Décryptage

L’achat du matériel pédagogique, des frais en plus pour les étudiants en santé à la rentrée

Les frais liés à l'achat de matériel pédagogique représentent un casse-tête pour les étudiants en santé.
Les frais liés à l'achat de matériel pédagogique représentent un casse-tête pour les étudiants en santé. © Adobe Stock/shintartanya
Par Pauline Bluteau, publié le 06 septembre 2021
5 min

Selon leur formation, les étudiants en santé peuvent débourser plusieurs centaines d’euros supplémentaires rien qu’en matériel pédagogique. Des tenues, des équipements ou des livres, officieusement indispensables pour leurs études bien que cela ne soit pas toujours légal. Explications.

Ce sont des frais que l’on ne voit pas et que l’on ne soupçonne pas avant d’être admis en études de santé et pourtant, ils sont bien réels. Les dépenses liées au "matériel pédagogique", comme les appellent les associations étudiantes, s’élèvent en moyenne à plusieurs centaines d’euros. Un coût qui vient alourdir le budget global de la rentrée des étudiants en 2021.

Des frais variables

280,85 euros pour les étudiants en PASS, 273,90 euros pour les étudiants en L.AS, 374,12 euros en orthophonie, 387,17 euros en première année de kinésithérapie, 367,25 euros pour les étudiants en deuxième année de pharmacie mais jusqu’à 416,97 euros pour ceux entrant en deuxième année de maïeutique et 583,06 euros pour ceux en première année de soins infirmiers… C’est ce à quoi il faut s’attendre, en moyenne, pour la rentrée 2021, rien que pour les frais de matériel pédagogique.

Pour la plupart des étudiants, ce budget correspond principalement "aux articles de base nécessaire pour débuter l’année", soit 262,97 euros selon l’enquête de la FAGE (fédération des associations générales étudiantes) et ce à quoi il faut ajouter le matériel spécifique à chaque filière comme les livres, les polycopiés de cours mais aussi toutes les tenues (blouses, chaussures) et équipements utiles pour les travaux dirigés et les stages.

Théo, en quatrième année d’odontologie à l’université de Lille (59) se souvient de sa rentrée en deuxième année : "On entre vraiment dans le concret car il faut acheter tout notre matériel : turbine, contre-angle, dents en résine, coffret de fraises… Tous les instruments dont on a besoin pendant l’année. C’est un sacré budget et je ne l’avais pas vraiment anticipé." D’après le coût de la rentrée 2020 de l’UNECD (union nationale des étudiants en chirurgie dentaire), les étudiants entrant en deuxième année d’odontologie dépensent en moyenne 1.079,23 euros rien qu’en matériel, pour un total de 1.537,04 euros sur la totalité de leurs études. Comme pour les autres formations, les disparités sont visibles d’une université à l’autre et même entre étudiants boursiers ou non.

Des dépenses à réduire

Or, toutes ces dépenses pourraient parfois être réduites voire évitées. L’ANESF (association nationale des étudiants sages-femmes) et la FNESI (fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) alertent sur le caractère illégal de ces frais supplémentaires notamment pour ce qui est des tenues, dont l’achat mais aussi l’entretien restent à la charge des étudiants. "Or, ce n’est pas le cas pour les autres étudiants en santé lorsqu’ils sont en stage, assure Thomas Hostettler, secrétaire général de la FNESI. Sans compter le fait que ce ne soit pas très hygiénique : tous les étudiants n’ont pas de machines à laver, ils se servent des laveries automatiques et transportent les germes."

Pour les étudiants sages-femmes, ces frais illégaux se portent à eux seuls à 154 euros contre 320,53 euros pour les étudiants en soins infirmiers. Ces derniers doivent en effet effectuer, en plus, une visite médicale, entièrement à leur charge et non remboursée par la sécurité sociale.

Certaines associations étudiantes plaident ainsi pour l’achat de matériel d’occasion, la mise en place de bourses spécifiques ou de partenariats entre industries et universités pour faire baisser ce budget.

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