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J’arrête mes études, quelles sont mes options ? 10 pistes à suivre

Comment raccrocher après l'arrêt de ses études ? Il existe plus de pistes que vous ne l'imaginez !
Comment raccrocher après l'arrêt de ses études ? Il existe plus de pistes que vous ne l'imaginez ! © plainpicture/Rainer Gollmer
Par Étienne Gless, publié le 30 novembre 2018
12 min

Par choix ou par nécessité, vous souhaitez ou devez interrompre vos études en formation initiale. Réorientation, emploi, année sabbatique, alternance... L'Etudiant fait le point sur les possibilités qui s'offrent à vous.

Décrocher de ses études au lycée ou à la fac, cela peut arriver... Que faire ensuite ? Quelles solutions s'offrent à vous pour ne pas perdre de temps et, mieux encore, trouver une voie qui vous corresponde vraiment ? Le tour de la question en dix pistes qu'il vous est possible d'emprunter.

1. Faire une pause pour réfléchir à votre orientation

Vous n’avez pas vraiment choisi votre orientation ou elle ne vous plaît pas et vous en avez marre ? Avant d'envisager un arrêt brutal de vos études, réfléchissez aux possibilités offertes par votre établissement pour vous réorienter en cours d'année.

Autre option : prendre le temps de choisir ce qui vous plaît vraiment. Pourquoi aussi ne pas profiter du droit à la césure dans l'enseignement supérieur ? Le principe : le temps d'un semestre ou d'une année entière, vous n'interrompez pas vos études mais les suspendez pour vivre une expérience professionnelle ou personnelle.

Enfin, pourquoi ne pas suivre une formation à l’orientation d’un an pour savoir ce que vous voulez vraiment faire ? À l'université Rennes 1, un DU (diplôme universitaire) d'orientation permet aux étudiants qui ont des difficultés en première année d'études (droit, éco-gestion, AES...) de se réorienter ensuite vers un cycle court (un DUT gestion des entreprises et administrations).

De son côté, l'université Paris-Descartes propose une formation d'un an entièrement dédiée à l'orientation, PaReO : des étudiants qui ont suivi une année de classe préparatoire ou une ou deux années de fac travaillent à trouver le bon chemin. "Après mon bac S spécialité sciences de l'ingénieur , je voulais me diriger vers l'informatique mais j'étais dans le flou quant à la voie à emprunter", confie Tristan, qui hésitait sur son orientation postbac. L'étudiant a passé un an à travailler sur la meilleure orientation pour lui. "J'ai été accepté en DUT d'informatique à la rentrée 2018."

2. Voyager et travailler à l’étranger

Que ce soit pour un break après le bac, durant leurs études ou encore à la fin de celles-ci, de plus en plus de jeunes pratiquent la "gap year" à l'étranger. Cela peut-être une année de césure ou tout simplement une année sabbatique. Pensez au visa ou PVT (permis vacances travail) qui permet aux jeunes de voyager et de faire des petits boulots sur place pour financer le périple.

"Le PVT est le programme de mobilité le plus ouvert qui soit, observe Julie Meunier, créatrice du site PVTistes.net. Il s’adresse à tous les profils de jeunes indépendamment de leur niveau d’études. Le seul critère c’est l’âge : de 18 à 30 ans, voire 35 ans pour le Canada et l’Argentine."

De 40.000 à 42.000 Français partent en PVT chaque année. La France a des accords avec 13 pays qui sont autant de destinations de rêve : Australie, Brésil, Pérou ou encore Canada. D'un séjour long à l'étranger, vous reviendrez grandi, mûri, changé et – pourquoi pas – avec une meilleure compréhension de l’intérêt d'étudier et une nouvelle motivation !

3. Chercher un job "alimentaire"

Pressé de vous frotter à la vie active ? Vous pouvez facilement trouver du travail du côté des métiers en tension, c’est-à-dire des métiers pour lesquels il existe une forte demande de recrutement que les employeurs peinent à satisfaire.

