Enquête

Mobilité étudiante : quand ne pas prendre l'avion devient un critère

Pour réduire leur empreinte carbone, certains étudiants en mobilité internationale préfèrent se rendre dans leur pays d'accueil en car.
Pour réduire leur empreinte carbone, certains étudiants en mobilité internationale préfèrent se rendre dans leur pays d'accueil en car. © Adobe Stock/Irina Strelnikova
Par Julien Mazzerbo, mis à jour le 19 décembre 2022
4 min

Pour un stage ou un semestre d'études à l'étranger, la destination ou l'établissement d'accueil ne sont plus les seuls facteurs de choix des étudiants, qui recherchent aussi un mode de transport éco-responsable. Erasmus+ tente d'accompagner ces nouveaux comportements.

Train, car, covoiturage, vélo et même le bateau : les étudiants trouvent des alternatives à l'avion. À l'heure où stages et semestres à l'étranger font partie intégrante de nombreux cursus, certains n'hésitent pas à mettre leur confort de côté pour voyager la conscience écologique tranquille.

Des étudiants conscients de leur impact

C'est le cas de Louis. Au moment de choisir sa destination Erasmus, ses "critères" étaient de rester sur le continent européen et ne pas prendre l’avion. Pour cet étudiant en génie climatique et énergétique à Strasbourg (67), direction Ljubljana, capitale de la Slovénie.

Parti de nuit en car, son trajet a duré 17 heures et lui a coûté moins de 100 euros en tout : "Mon Erasmus allait durer quatre ou cinq mois, je pouvais me permettre de perdre une journée dans les transports". Une journée qui s'est avérée éco-responsable. Après avoir comparé l'empreinte carbone de son voyage avec celle d'un trajet en avion, le verdict a été sans appel : "J’ai quasiment divisé par dix mes émissions".

"C'est ma petite participation"

Une réduction des émissions qui nécessité d'oublier la rapidité de l'avion. Pour son stage en journalisme à Rome, Lola, étudiante en sciences politiques à Aix-en-Provence (13), aurait pu passer moins d'une heure dans les airs. À la place, elle a fait "trois heures de car et dix heures de train", pour un peu moins de 100 euros.

"Le seul inconvénient, ce sont les correspondances avec les bagages, mais je suis contente de me dire que c’est ma petite participation à moi", témoigne-t-elle.

Ouverture globale aux mobilités douces

Arrivé aux Pays-Bas en train, Nirvana estime, lui, que ces trajets plus longs sont "le sacrifice à faire pour changer nos habitudes". Des changements que l'étudiant en ingénierie informatique a poursuivis une fois sur place, séduit par la culture du vélo du pays. "Cela a été un vrai choc culturel", confie celui dont les habitudes ont fini par évoluer "inconsciemment".

En Slovénie, Louis s’est également réjoui de la facilité de se déplacer sans polluer : "Ce qui était incroyable, c’était la location de vélo à 3 euros seulement l’année." Il a également voyagé en Italie et en Hongrie grâce à la voiture électrique, qu’il a partagée avec quatre amis pour diviser les frais et l'empreinte carbone.

Des aides supplémentaires pour les mobilités éco-responsables

Ces nouvelles habitudes de voyages d'étudiants sont suivies de près par l'agence Erasmus+, qui anticipe plus de 10 millions de mobilités d’ici 2027. L'occasion pour le programme de revoir sa démarche environnementale à la hausse : "Le but, c'est de réduire les conséquences des mobilités individuelles et d’encourager les participants à prendre des transports plus éco-responsables", explique l'agence à l'Etudiant.

De nouvelles mesures, comme une aide financière dans le cadre d’une mobilité verte, deviennent un argument de choix pour les étudiants. Parce qu'elles a fait ce pari, Lola a ainsi bénéficié d'une aide de 50 euros supplémentaire.

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