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Coût de la rentrée 2023 : le budget moyen des étudiants en hausse

Selon la Fage, les étudiants non-boursiers et n’habitant plus chez leurs parents devront débourser, à la rentrée, 3.024 euros.
Selon la Fage, les étudiants non-boursiers et n’habitant plus chez leurs parents devront débourser, à la rentrée, 3.024 euros. © David CESBRON/REA
Par Clémentine Rigot, Vianney Loriquet, publié le 22 août 2023
5 min

INFOGRAPHIES. Comme chaque année, Fage et Unef publient leurs estimations sur le budget moyen que devront débourser les étudiants. Pour 2023, les deux syndicats sont formels : c’est une rentrée sous le signe de l’inflation et de la précarité qui attend une grande partie des jeunes.

Plus de 3.000 euros. C’est le coût de la rentrée étudiante estimée par la Fage, dans son 21e rapport annuel de ce type. En cause, "une hausse de 8,88% des frais de vie courante", précise le syndicat, en lien avec "l’impact de la crise sociale et géopolitique qui se traduit par une inflation record".

En moyenne, les étudiants de France non-boursiers et n’habitant plus chez leurs parents devront donc débourser, à la rentrée de septembre, 3.024 euros, comprenant les frais de la vie courante et les dépenses spécifiques de rentrée.

Des coûts alimentaires qui explosent

La Fage fait état d’une inflation alimentaire de 15,34% par rapport à la rentrée 2022. "Un repas équilibré et nutritif, autrefois accessible, devient désormais un luxe, obligeant les étudiants à opter pour des alternatives moins chères et moins saines", analyse l’organisation.

L’Unef annonce quant à elle, une inflation alimentaire de 14,3%, regrettant le rejet, au printemps, de la proposition de loi visant à étendre le repas à un euro à tous les étudiants. Et le syndicat de rappeler les effets directs sur la vie quotidienne des jeunes, alors que "plus de quatre étudiants sur dix sautent régulièrement des repas".

Une augmentation générale des frais de vie courante

Et l’alimentation n’est pas la seule à plomber le budget des étudiants. Les frais alloués au téléphone et à Internet augmentent de 19% ; les loisirs de 3,7%. Les transports (+7%) et les loyers (+9%) font aussi partie des grosses dépenses à assumer pour la rentrée et le reste de l’année.

L’Unef alerte également sur la hausse du coût de l’électricité, avec une inflation qu’elle chiffre au-delà des 10% (et 22% sur le gaz). Une augmentation qui se répercutera sur le budget des étudiants, notamment à l’hiver.

Des inégalités territoriales

D’après la Fage, "les frais de rentrée passeront à 2.972 euros en région et à 3.596 euros en Île-de-France". Des disparités selon les territoires qui explosent cette année en dehors de la capitale. "Si la hausse est déjà conséquente en région Île-de-France (+4,39%), c’est une véritable flambée dans les autres régions avec une hausse de 9,77% par rapport à la rentrée 2022", précise le syndicat.

L’Unef rappelle son côté les disparités criantes entre les DROM et la métropole, avec plus de 17% de différence de dépenses entre les boursiers de ces deux aires géographiques.

Les frais spécifiques de rentrée enflent

Critiquée par l’ensemble du panorama syndical étudiant, la hausse de la CVEC, qui atteint cette année la barre symbolique des 100 euros, ajoute un premier poids dans la balance. Seuls les boursiers sont exonérés de cette contribution, les autres étudiants "font face à une double répercussion de l’inflation, sur leurs frais de vie courante comme sur leurs frais spécifiques de rentrée", dénonce la Fage.

Mais au-delà de cette contribution, c’est aussi le dépôt de garantie, versé lors de l’emménagement dans un nouveau logement, qui alourdit la facture. Correspondant à un mois de loyer, comme ceux-ci ont augmenté de près de 9%, cette somme également. "Aujourd’hui, seule l’aide Loca-Pass permet un accompagnement des jeunes sur l’avance du dépôt de garantie, sous la forme de prêt à taux 0%", précise le syndicat, rappelant cependant que cette aide reste conditionnée à une activité salariée ou au statut boursier.

L’Unef pointe du doigt les augmentations des frais de scolarité auxquelles vont faire face les étudiants étrangers : "Les extracommunautaires sont toujours contraints de devoir payer 16 fois plus cher que les étudiants européens, soit 2.770 euros l’année en Licence et 3.770 euros l’année en master", se désole le syndicat.

Les syndicats réclament des mesures d’urgence

Face à cette augmentation, l’Unef réclame la mise en place d’un statut social d’étudiant et d’une allocation d’autonomie, "accessible à tous les étudiants sans condition de ressources, d’un montant mensuel équivalent au seuil de pauvreté".

La Fage enjoint, de son côté, le gouvernement à mieux encadrer les loyers, à investir davantage dans les logements Crous, mais également à la construction massive de nouveaux logements à destination des étudiants.

L’organisation syndicale plaide aussi pour une extension de l’aide Loca-Pass à l’ensemble des étudiants et pour la revalorisation des aides au logement, avec un calcul basé sur le montant du loyer moyen propre au bassin de vie.

Des disparités de coûts selon les filières

Tous les domaines d’études ne se valent pas. Plusieurs associations d’étudiants ont cette année publié leurs propres chiffres sur le coût de la rentrée dans leur filière. En orthophonie, on observe ainsi plus de 10% de hausse des frais spécifiques de rentrée, contre près de 9% en info-com, avec un coût total de rentrée estimée à 3.315 euros, soit plus en soins infirmiers (3.182 euros), qu’en sciences historiques (2.996 euros), et en pharmacie (2.388 euros pour un étudiant francilien en deuxième année).

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