Les gros besoins de main d'œuvre en ce moment selon la dernière enquête de Pôle emploi ? Aide à domicile, employé polyvalent de restauration, employé de libre service, secrétaire bureautique, manutentionnaire ou encore agent d'entretiens de locaux... Attention : pour accéder à certains métiers plus techniques en tension, vous devrez suivre une formation.

Auparavant, n’oubliez pas de vous inscrire à Pôle Emploi : c’est essentiel dès que vous sortez du système éducatif ou étudiant pour bénéficier de vos droits. Pensez aussi à contacter votre mission locale pour trouver des offres. Elle aide les jeunes dans leur insertion professionnelle et sociale.

4. Vous former à un métier de l'artisanat

"J'ai passé un bac STMG par défaut et les études n'étaient pas ma priorité à l'époque, explique Alexandre. Je suis parti travailler en usine quelques mois après le lycée. Mon job ? Je tapais 8 heures par jour sur des tuiles pour tester leur résistance ! Cette expérience du travail au bas de l'échelle m'a fait réfléchir et m'a donné envie de me former à un métier."

Si, comme Alexandre, suivre des études n’est pas votre truc, mais apprendre un métier vous tente, explorez les voies de la formation professionnelle. Il existe des titres professionnels ou des formations courtes (certaines diplômantes, d’autres pas) qui vous permettront de trouver un emploi qualifié.

Les métiers de la cuisine, de la restauration et du service en salle forment et recrutent ainsi en permanence beaucoup de personnel. Par exemple, le célèbre chef étoilé Thierry Marx a créé sept écoles en France formant en 12 semaines des jeunes sans qualification, des demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle ou des personnes condamnées en justice aux métiers de la restauration.

Si vous êtes motivé par une formation plus longue, pensez aux 250 métiers de l'artisanat et contactez les chambres des métiers et de l'artisanat. Que vous ayez arrêté les études en 3e ou en deuxième année d'enseignement supérieur, vous pouvez apprendre le métier de fleuriste, boucher, bijoutier ou coiffeur. Vous vous professionnaliserez le plus souvent par la voie de l'apprentissage.

5. Suivre des études en alternance

"Sur un chantier, j’apprends à poser les réseaux et réaliser des remblais", s'enthousiasme Jodie, 17 ans. Après une première ES au lycée général, la lycéenne est entrée en apprentissage au centre de formation d’apprentis de Bourgogne Franche-Comté pour y préparer le bac pro travaux publics.

Vous aussi, vous avez le sentiment que la manière d’enseigner en formation initiale ne vous convient pas... Vous aimeriez apprendre autrement, en partant de la pratique concrète d'un métier en entreprise ? Les études en alternance sont faites pour vous ! Vous apprendrez un métier en entreprise au contact d'un maître d'apprentissage tout en alternant avec des cours plus théoriques dans un CFA.

6. Vous former à un secteur qui recrute, même sans le bac

"Je m’ennuyais tellement en terminale S que je n’ai même pas passé le bac !", se rappelle Antoine, qui s'est tourné vers les métiers du numérique. "Je me suis formé à la web@cadémie, une formation gratuite en deux ans qui recrute et forme gratuitement des jeunes de 18 à 25 ans passionnés d’informatique qui ont décroché du système scolaire", explique Alexandre, qui travaille aujourd'hui comme responsable technique de l'Internet des objets chez Louis Vuitton.

De nombreuses autres formations au numérique ont fleuri un peu partout en France depuis quelques années. Et recrutent parfois sans prérequis de diplôme. Question insertion professionnelle, pas d'inquiétude : les besoins sont immenses. Les entreprises ou les administrations publiques manquent de développeurs Web ou mobile, d’intégrateurs ou encore de Web designers. Selon le Conseil d’orientation de l’emploi, 80.000 emplois seraient non pourvus en France dans le domaine des technologies de l’information et de l’électronique faute de profils adaptés.

7. Profiter de la Garantie Jeunes

"Après deux ans sans emploi, on m'a proposé la "Garantie Jeunes". Aujourd'hui, je suis médiateur social sur la ligne B du RER, explique Sonny, 23 ans. Un conseiller de la mission locale m'a donné des pistes de stages. Celui passé à la SNCF m'a beaucoup plu. À son issue, j'ai été recruté en CDD [contrat à durée déterminée] d'un an. Maintenant, mon but a changé : je veux faire carrière à la SNCF."

