Témoignage

Étudier en Chine : "Shanghai a été un choc, mais c’est une ville passionnante"

Victoria est partie s'installer à Shanghai pour sa dernière année d'études.
Victoria est partie s'installer à Shanghai pour sa dernière année d'études. © Photo fournie par le témoin
Par Pauline Bluteau, publié le 31 décembre 2020
7 min

Si l’Asie était loin d’être la destination de ses rêves, Victoria, 22 ans, n’a aucun regret. Cette étudiante en cinquième année d’école de commerce a eu la chance de découvrir un pays, et plus précisément une ville, Shanghai, qui l’a laissée sans voix, tant sur le plan personnel que professionnel.

Victoria est une étudiante qui n’a pas froid aux yeux. Du haut de ses 22 ans, elle a déjà vécu aux quatre coins du monde. Revenue en France pour ses études, elle intègre l’ESSCA, une école de commerce parisienne et se spécialise dans le marketing du luxe. Sa dernière année, elle a l’opportunité de la passer à plus de 9.000 kilomètres de chez elle, à Shanghai, en Chine. "C’était très cohérent avec mon projet d’études, alors j’ai foncé", s’exclame-t-elle. Une expérience qu’elle vit à fond depuis près de trois mois.

Un objectif professionnel avant tout

"Au départ, je n’avais pas du tout prévu d’effectuer une partie de mon cursus à l’étranger, d’autant que l’Asie n’aurait pas fait partie de mes premiers choix. Mais je me suis rendue compte que c’était indispensable d’un point de vue professionnel. Depuis octobre, je découvre une société très différente, tout va très très vite. Surtout au niveau de la technologie, en France on est dans le passé, la Chine est un vrai choc de ce point de vue-là", raconte Victoria.

"Pour moi, comme dans tout voyage, l’objectif est d’abord de découvrir un pays et sa culture. Mais aussi, c’est vrai, de maximiser mon diplôme et de trouver un stage. Je termine les cours en mars et mon visa s’arrête en décembre 2020, ce qui me laisse le temps d’en profiter un peu. Je dirais aussi que ce séjour est l’occasion d’apprendre le mandarin. J’ai déjà passé le premier niveau après trois semaines intensives de cours. C’est important pour s’adapter au pays et ne pas se faire arnaquer !", estime-t-elle.

Shanghai : points forts et points faibles

Ce que l’étudiante apprécie surtout à Shanghai, c’est de pouvoir échanger et de rencontrer facilement du monde. En Chine, le networking est très développé, des ateliers et conférences y sont souvent organisés. Pratique quand on arrive dans un pays étranger. Autre avantage : le coût de la vie. "Certaines soirées sont gratuites pour les étudiants étrangers et les transports en commun sont abordables, propres et ponctuels", assure Victoria. En effet, comptez 27 € pour un abonnement mensuel aux transports chinois contre 75 € à Paris. Idem pour le loyer, les restaurants ou les vêtements, les économies varient entre 15 et 60% par rapport à la France (selon le Coût de l'expat).

"C’est aussi agréable de se retrouver dans un pays qui fonctionne correctement : les salariés sont heureux de se dire qu’ils contribuent à la société, ça change des Français. Et lorsqu’ils ont une idée ou un projet en tête, on sait que ce sera réalisé immédiatement." En Chine, tout est plus rapide, y compris en matière de consommation. L’application WeChat permet aux habitants de commander et de recevoir tout ce dont ils ont besoin en un clic. "C’est le pays de tous les possibles."

Mais des points négatifs, il y en a aussi. "Il faut ruser quand on est un étranger en Chine. Par exemple, les taxis n’hésitent pas à dérégler leur machine pour nous faire payer le prix fort alors qu’une course est habituellement assez abordable, je me suis déjà fait avoir… D’où l’importance de connaître quelques mots chinois parce qu’ils ne comprennent pas l’anglais." Autre inconvénient : l’utilisation d’Internet. En Chine, pas d’accès aux applications occidentales telles que Facebook, Airbnb, Uber ou WhatsApp. Le VPN est indispensable, "et encore, parfois la connexion est très limitée". Le comportement des Chinois peut aussi être surprenant d’un point de vue extérieur. "Ils n’hésitent pas à péter, roter et cracher dans la rue. Ou même à nous prendre en photo parce que pour eux, nous sommes des extraterrestres." Sans oublier la pollution, autre gros point noir à ne pas négliger si vous décidez de vous installer en Chine.

Un maitre-mot : s’adapter à la culture chinoise

L’étudiante reconnait d'ailleurs avoir eu quelques difficultés à s’adapter à son pays d’accueil. "Leur culture est très particulière : ils sont très pudiques, ne se regardent pas dans les yeux quand ils parlent et n’ont aucun contact physique mais quand il faut signer un contrat, cela ne se fait jamais sans un verre d’alcool. Bref, il faut adopter leur mode de vie pour vivre une bonne expérience."

Malgré des débuts difficiles, Victoria estime que ce pays vaut le détour, à condition d’être prêt à s’adapter. "Ne serait-ce que pour les produits de beauté : j’ai ramené mon propre shampoing parce que je suis blonde et qu’en Chine, vous ne trouverez rien d’adapté à ce type de cheveux. Et puis, tout est écrit en chinois, pas facile de se repérer dans les magasins."

L’étudiante conseille donc de prendre contact avec des associations comme Shanghai accueil, Solidarité Shanghai ou l’association française des étudiants en Chine. Notamment pour votre logement. Victoria a préféré faire appel à une agence immobilière dont les gérants parlent français, ce qui facilite beaucoup les démarches. Pour Internet, pensez aussi à télécharger des applications de VPN avant votre départ. Quoi qu’il arrive, pas d’inquiétude, vous ne serez pas seul. "C’est un pays qui sort du lot, heureusement qu’il y a un réseau d’entre-aide entre Français expatriés, sinon ce serait très difficile", conclut Victoria.
Infographie études en Chine Victoria

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