Depuis la réforme des études de santé, les étudiants sont trois fois plus nombreux à redoubler leur deuxième année
INFOGRAPHIES. Depuis la suppression de la PACES, les étudiants qui s'intéressent aux études de médecine, maïeutique, odontologie ou pharmacie accèdent plus facilement en deuxième année. Mais cette deuxième année parait plus laborieuse qu'avant : le nombre de redoublements ne cesse d'augmenter et ce, dans toutes les filières.
En seulement deux ans, le nombre de redoublements en deuxième année d'études de santé a grimpé en flèche. Que ce soit en médecine, en maïeutique, en odontologie ou en pharmacie (MMOP), la part d'étudiants qui ne parvient pas à valider son année du premier coup a triplé, passant de 3% en 2020 (date de la mise en place de la réforme) à 10% en 2022.
Des chiffres qui semblent, une fois de plus, mettre à mal la réforme du premier cycle des études de santé.
Un accès "facilité" aux études de santé depuis la réforme PASS-LAS
Jusqu'en 2020, la majorité des étudiants en PACES redoublaient leur année pour obtenir un meilleur classement et être admis dans l'une des filières MMOP de leur choix. Avec le système PASS-L.AS, le redoublement n'est plus la norme, il est même impossible en première année post-bac.
Désormais, une seule année peut suffire pour entrer en deuxième année. Depuis la réforme, c'est même le cas pour la majorité de étudiants de PASS comme de L.AS. D'après les données du service statistique du ministère de l'Enseignement supérieur, seuls 34% des étudiants intégraient leur deuxième année d'études de santé après une seule année post-bac en 2019 (PACES) contre 56% à la rentrée 2022 (PASS ou L.AS).
Jusqu'à six fois plus de redoublements en deuxième année selon les filières
Cependant, la réforme a semble-t-il repoussé les redoublements. En moyenne, à la rentrée 2022, 10% des étudiants en deuxième année étaient des redoublants, contre 7% avant la réforme.
L'écart se creuse d'autant plus depuis l'année de mise en place de la réforme : de 2% de redoublants en maïeutique en 2020, on atteint 7%, deux ans plus tard. Idem en médecine et en odontologie, le nombre d'étudiants qui cube a été multiplié par quatre pour l'un et par six pour l'autre. En deux ans seulement, le nombre de doublants dépasse donc largement celui d'avant réforme.
En pharmacie, la tendance est même plus préoccupante avec 23% de redoublants en 2022 contre 5% en 2020. Mais les chiffres étonnent les principaux concernés : "Oui, nous avons un certain taux de redoublements mais il n'a pas augmenté de façon drastique. Si c'est le cas, nous n'avons rien noté de significatif", répond Vincent Lisowski, président de la Conférence des doyens de pharmacie.
Même constat du côté de l'association des étudiants sages-femmes (ANESF) : "C'est une question que l'on pose souvent aux directrices des écoles mais d'après elles, il n'y a pas eu d'augmentation du nombre de redoublants et les étudiants eux-mêmes ne nous ont pas fait remonter la problématique", appuie Rafaël Autran, le vice-président.