Le principe de la Garantie Jeunes ? Si vous avez entre 18 et 25 ans, si vous n’êtes ni en emploi, ni en formation et que vous êtes en situation de précarité, vous pouvez signer un contrat avec la mission locale la plus proche de chez vous et percevoir une allocation mensuelle. Vous toucherez une aide de 484 € net par mois maximum.

En échange, vous suivez durant un an (renouvelable six mois) les conseils de la mission locale pour vous accompagner vers l'emploi : mises en situation professionnelle, stages, périodes de formation...

Pour bénéficier de la Garantie Jeunes, vous devez ne pas habiter chez vos parents ou – si vous y habitez – ne pas percevoir d'aide financière de leur part.

8. Postuler dans un Epide

"J'ai arrêté l'école en seconde et pendant deux ans, je n'ai rien fait, explique Marco. Aujourd'hui, j'ai un projet professionnel : devenir vendeur dans un domaine qui me passionne, les équipements sportifs." Si, comme lui, vous avez décroché avant le bac et ne parvenez pas à trouver d'emploi, les Epide (établissements pour l'insertion dans l'emploi) peuvent vous aider à reprendre votre vie en main.

Ces structures proposent aux jeunes sans qualification un accompagnement pour trouver un emploi ou une formation. Vous signez un contrat et vous êtes accompagné durant huit mois. Vous bénéficiez de cours de remise à niveau, de l'hébergement et de la restauration en internat... et suivez une discipline assez stricte. Vous touchez également une petite allocation de 210 € par mois.

Pour être admis dans l'un des 19 Epide de France, vous devez avoir entre 18 et 25 ans, de niveau CAP ou BEP maximum, ou avoir interrompu vos études avant le bac. Déposez votre candidature !

9. Devenir entrepreneur

Après tout, Mark Zuckerberg a bien arrêté ses études (en informatique et psychologie à l’université de Harvard) pour se consacrer à Facebook ! Attention : vous ne deviendrez pas millionnaire du jour au lendemain. Le plus souvent, vous créerez une petite activité et pourrez espérer gagner votre vie en créant votre propre emploi. Il vous faut d'abord trouver une idée, bâtir un projet et enfin trouver des ressources.

Pour vous familiariser avec la démarche de la création d'entreprise, vous trouverez des informations sur le site Kangae.fr. De nombreux dispositifs existent pour aider les jeunes entrepreneurs.

Par exemple, Cap'Jeunes permet aux créateurs demandeurs d'emploi de moins de 26 ans de bénéficier d'un accompagnement, d'une aide de 2.000 € et d'un prêt garanti pour lancer leur activité.

10. Pensez au droit au retour en formation

Des regrets ? Travailler, s’intégrer dans la vie professionnelle, c’est bien... Mais sans diplôme ou titre professionnel, vous risquez de ne pas pouvoir être embauché sur le long terme, ni d’évoluer en entreprise. Trois ans après être sortis du système éducatif, 20 % des jeunes diplômés cherchent encore du travail. Pour les jeunes non diplômés, ce pourcentage s'élève à 50 %. Un diplôme reste la meilleure assurance contre le chômage et triple vos chances d'avoir un emploi durable, selon une enquête du Cereq.

Si vous avez entre 16 et 25 ans et ne possédez aucun diplôme, ni qualification professionnelle, vous bénéficiez d'un droit au retour en formation initiale.

Pour exercer ce droit, vous pouvez vous informer sur le site public reviensteformer.fr et demander à être rappelé par un conseiller qui vous expliquera la marche à suivre dans votre cas précis.

Kangae le site web des 15-25 ans qui donne envie d'entreprendre

Vous êtes collégien, lycéen, étudiant…et vous avez envie d'entreprendre ou encore de monter un projet associatif ? La plateforme Kangae dont L'Etudiant est partenaire, met à votre disposition toutes les ressources et outils pour vous lancer et concrétiser vos projets.

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