont plutôt consacrés aux échanges entre étudiants, aux travaux pratiques...
Partout, les conditions de travail sont excellentes (locaux neufs, matériel de pointe...) et vous bénéficierez d'un enseignement de haute qualité. Sur ce point, le Canada anglophone a une petite longueur d'avance, avec trois universités dans le top 100 du fameux classement de Shanghai, contre une seule au Québec. "Le Canada anglophone est un bon tremplin vers les universités américaines, c'est un peu moins cher et cela permet de se mettre dans le bain gentiment", analyse Daisy Le Corre.
Langue : avantage pour le Canada anglophone
Il est possible d'étudier en français dans une province anglophone, en anglais dans une province francophone, ou même de suivre des cours dans les deux langues : tout dépend de l'université et du programme. Par exemple, "à l'université d'Ottawa, les cours sont proposés en anglais et en français. Vous pouvez suivre les cours en anglais, pour vous acclimater, mais rendre vos copies en français", indique Jacques-Henri Gagnon. Étudier dans une province anglophone présente aussi l'avantage de pouvoir pratiquer la langue au quotidien.
Reconnaissance des diplômes : au cas par cas
Elle varie en fonction des établissements, des domaines, des métiers, des provinces... Un accord entre la France et le Québec facilite les passerelles : il est possible de candidater à un baccalauréat au Québec avec le bac français, d'intégrer un master en France après un premier cycle au Québec, etc. Mais le dernier mot revient aux universités. Renseignez-vous donc auprès des services d'admission de l'établissement visé. "Expliquez-leur votre projet. C'est du cas par cas, il ne faut donc pas hésiter à les solliciter", invite Daisy Le Corre.
Bilan : deux choix différents
Cela dépend surtout de vos attentes, comme le souligne la journaliste : "Au Québec, on se sent comme chez soi, on est dans un cocon. Si vous avez envie de sortir de votre zone de confort, d'être dépaysé linguistiquement et culturellement, de découvrir des façons de faire différentes et de vivre le Canadian dream, allez au Canada anglophone ! C'est plus exotique."